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l'évident est-il indubitable ?

Publié le 17/11/2005

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ÉVIDENCE (lat. evidentia, clarté)

L'évidence sensible se distingue d'abord de l'évidence rationnelle : ce qui peut sembler immédiatement évident selon les seules données de l'Expérience ou le témoignage des sens (illusion d'optique) peut se révéler douteux, puis faux après examen. La certitude n'est donc pas un critère suffisant de vérité. C'est pourquoi Descartes définit comme vrai ce dont je ne puis douter : non pas ce dont je suis spontanément certain, mais ce qui se présente si clairement et distinctement à mon esprit attentif que je ne puis suspecter qu'il s'agit d'une pseudo-évidence. Le critère de la vérité est la résistance au doute. Ainsi, le doute permet de séparer les évidences de la raison des pseudo-évidences qui ne sont que l'éloquence de nos désirs. Le lien de l'évidence au doute est ici aussi consubstantiel que celui de la vérité à la vérification. On distinguera donc l'évidence, propriété intrinsèque de l'idée claire et distincte, et la certitude, propriété psychologigue du sujet, intimement liées quand l'évidence de l'idée provoque la certitude du sujet.

« Brunschvicg) disait que « L'adhésion de l'âme ne mérite le nom de certitude que si la chose pensée est vraie.

Par là elle diffère de la croyance.

» • Si la certitude n'est qu'une espèce (psychologiq ue) de la croyance « sans aucun mélange de doute » comment pourrait­ elle être « un critère de vérité »? • Si la certitude, au sens propre du terme, ne peut être appliq uée qu'à des assertions connues pour vraies, en quoi la certitude pourrait-elle être «critère » de vérité ? • Méditer sur quelle(s) appréhension(s) de « la vérité » (et de « la croyance ») peut être fondée une telle question.

• Méditer la position de Spinoza.

Selon lui tout dérive avec nécessité de la nature divine, tout est déterminé.

L'apparence de hasard et de liberté est le fru it de notre ignorance : si nous savions, nous verrions que tout est nécessaire.

Il ne saurait donc être question de commenc er par le doute ; il ne saurait même être question qu'on cherche un critère de la vérité --l'évid ence - car cela deviendrait un cercle vicieux (recherche d'un critère du critère) .

Cf les textes suivants de Spinoza : « Comme la lumière se manif este elle-même, et les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critér ium, et elle est aussi celui de l'erreur : ut lux seipsam manif estat, et tenebras , sic verum index sui et fa /si.

Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et il ne peut douter de la vérité de la chose qu'elle représente.

» « ...

La volonté et l'entendement sont une seule et même chose.

Je nie que nous ayons le libre pouvoir de suspendre notre jugement.

Le doute ne résulte pas de l'opposition de l'entendement et de la volonté, mais de l'opposition de deux idées.

Quand nous disons qu'une personne suspend son jugement, nous ne disons rien autre chose sinon qu'elle ne perçoit pas d'une façon adéquate l'objet de son intuition.

La suspension du jugement, c'est donc réellement un acte de perception, et non de libre volonté.

». »

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