Devoir de Philosophie

L'État a-t-il pour but de maintenir l'ordre ?

Publié le 02/01/2004

Extrait du document

434).Le théoricien doit interpréter ces « compréhensions partagées » des biens sociaux. Il lui revient de faire oeuvre de « critique sociale » et pour cela d'établir si la distribution réelle des biens contrevient ou non aux normes qui procèdent de ces « compréhensions partagées ». Il n'élabore pas de théories du juste extérieures à la communauté mais fait au contraire appel à des principes déjà connus et compréhensibles par les acteurs sociaux et au sentiment de justice qui anime la communauté concrète. Cependant, il y aura toujours, ainsi qu'en convient Walzer, différentes interprétations d'une même pratique sociale. Dès lors, peut-on déterminer quelle sera la meilleure sans recourir à une théorie abstraite sur la nature de la justice? Or il estime que le recours à l'abstraction condamne la théorie à l'inefficacité; selon lui, une théorie ne peut conduire les individus à agir que dans la mesure où elle confirme ce qu'ils pensent de leurs pratiques sociales. Cependant l'argument n'est pas convaincant: les thèses et les principes généraux peuvent très bien faire l'objet d'une croyance susceptible d'être incarnée dans le cadre d'une pratique sociale. Est-ce contradictoire qu'une idée soit inscrite dans des pratiques sociales et qu'elle relève d'une abstraction philosophique?L'application des deux principes D'ailleurs, la théorie de Rawls n'est pas incompatible avec la pluralité des biens concrets et admet que des sociétés différentes s'organisent autour de biens différents.

« que personne morale et les implications de cette égalité.

Dans la mesure où l'individu ne sait pas la place qu'il vaoccuper dans la société, il sera enclin à considérer certaines choses comme étant nécessaires pour mener une viesatisfaisante.

Celle-ci ne peut en effet être menée que grâce à un certain nombre de « biens premiers ».

Parmi cesbiens, Rawls inclut entre autres le revenu, les droits et les libertés de base, et celui qu'il classe en premier, les «bases sociales du respect de soi-même ».Cette «position originelle» joue le même rôle que l'hypothèse de l'état de nature dans les théories du contrat (Locke,Rousseau, Kant...).

Il s'agit évidemment d'une expérience de pensée et non pas d'une situation réelle et historique,qui permet de considérer le problème de la justice en neutralisant les intérêts privés sans pour autant retomber dansdes conceptions métaphysiques abstraites.

Dès lors, la justice sociale est d'une nature procédurale.

Elle n'est pasdéfinie par son contenu mais par une forme : le simple fait de résulter d'une procédure équitable.

La situation estcomparable à celle d'un jeu: les concurrents acceptent des règles identiques pour tous et sans rien connaître de lamanière dont la partie va se jouer et se conclure. La stratégie du «maximin » Mais quel sera, pour l'individu situé dans cette « position originelle », le choix le plus rationnel? Le « voile d'ignorance» exclut que nous connaissions les tendances individuelles.

Nul ne sait quelle sera sa nature psychologique et s'ilpréférera, lorsqu'il sera inscrit au sein de la société, la sécurité ou le risque.

Selon Rawls , ce qui est rationnel est d'adopter la stratégie du «maximin ».

Il faudrait donc, pour chaque associé, partir de l'hypothèse que c'est son pireennemi qui aura la possibilité de choisir la place qu'il occupera dans la société.

Cela revient à choisir un ordre socialqui maximise le minimum à obtenir.

Par conséquent, si l'on peut être amené à tolérer les inégalités, l'ignorance denotre propre position au moment du choix des principes de justice nous amène à limiter ces inégalités. Les deux principes de justice En fait, Rawls montre que l'accord des individus, dans les conditions définies, se ferait sur deux principes de justice hiérarchisés entre eux.

Ils peuvent s'énoncer de la façon suivante « En premier lieu : chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égalespour tous qui soit compatible avec le même système pour les autres.

[...]En second lieu: les inégalités sociales et économiques doivent être organisées de façon à ce que, à la fois : a) ellesapportent aux plus désavantagés les meilleures perspectives [principe de différence], b) elles soient attachées àdes fonctions et à des positions ouvertes à tous, conformément à la juste égalité des chances » (Théorie de lajustice, p.

91 et 115). Ces deux principes sont énoncés selon une règle de priorité.

Le premier est prioritaire par rapport au second, et àl'intérieur de ce dernier principe la clause sur l'égalité des chances est elle-même prioritaire par rapport au principede différence.

Cela revient à affirmer, dans un premier temps, l'existence de droit égaux pour tous.

Ce n'est doncque dans un second temps que se pose la question de la distribution.

Ainsi l'organisation de la société doit à la foistenir compte des libertés de base égales pour tous et, par ailleurs, dans un second moment, prendre enconsidération l'efficacité économique et les exigences d'une organisation productive.

Les inégalités peuvent doncêtre tolérées dans la mesure où elles améliorent la situation de tous, y compris la situation des plus désavantagés.Mais ces inégalités doivent cependant être compatibles avec la liberté égale pour tous d'un côté, et avec une justeégalité des chances de l'autre.

On ne peut donc ici céder à la tendance sacrificielle de l'utilitarisme : la priorité dupremier principe signifie en effet que l'on ne peut échanger une diminution ou une inégalité de libertés contre uneamélioration du bien-être économique.

Impossible de consentir une entorse aux libertés sous prétexte de justicesociale, ou bien encore sous prétexte d'améliorer le sort des plus défavorisés.En plaçant le principe de différence en seconde position, Rawls conditionne l'inégalité au sein d'une société : elle n'est possible que si elle ne remet pas en question l'ensemble des libertés de base et l'égalité d'accès à ces libertés.Il y a bien, dans une société, des inégalités naturelles et sociales, irréductibles ; sans les supprimer, on les met auservice de la collectivité et des plus défavorisés en priorité.

Dès lors, Rawls échappe à la contradiction classique qui oppose la liberté et l'égalité.

On voit alors dans quelle mesure et à quelles conditions une société juste peuts'accommoder d'inégalités.En reprenant l'intitulé de la question posée et en répondant précisément, en fonction des analyses apportées aucours du devoir, vous montrez vers quel type de réponse vous vous orientez.

Cela n'empêche pas d'apporter par lasuite des éléments nouveaux.

Vous faites ainsi le point sur l'avancée des analyses et montrez que vous n'oubliezpas le problème posé. 4.

Communauté et justice pluraliste Les sphères de justice. Cependant, on pourrait penser que le libéralisme déontologique de Rawls impose en fait une conception des relations entre sujets et réintroduit une dimension métaphysique qu'il voudrait écarter.

Il mêle de façon paradoxale deuxphilosophies politiques : celles du contrat social et celles du marché.

En définissant la justice dans une sociétécomplexe comme procédurale, Rawls s'inspire en effet des théories libérales du marché.

Le marché est, pour les économistes, une illustration d'une procédure pure : en tant qu'ilest régulé selon des mécanismes complexes, il échappe à la volonté et à la maîtrise des individus.

N'y a-t-il pas làune façon d'introduire, insidieusement, une conception unique du bien selon le modèle de l'échange marchand? Il. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles