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L'évidence peut-il être toujours tenu comme critère de la vérité ?

Publié le 10/03/2012

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Centrage: « Il faut que vienne le temps de l'évidence. Dieu doit nous être montré comme deux et deux font quatre « est une citation extraite de La Faim du tigre de René Barjavel. Selon cet auteur, l'équation « deux et deux font quatre « est une évidence c'est-à-dire quelque chose qui s'impose immédiatement à l'esprit et au sens et donc va de soi c'est-à-dire quelque chose que l'on est spontanément porté à tenir pour vrai.
Problématique: Nous sommes alors en droit de nous demander si l'évidence peut être tenue comme critère de vérité? Le caractère problématique de cette question est ce qu'elle présuppose au sujet de l'évidence. En effet, la question laisse entendre que, dans certains cas, l'évidence peut être tenue comme critère de vérité. Or, il se pourrait que l'évidence sensible autant que l'évidence intellectuelle ne soient pas les caractères d'une vérité indubitable lorsqu'il s'agit d'évidences trompeuses. Nous chercherons à apporter la meilleure solution possible à ce problème. Nous chercherons à apporter la meilleure solution possible à ce problème.
Annonce du plan: C'est pourquoi, nous verrons que l'évidence est critère de vérité (I). Puis, nous verrons que l'évidence peut nous induire en erreur car celle-ci n'est jamais démontrée; il existe, par ailleurs, des évidences trompeuses c'est-à-dire des illusions qui justifient, de plus, que l'évidence n'est pas un critère satisfaisant de vérité (II). Enfin, nous verrons que la raison, qui est le propre de l'homme est productrice d'illusions ainsi il paraît donc difficile d'affirmer que l'évidence peut être tenue comme critère de vérité (III).

« s'impose à l'esprit de telle sorte qu'on ne peut penser autrement ce qui est jugé c'est-à-dire quelque chose que l'on estspontanément porté à tenir pour vrai.

L'évidence apparaît de façon tellement claire qu'elle n'a pas besoin d'être démontrée.De plus, l'évidence se définit par le fait que la représentation d'une idée s'accompagne d'un sentiment de certitude.

Il existe,par ailleurs, deux types d'évidence: l'évidence sensible et l'évidence intellectuelle.

L'évidence sensible est l'évidence perçuepar les sens.

L'évidence intellectuelle est l'évidence qui s'impose à l'esprit.Un critère vient du grec « kritêrion » qui signifie ce qui sert à juger.

Un critère est un caractère, principe qui permet dedistinguer une chose d'une autre, d'émettre un jugement, une estimation.

La vérité concerne l'ordre du discours et il faut encela la distinguer de la réalité.

La vérité n'est ni un fait, ni un donné et doit toujours être recherchée.

Elle se définittradionnellement comme l'adéquation entre l'esprit et la réalité.

En effet, la proposition doit être conforme à la chose qu'elledécrit.

B - Evidence et sentiment de certitude.

Or, par définition, l'évidence est le fait que la représentation d'une idée s'accompagne d'un sentiment decertitude.

La certitude est l'état d'esprit de celui qui est assuré de détenir une vérité.

La certitude réside, en effet, dans ladouble assurance que l'on détient à la fois la vérité et les critères qui nous garantissent qu'il s'agit bien de la vérité.

De plus, lacertitude est une telle vérité que l'on ne peut pas la mettre en doute.

Ainsi, par sa seule définition nous pouvons affirmerque l'évidence est critère de vérité.

Descartes, par exemple, trouve la vérité dans la certitude qu'il a après tout révoqué endoute, d'être un sujet qui doute c'est-à-dire une substance pensante.

Chez Descartes, les critères de la vérité sont « la clartéet la distinction » (Discours de la méthode), c'est-à-dire l'évidence.

C - Evidence et définition de la vérité.

De plus, quelque chose nous paraît évident si et seulement si, la proposition que l'on formule est conforme avecce que perçoit mes sens (évidence sensible) où mon esprit (évidence intellectuelle), c'est-à-dire, la proposition est conformeavec la réalité.

La réalité désigne l'ensemble des choses qui sont, c'est-à-dire qui ont une existence objective et constatables.Si ce qu'on formule est conforme avec la réalité que l'on perçoit, alors, il s'agit de la vérité par définition.

Par exemple, laproposition « il neige » est vraie si et seulement si, en fait, il neige.

Ainsi, nous pouvons affirmer que l'évidence est critère devérité.

Cela signifie, comme l'affirmait Spinoza, que la vérité se montre d'elle-même, par sa seule clarté: « Qui a une idéevraie sait en même temps qu'elle est vraie et ne peut douter de la vérité de sa connaissance » (Ethique, II, 43).

Transition: Ainsi, nous venons de démontrer que l'évidence, par sa seule clarté, est un critère satisfaisant de vérité.Toutefois, cette thèse ne répond pas de façon satisfaisante au problème présupposé dans la question: l'évidence peut-elleêtre tenue comme critère de vérité? Le caractère problématique de cette question est que l'on ne peut ni dire que l'évidenceest strictement un critère de vérité ni dire que l'évidence est strictement différent de la vérité.

C'est pourquoi, nous verronsque l'évidence n'est pas un critère satisfaisant de la vérité.

II - L'évidence ne peut pas être tenue comme critère de vérité.Nous allons voir dans cette deuxième partie que l'évidence peut nous induire en erreu car celle-ci n'est jamais démontrée; ilexiste, par ailleurs, des évidences trompeuses c'est-à-dire des illusions qui justifient, de plus, que l'évidence n'est pas uncritère satisfaisant de vérité.

A - Rappel des définitions de l'évidence, du critère et de la vérité.

Rappelons, tout d'abord, les définition de l'évidence, du critère et de la vérité.

L'évidence se définit comme étantun jugement qui nous apparaît de façon tellement claire qu'on ne peut penser autrement ce qui est jugé c'est-à-dire unjugement que l'on est spontanément porté à tenir pour vrai.

L'évidence apparaît de façon tellement claire, qu'elle n'a pasbesoin d'être démontrée.

De plus, il existe deux types d'évidences: l'évidence sensible (l'évidence perçu par les sens) etl'évidence intellectuelle (l'évidence qui s'impose à l'esprit).Un critère est un caractère, principe qui permet de distinguer une chose d'une autre, d'émettre un jugement, une estimation.La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

La vérité n'est ni un fait, ni un donné et doitêtre recherchée.

Elle se définit tradionnellement comme étant l'adéquation entre l'esprit et la réalité c'est-à-dire laproposition dite « vraie » doit être conforme à la chose qu'elle décrit.

B - Evidence et illusions.

Or, la recherche d'un critère de vérité est commandée par le souci de se mettre à l'abri de l'erreur.

Cependant,chacun de nous a fait l'expérience d'évidences trompeuses c'est-à-dire d'une évidence qui ne correspondait pas à la réalité.Cela rend donc problématique de tenir l'évidence comme critère de vérité car la vérité, par définition, est l'adéquation entrel'esprit et la réalité c'est-à-dire la proposition dite « vraie » doit être conforme à la chose qu'elle décrit.

De plus, celui quidétient une évidence trompeuse peut croire sincèrement qu'il détient la vérité alors qu'il se fait illusion.

Un illusion est une. »

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