L'esprit scientifique et la formation de l'esprit scientifique

« sciences (mathématiques, physique, biologie, histoire, etc ...

), mais il semble conserver une certaine unité, en tout cas une intentionnalité persistante.

Celle-ci se décrit essentiellement comme une mise en question du monde des perceptions et de la subjectivité de la repré­ sentation, c'est-à-dire comme un effort vers l'objectivité de la repré­ sentation du monde.

- I - Les qualités de l'esprit scientifique.

Il comprend : 1 - L'esprit d'observation.

Déjà Bacon recommandait cette qualité dans ce qu'il appelait • la chasse de Pan » qui est l'accumu­ lation des faits d'observation.

Cette forme d'attention doit être à la fois large pour saisir des anillogies éloignées, et concentrée pour perce­ voir des détails qu'U:n esprit non-scientifique ne remarque pas.

Cette attention doit être en outre concrète et vigilante.

· 2 - Le souci de la rigueur.

L'esprit scientifique est un « esprit de démonstration •, fondé sur la conviction que tout a sa raison d'être, qu'il existe entre les faits des rapports nécessaires et intelligibles.

Le souci de la rigueur a pour résultat le souci de la méthode (dans" l'observation, dans l'induction, dans le contrôle des hypothèses) et le souci de la cohérence logique ou souci de validité universelle des opérations scientifiques.

3 - Le souci de la znesure.

Le souci de la mesure se traduit d'abord par la quantification de tout.

Ce qui serait irréductiblement qualitatif, échapperait à l'esprit scientifique, et l'effort scientifique se porte toujours en premier lieu vers .

une réduction du quillitatif, ou au moins (comme en psychologie) un essai de formulation suscep­ tible de donner prise à la mesure ou à la comparaison.

C'est dire que la mesure peut être indirecte.

Lorsqu'elle est impossible, étant donné la nature du phénomène (Exemple : phénomènes ·sociologiques), on remplacera la mesure par l'étude statistique.

Mais celle-ci (esprit de rigueur) doit être faite selon des méthodes précises où l'esprit de mesure se combine avec la rigueur de la détermination de l'échan­ tillonnage.

4 - L'esprit critique.

Contre les préjugés et l'autorité, le vrai savant observe un scepticisme de principe et de méthode.

Descartes avait recommandé le doute méthodique avant la recherche de la vérité.

Bachelard a montré d'autre part que • l'on connatt tou­ jours contre une connaissance antérieure •, (ne pas confondre esprit critique et « esprit de critique •, ce dernier étant purement négatif) ; Bacon avait aussi énuméré les risques d'erreur dont un esprit critique doit préserver le savant.

Il en énumérait quatre types (idola ...

specus, tribus, fori, theatri, c'est-à-dire les erreurs dues à la subjec~ tivité, aux limites de l'esprit humain, aux modes et à l'autorité.

15 - L'i=partialité, qui traduit l'effort de l'esprit scientifique pour se détacher de la subjectivité.

Le savant doit être • neutre "•. »