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L'exercice de la raison est-il indispensable à la liberté ?

Publié le 15/03/2004

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Nom :   Prénom :   Votre adresse e-mail :     Sujet de la dissertation ou du commentaire de texte:  L'exercice de la raison est - il indispensable à la liberté? Le corrigé proposé:Etre libre, c'est avant tout penser par soi-même. En effet, si le sens commun renvoie la notion de liberté à la possibilité de faire ce que l'on veut, il va de soi qu'il nous faut encore être maîtres de notre volonté elle-même, c'est-à-dire être capables de prendre des décisions par nous-mêmes. Or tant que nous nous contentons de croire ce que l'on nous dit sans le remettre véritablement en question, nous laissons à d'autres le soin de décider pour nous de ce qui est bien ou mal. "Ais le courage de penser par toi-même" est d'après Kant la devise de la philosophie des lumières. Nous possédons tous une raison, c'est-à-dire la faculté de juger du bien ou du mal, du vrai ou du faux. Celui qui ne se sert pas de sa raison se conduit comme un mineur, un enfant qui aurait besoin qu'on lui dise ce qu'il doit penser. Inversement celui qui ne craint pas d'user de sa raison peut remettre en question tout ce qu'on lui a appris (comme le fit Descartes) afin de décider véritablement par lui-même de ce qu'il considéera comme vrai ou faux, bien ou mal. Mais revenons à l'idée que la liberté consiste à faire ce que l'on veut. Epictète nous rappelle à ce propos une évidence de la raison: il y a des choses qui dépendent de nous, d'aures non.

« Introduction -La raison est la faculté qui permet notamment de lier entre eux deux faits données, au sein d'un même enchaînement causal.

La raison est donc la facultéqui permet de rendre compte de la nécessité et du déterminisme des faits naturels.-La liberté, à l'inverse, c'est la sensation d'être tout à fait indépendant par rapport à un quelconque déterminisme extérieur.

Etre libre, c'est se sentirindépendant de toute relation, c'est sentir l'absoluité de notre volonté.-Ainsi, la raison et la liberté semblent en tout point oppos ées ; or, la liberté ne pourrait-elle pas trouver dans la raison, c'est-à-dire dans la forme même dela rationalité, son fondement ultime ? Ou bien, à l'inverse, la liberté n'est-elle qu'un leurre dont le rôle préc is de la raison serait de nous en préserver ? I.

La condition d'un usage méthodique de la rationalité, c'est la possibilité d'une liberté absolue (Descartes).

-A travers le doute méthodique, il s'agit de parvenir à une vérité absolument première, indéracinable.

C ette vérité, c'est que je ne peux pas douter que jedoute, donc que je suis dans mon activité même de penser.

Or, cette vérité n'a été possible qu'à partir du doute, qui procède d'une liberté absolue, celle dese déprendre de toute opinion jusqu'ici acceptée comme vraie.

Avoir une certitude n'est donc originairement possible qu'à partir de la liberté.

P lusprécisément, la liberté constitue la condition absolue à partir de laquelle seulement la raison va pouvoir opérer son cheminement propre à partir des véritésles plus s imples et les plus évidentes vers celles plus complexes et moins évidentes. -Descartes développe également une théorie de la décision, dans les Méditations métaphysiques , selon laquelle l'homme, contrairement à l'âne de Buridan, peut choisir entre deux options également possibles, même s i aucune raison ne pousseà choisir l'une plutôt que l'autre.

Cette "liberté d'indifférence" permet à l'homme d'éprouver pos itivement en lui sa libertéabsolue de choix, indépendamment de toute causalité donnée.

A insi, la liberté, non seulement constitue la condition sine qua none de la bonne tenue méthodique de la rationalité, mais encore se révèle toute à fait indépendante de la rationalité elle-même : il n'y a donc aucune symétrie entre la raison et la liberté, en ce sens que la liberté ne procède en rien de laraison.

II.

La liberté absolue est un leurre, elle est toujours reliée à une raison donnée, et cette raison empêche précisément laliberté d'exister en tant que telle (Leibniz).

-Selon Descartes (seconde théorie du libre-arbitre), il est possible d'éprouver l'absoluité de notre liberté en faisant unchoix inverse à celui pour lequel l'entendement inclinerait naturellement.

C ela prouverait donc que la volonté est absolue,puisqu'elle est détachée de la détermination de l'entendement, même si Descartes déplore cette forme inférieure deliberté.-Or, pour Leibniz, cette absoluité cons titue un leurre, en ce que rien ne peut être sans avoir une raison pour être c e qu'ilest : aucun être ne peut faire l'économie du principe fondamental de raison suffisante.

En ce sens, pour que la libertéchoisisse de s'exprimer en s'opposant à la détermination de l'entendement, il faut qu'elle ait une raison de le faire : cetteraison, c'est précisément d'exprimer l'absoluité de son être.

En ce sens, la liberté, métaphysiquement parlant, n'est riensans une raison, c'est-à-dire sans une loi qui la prédétermine.

L'absence de symétrie entre la raison et la liberté es t doncvérifiée, mais de façon inverse : la liberté dépend d'une raison donnée, elle est donc dépassée par une logique qui la dépasse.

L'usage de notre raison permet de relier la chaîne des causes, mais en aucun cas d'exercer notre liberté en tant que telle.

III.

La liberté dépend bien de l'usage de notre raison : mais cet usage doit être pratique, et non théorique (Kant).

-L'homme est un être libre en ce qu'il obéit à ses propres lois : c'est l' autonomie .

La liberté, c'est ainsi la détermination de la volonté par la forme de la loi morale, celle de l'impératif catégorique.

Etre libre, chez Kant, c'es t obéir à la loi donnée parla forme pure de la raison pure (en tant que non dérivée de l'expérience) pratique (en tant qu'elle sert ici à un usage moral,et non théorique), et en ce sens toute liberté est une soumission à des lois, mais à des lois internes.-La liberté, c'est ce à partir de quoi est rendue possible la détermination du monde sensible à partir de la loi morale.

Laliberté est supposée , elle n'es t jamais éprouvée comme telle : elle est néces saire en tant que concept rendant possible l'autodétermination de la raison, indépendamment de la sollicitation du monde sens ible.

En ce sens, la liberté, si elleprocède de la raison dans son usage pratique, ne saurait s e justifier à partir de la raison théorique.

KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans c e cas la raison exerce une contrainte sur lavolonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs s ont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en elles-mêmesmais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre cemédicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques se rattachent à la prudence et visent le bonheurde l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ilsordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doit s'ysoumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils se c aractérisentdonc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kanténonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».

De cette formule, Kanten déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, etjamais simplement comme un moyen.

»• « A gis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne des fins rendu possible par la liberté de lavolonté.

» Conclusion -La liberté et la raison semblent constituer deux réalités asymétriques, des deux côtés à la fois : on peut autant considérer que la liberté excède, dans s onabsoluité constitutive, l'empire de la raison, que l'inverse, à savoir qu'aucune liberté donnée ne saurait excéder la logique a priori des faits naturels, jusqu'à nos propres décisions.-Néanmoins, l'on peut trouver un lien entre la liberté et la raison, si l'on considère celle-ci, non dans son usage théorique, mais dans son usage pratique : laliberté, c'est faire un usage pratique de la forme a priori de sa raison pure.

La liberté est donc intrinsèquement rationnelle, ou plutôt elle constitue la condition elle-même inconditionnée et injustifiable de tout exercice possible de la raison dans son usage pratique.. »

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