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L'étude de la nature nous permet-elle de la connaître ou de la dominer ?

Publié le 27/02/2008

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C?est donc pour apaiser la question du « Pourquoi » que l?étude de la nature est nécessaire. Or le « pourquoi » manifeste un certain étonnement de la pensée qui est à l?origine du désir de connaître : « dans l?étonnement, nous sommes en arrêt. C?est comme si nous faisions recul devant l?étant ? devant le fait qu?il est, qu?il est ainsi et pas autrement » (M. Heidegger, qu?est-ce que la philosophie ?). Stupeur et émerveillement face à l?être se mêlent dans l?étonnement ; mais cet arrêt n?est pas sans conséquences : « C?est en effet, l?étonnement qui poussa, comme aujourd?hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques [?] Or apercevoir une difficulté et s?étonner, c?est reconnaître sa propre ignorance » (Aristote, Métaphysique). C?est donc bien l?étonnement qui provoque le désir de connaître, de mettre un terme à son ignorance, et une telle démarche est faites « en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire » (ibid.) En un mot, l?étude de la nature apaise la question du « Pourquoi » mais ne vise pas à l?action ou production technique.   c)      vivre en accord avec la nature L?enjeu d?une telle science n?est pas de dominer la nature mais tout au contraire, il s?agit de savoir comment « vivre en conformité avec la nature » : physique et éthique sont ainsi étroitement liés dans la philosophie stoïcienne. L?homme ne peut pas dominer la nature : c?est elle qui nous commande et nous « installe dans notre être ».

« « L'homme et ministre de la nature, n'étend ses connaissances et son action qu'à mesure qu'il découvre l'ordrenaturel des choses […] La science et la puissance humaine se correspondent dans tous les point et vont au même but … ce qui est principe, effet ou cause dans la théorie devient règle but ou moyen dans la pratique ». Enjeu de l'étude la nature : l'action efficace , maîtrisée (et non pas accomplie au petit bonheur) c) L'étude de la nature a une utilité pour la vie De même Descartes formule ce lien étroit qui lie la connaissance à la pratique, en affirmant que la connaissance est utile : « au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique … Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifice qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pourla conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autresbiens »(Discours de la méthode, VI e partie).

L'étude de la nature nous permet donc aussi de préserver notre vie et l'époque moderne marque ainsi le début de la médecine . L'homme pouvant repousser la mort domine la nature en « déjouant » ses desseins.

Enjeu de l'étude : une amélioration de la qualité de la vie, c'est-à-dire un moyen pour l'homme de vivre, non plus soumis à la nature qu'ilméconnaît, mais de « nous rendre comme maître et possesseurs de la nature » = dominer au lieu de subir. 3- CE QUI N 'EXCLUT PAS UNE ÉTUDE DÉSINTÉRESSÉE DE LA NATURE a) Restreindre l'étude de la nature à ses bénéfices pratiques, c'est manquer sa finalité essentielle Si la physique moderne nous a permis de nous libérer d'un certain nombre de contraintes que la nature nous impose (allongement de la durée de vie, progrès technique …), il convient de remarquer que la connaissance est enelle-même d'abord théorique et que sa vocation première n'est pas utilitaire.Comte souligne ainsi la difficulté qu'il y a à faire de la domination de la nature la seule fin de l'étude de la nature : lascience n'est pas qu'un art : « quels que soient les immenses services rendus à l'industrie par les théories scientifiques … nous ne devons pas oublier que les sciences ont avant tout une destination plus directe et plus élevée , celle de satisfaire au besoin fondamentale qu'éprouve notre intelligence de connaître les phénomènes ». L'assujettissement de l'étude de la nature à l'action et plus largement à la technique est critiquable en ce qu'il néglige la finalité fondamentale de toute recherche : satisfaire notre besoin de connaître.

Mais allons plus loin : une soumission sans réserve de la science à la technique n'est pas sans risques. b) L'étude de la nature est indissociable d'un questionnement éthique Avec la maîtrise de la nature, et surtout la nature vivante, l'homme pense se dérober à la finitude de la condition humaine.

Enjeu de la domination de la nature : être absolument libre et donc négliger que nous sommesdes être naturels, soumis à une certaine nécessité. C'est pourquoi, Hans Jonas met en garde contre cet optimisme en soulignant les conséquences risquées d'une foi aveugle en les pouvoirs de la science (Le principe de responsabilité, 1979).

La recherche scientifique nepeut faire l'économie d'un certain questionnement éthique.

(Exemple : physique atomique qui a posé les bases del'arme nucléaire) L'enjeu de l'étude de la nature : la responsabilité de l'homme capable de la dominer, c'est-à-dire desavoir quelles seront les conséquences pour les générations à venir.

Les découvertes actuelles nous rendentresponsables d'actes futurs possibles.

Conclusion : la question de savoir ce que l'étude de la nature permet, dépasse la seule alternative « connaissance / domination » « théroie / pratique » : elle oblige désormais à un questionnement morale, c'est-à-dire que l'étude dela nature doit être soumise à une interrogation concernant la valeur de ce qu'elle permet, le choix de ses possibles.

Une nouvelle philosophie de la nature : le principe de responsabilité□ Le philosophe et théologien allemand Hans Jonas (1903-1993), envisageant les conditions nouvelles imposées àl'action humaine par les transformations de l'environnement, a proposé une éthique de la responsabilité envers lesgénérations futures, destinée à guider l'intervention technique de l'homme sur la nature.□ Cette éthique est nouvelle, dit Hans Jonas.

Elle excède le champ traditionnel de l'éthique, qui, d'une part,concerne essentiellement le domaine des rapports que l'homme entretient avec lui-même et avec autrui, et qui,d'autre part, n'intègre pas la question de la durée des effets de l'action dans l'appréciation de la valeur de l'action.L'éthique traditionnelle, parce qu'elle est anthropocentrée, n'est pas capable de fournir les normes d'une action justevis-à-vis de la nature.

Elle ne permet pas non plus, parce qu'elle est a-temporelle, de répondre au problème, majeur,. »

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