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l'Etat est-il l'ennemi de la liberté ?

Publié le 16/11/2005

Extrait du document

 
Bien définir les termes du sujet :
- « Etat « : c'est un ensemble organisé d'institutions, sous un gouvernement autonome et sur un territoire indépendant. Il est artificiel, c'est-à-dire qu'il a été créé par l'homme (=on n'en trouve pas d'exemple dans la nature) pour permettre le rassemblement des individus. Il garantit une coexistence pacifique, en légiférant les rapports entre les individus. 
- « Liberté individuelle « : la liberté consiste le plus généralement dans le fait de pouvoir se mouvoir sans contraintes, de juger et agir en pleine conscience. C'est le pouvoir de se déterminer rationnellement sans y être contraint par une force extérieure. Ajouter le terme de « individuelle « permet de l'opposer à la liberté entendue comme liberté du citoyen. Ce n'est pas de cette dont il s'agit ici, mais de celle de l'individu en tant que tel, de sa liberté de faire ou de ne pas faire quelque chose non pas selon des lois, mais selon les règles qu'il s'est donné à lui-même.
- « est-il l'ennemi « : peut avoir pour synonyme le terme de réduire. Restreindre la liberté c'est gêner et réduire son expression, enlever une partie du champ de son action.  
Construction de la problématique :
           Selon l'avis commun, la liberté individuelle consiste dans le fait de pouvoir faire ce que l'on eut au moment où on le veut. Autrement dit, c'est laisser à ma liberté la possibilité de s'exprimer à travers n'importe laquelle des actions. Or, le fait que l'Etat légifère, c'est-à-dire qu'il puisse imposer des règles et des lois entraîne nécessairement une perte de ma liberté individuelle. Pourtant, l'Etat dit agir pour le bien de tous.
           Se pose donc la question de savoir si l'Etat peut légitimement légiférer sans pour autant nuire à ma liberté et donc à moi même, et de quelle manière.
 
  • I) L'Etat est un instrument d'oppression
a) Au nom de l'individu, l'Etat doit être rejeté. b) L'Etat n'a pas de nécessité absolue et éternelle. c) Il est possible de concevoir une alternative à l'Etat: l'association.
  • II) L'Etat est le garant des libertés individuelles.
a) L'Etat est l'expression d'un pacte social libre. b) L'Etat est protecteur de la liberté. c) L'Etat comme manifestation de la Raison (Hegel).
.../...

« contraire dans l'État le mal radical et dans l'Individu la valeur suprême.

Pour eux, l'obéissance du citoyen est uneabdication, une destruction de sa personnalité.

La révolte est permise contre toute autorité : « Ni Dieu ni Maître ! »,s'écrie Jean Grave (1854-1939).

L'État est condamné parce qu'il est le fossoyeur des libertés ou, comme le ditBakounine (1814-1876), « un immense cimetière où viennent s'enterrer toutes les manifestations de la vieindividuelle ».

Non seulement l'État détruit la liberté des individus vivants, mais l'État, parce qu'il rompt la solidaritéuniverselle, parce qu'il ne se pose qu'en s'opposant à d'autres États – ce qui engendre la guerre et ses souffrances–, apparaît comme le plus grand obstacle à l'épanouissement de valeurs réellement universelles. B.

Un optimisme naïf Comprenons bien que les anarchistes ne sont pas pour autant des immoralistes antisociaux.

Ils sont au contrairepersuadés que l'individu ne peut s'épanouir que dans les relations de la vie communautaire.

Mais il s'agit pour eux deliens sociaux librement consentis.

L'État, avec ses contraintes artificielles, n'est qu'une caricature de la sociéténaturelle.

Les anarchistes réclament donc une révolution qui abattra l'État, ses juges, ses policiers, ses armées.

Surles ruines de l'État pourront alors s'établir de libres associations.La doctrine anarchiste implique un postulat tout à fait opposé à celui des absolutistes, ou des partisans de l'Étattotalitaire.

Pour ces derniers en effet, les hommes sont bêtes et méchants ; il faut donc les soumettre à unediscipline sévère.

A ce pessimisme foncier, les anarchistes opposent un optimisme naïf ; pour eux, l'homme est bonpar nature, il ne demande qu'à aider son semblable, il n'a pas besoin de l'organisation artificielle, contraignante etrépressive de l'État.

[L'État peut être la plus sûre garantie contre la tyrannie, la violence des intérêts particuliers.

Étant l'expression du droit et de la volonté générale, il veille sur l'individu.] Etat et libertéRousseau concilie la liberté individuelle avec l'autorité de l'État en considérantque celle-ci découle d'un «contrat social» par lequel chacun accepte de seconformer à la «volonté générale».

Ce contrat garantit à la fois la liberté etl'égalité.

L'État, résultat de ce contrat, est l'instrument de tous mis auservice de la liberté de chacun.Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : «Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la forcecommune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacuns'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi librequ'auparavant.

»Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseauest apparemment simple : « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur.

»Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volontégénérale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.

Par exemple,au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun deses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quellesque soient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières.En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait qued'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncideravec celle des autres.

Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », neréaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne serai soumis à la volonté d'un autre.Bref, je resterai libre.« Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à leurpropre volonté.

»En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale », je perds ma liberté naturelle de fairetout ce que je veux ou plus précisément tout ce que je peux , étant donné la force des autres qui peuvents'opposer à mes projets.

Mais je gagne précisément une liberté politique, qui me permet à la fois de n'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer comme l'auteur de la volonté générale, qui est une partie de MA volonté), etne pas subir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche).De plus, il y a fort à parier que les lois seront justes, puisque ceux qui les font doivent les subir ; chaque membre del'Etat est à la fois et législateur et sujet.

Son propre intérêt lui commande donc de faire des lois judicieuses, puisqu'ilen subira les conséquences.

Ainsi, l'égoïsme naturel se voit servir l'intérêt commun.. »

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