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l'Etat est-il a l'origine de la violence ?

Publié le 16/11/2005

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II L'État et ses citoyens 1 L'engagement du corps de la nation Texte J.J. ROUSSEAU "La sûreté particulière est tellement liée avec la confédération publique, que sans les égards que l'on doit à la faiblesse humaine, cette convention serait dissoute par le droit, s'il périssait dans l'État un seul citoyen qu'on eût pu secourir, si l'on en retenait à tort un seul en prison, et s'il se perdait un seul procès avec une injustice évidente : car les conventions fondamentales étant enfreintes, on ne voit plus quel droit ni quel intérêt pourrait maintenir le peuple dans l'union sociale, à moins qu'il n'y fût retenu par la seule force qui fait la dissolution de l'état-civil. L'engagement du corps de la nation n'est-il pas de pourvoir à la conservation du dernier de ses membres avec autant de soin qu'à celle de tous les autres ? et le salut d'un citoyen est-il moins la cause commune que celui de tout l'État ? Qu'on nous dise qu'il est bon qu'un seul périsse pour tous, j'admirerais cette sentence dans la bouche d'un digne et vertueux patriote qui se consacre volontairement et par devoir à la mort pour le salut de son pays ; mais si l'on entend qu'il soit permis au gouvernement de sacrifier un innocent au salut de la multitude, je tiens cette maxime pour une des plus exécrables que jamais la tyrannie ait inventée, la plus fausse qu'on puisse avancer, la plus dangereuse que l'on puisse admettre, et la plus directement opposée aux lois fondamentales de la société. Loin qu'un seul doive périr pour tous, tous ont engagé leurs biens et leurs vies à la défense de chacun d'eux, afin que la faiblesse particulière fût toujours protégée par la force publique, et chaque membre par tout l'Etat". 2 Texte MACHIAVELOn doit bien comprendre qu'il n'est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d'observer dans sa conduite tout ce qui fait que les hommes sont réputés gens de bien, et qu'il est souvent obligé, pour maintenir l'État, d'agir contre l'humanité, contre la charité, contre la religion même. Il faut donc qu'il ait l'esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon que le vent et les accidents de la fortune le commandent : il faut, comme je l'ai dit, que tant qu'il le peut il ne s'écarte pas de la voie du bien, mais qu'au besoin il sache entrer dans celle du mal [...].

La violence, disait Alain, dans Les arts et les dieux,  est « un genre de force, mais passionnée, et qui vise à briser la résistance par la terreur. La violence définit le crime, lorsqu’elle s’exerce contre la personne humaine. Et la loi des punitions est au contraire qu’elles soient purifiées de violence. « Nous sommes ici à des lieues de pouvoir caractériser la violence comme provenant de l’Etat. En effet, l’Etat, organisation politique de la société, fait-il preuve de passion ? Il n’est caractérisé que comme une personne morale, donc il ne peut être soumis aux passions proprement humaines. De même, les punitions qu’il inflige à ceux qui entravent la loi n’ont apparemment rien de commun avec le crime, et, en ce sens, semblent se faire sans violence. Loin d’être à l’origine de la violence, ce serait alors plutôt la violence qui serait à l’origine de l’Etat. En effet, la passion, la terreur ou le crime semblent bien avoir pour origine l’homme lui-même. C’est pourquoi l’Etat s’avérerait nécessaire en tant qu’institution ayant les moyens de réprimer cette violence. Pourtant, dans cette répression, l’Etat lui aussi fait preuve de violence. Ce sont des personnes qu’il punit, des individus. Peut-être est-ce même sa présence qui rend les hommes si violents, en leur proposant des reconnaissances particulières (titres, récompenses…) pour lesquelles les hommes se mettent à s’envier les uns les autres et à faire preuve de violence ? Dès lors, il s’agit de savoir si la violence est ancrée en l’homme lui-même ou si c’est l’Etat qui la produit en lui. Après tout, ce sont les Etats qui entrent en guerre les uns avec les autres, et c’est peut-être le manque de tempérance, qu’ils entendent condamner chez les citoyens, qui les caractérise le plus.   

« mais si l'on entend qu'il soit permis au gouvernement de sacrifier un innocent au salut de la multitude, je tiens cettemaxime pour une des plus exécrables que jamais la tyrannie ait inventée, la plus fausse qu'on puisse avancer, la plusdangereuse que l'on puisse admettre, et la plus directement opposée aux lois fondamentales de la société.

Loinqu'un seul doive périr pour tous, tous ont engagé leurs biens et leurs vies à la défense de chacun d'eux, afin que lafaiblesse particulière fût toujours protégée par la force publique, et chaque membre par tout l'Etat". 2 Texte MACHIAVELOn doit bien comprendre qu'il n'est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d'observer dans saconduite tout ce qui fait que les hommes sont réputés gens de bien, et qu'il est souvent obligé, pour maintenirl'État, d'agir contre l'humanité, contre la charité, contre la religion même.

Il faut donc qu'il ait l'esprit assez flexiblepour se tourner à toutes choses, selon que le vent et les accidents de la fortune le commandent : il faut, comme jel'ai dit, que tant qu'il le peut il ne s'écarte pas de la voie du bien, mais qu'au besoin il sache entrer dans celle du mal[...].

Au surplus, dans les actions des hommes, et surtout des princes, qui ne peuvent être scrutées devant untribunal, ce que l'on considère, c'est le résultat.

Que le prince songe donc uniquement à conserver sa vie et sonÉtat: s'il y réussit, tous les moyens qu'il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde.

MACHIAVEL 3 Transition L'excès d'ordre est à l'origine de la violence.

L'Etat qui est sensé construire et assurer la paix sociale.

Commentconcilier les notions et réalités d'ordre et de violence ? III Comment concilier violence et État ? 1 Texte MACHIAVEL Le Prince Il faut savoir qu'il y a deux manières de combattre, l'une par les lois, l'autre par la force : la première sorte estpropre aux hommes, la seconde propre aux bêtes ; mais comme la première bien souvent ne suffit pas, il fautrecourir à la seconde.

Ce pourquoi est nécessaire au Prince de bien savoir pratiquer la bête et l'homme.

Cette règlefut enseignée aux Princes en paroles voilées par les anciens auteurs, qui écrivent comme Achille et plusieurs autresde ces grands seigneurs du temps passé furent donnés à élever au centaure Chiron pour les instruire sous sadiscipline.

Ce qui ne signifie autre chose, d'avoir ainsi pour gouverner une demi-bête et demi-homme, sinon qu'il fautqu'un Prince sache user de l'une et de l'autre nature, et que l'une sans l'autre n'est pas durable.

Puis donc qu'unPrince doit savoir bien user de la bête, il en doit choisir le renard et le lion ; car le lion ne peut se défendre des rets,le renard des loups ; il faut donc être renard pour connaître les rets, et lion pour faire peur aux loups. 2 De la tranquillité de l'État Texte Rousseau Du Contrat Social C'est beaucoup que d'avoir fait régner l'ordre et la paix dans toutes les parties de la république ; c'est beaucoup quel'Etat soit tranquille et la loi respectée : mais si l'on ne fait rien de plus, il y aura dans tout cela plus d'apparenceque de réalité, et le gouvernement se fera difficilement obéir s'il se borne à l'obéissance.

S'il est bon de savoiremployer les hommes tels qu'ils sont, il vaut beaucoup mieux encore les rendre tels qu'on a besoin qu'ils soient ;l'autorité la plus absolue est celle qui pénètre jusqu'à l'intérieur de l'homme, et ne s'exerce pas moins sur la volontéque sur les actions.

Il est certain que les peuples sont à la longue ce que le gouvernement les fait être.

Guerriers,citoyens, hommes, quand il le veut ; populace et canaille quand il lui plaît : et tout prince qui méprise ses sujets sedéshonore lui-même en montrant qu'il n'a pas su les rendre estimables.

Formez donc des hommes si vous voulezcommander à des hommes : si vous voulez qu'on obéisse aux lois, faites qu'on les aime, et que pour faire ce qu'ondoit, il suffise de songer qu'on le doit faire. CONCLUSION L'État libéral est pour finalité de concilier liberté et autorité : l'idée moderne de l'État procède du souci de détacherles rapports d'autorité à obéissance des relations de chefs à sujets.

Or les rapports de tension et de force fonteffectivement émerger les violences : l'excès d'ordre tue l'ordre.. »

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