L'essence même de la réflexion, c'est de comprendre qu'on n'avait pas compris. Qu'en pensez-vous ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
C'est
l'insatisfaction dans laquelle nous plonge cette compréhension négative qui nous
donne à penser.
Deuxième
partie
- La réflexion est ainsi ce dialogue de soi à soi, où l'on ne
fige pas la pensée en adoptant une opinion, affirmative ou négative, ou même une
thèse scientifique donnée. Elle est suspension du jugement : la réflexion
commence là où le doute s'installe (Méditations métaphysiques de
Descartes).
Mais si l'étonnement qui surgit de la compréhension présente de
notre état d'ignorance provoque la négation de notre pensée présente, alors
l'essence de la réflexion se révèle dans le cheminement dialectique de la
négation à l'affirmation, le doute initial devant conduire à l'assentiment (ou
non) ultérieur. Le doute cartésien conduit ainsi à chercher les fondements
stables et indubitables de la pensée (cogito).
- Si donc l'essence de la réflexion réside dans l'étonnement qui
nous fait douter de notre savoir présumé, compréhension négative qui nous amène
à un savoir positif (la conscience de soi, ou le cogito), la pensée est alors
confrontée à un nouveau paradoxe. En effet, l'essence est en principe immuable
et éternelle, c'est-à-dire hors du temps. L'essence de la réflexion est la même,
quel que soit le lieu ou le sujet qui pense. Néanmoins, le temps s'installe au
coeur même de l'essence de la réflexion et du sujet : il ne suffit pas à
l'écolier d'apprendre les acquis de la révolution galiléo-copernicienne, ou de
lire les Méditations métaphysiques ; il doit lui-même répéter ce
processus temporel de réflexion, « comprendre qu'il n'avait pas compris »,
c'est-à-dire prendre conscience de lui-même comme « chose pensante dans le
temps » (cogito kantien - cf.
cours de Deleuze sur Kant).
Liens utiles
- L'essence meme de la réflexion, c'est de comprendre qu'on avait pas compris. Qu'en pensez vous ?
- Commentez cette pensée de G. Bachelard : « L'essence même de la réflexion, c'est de comprendre qu'on n'avait pas compris. » ?
- L'essence même de la réflexion est-elle de comprendre qu'on avait pas compris ?
- « L'oeuvre d'art doit avoir un caractère communicable. C'est l'essentielle justification de toute créa-tion. Mais, à l'effort de l'artiste pour être compris, doit correspondre celui du public pour comprendre. Or, il faut bien reconnaître que certaines expressions de l'art moderne, apparemment hermétiques, ne sont que très difficilement accessibles au profane. » Que pensez-vous de cette opinion ?
- Que pensez-vous de cette réflexion de Bachelard : On ne trouve pas l'espace, il faut le construire.