L'expérience du bonheur est-elle l'expérience de la perfection ?
Publié le 27/02/2008
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® La conception, et même la définition du bonheur en tant que nous sommes susceptibles d'enfaire l'épreuve, est ici mise à la question.® Le terme d'expérience est néanmoins fondamental : il s'agit moins de définir le bonheur d'unpoint de vu purement théorique, idéaliste, que de cherche à comprendre en quoi (ici la perfection)il s'incarne concrètement.® En réalité le nœud problématique se joue autour de ce terme central : si le bonheur est un étatstable et que la perfection est le résultat d'un mouvement accompli jusqu'à son terme absolu,alors c'est la question de la possibilité d'une telle expérience qui se pose.® C'est donc à la fois la définition du bonheur mais aussi si réalisation effective qui sont enjeu àtravers la question de la perfection. Problématique Peut-on affirmer légitimement que l'expérience du bonheur correspond à l'expérience de la perfection, detelle sorte qu'il y ait identité entre bonheur et perfection ? Dans cette perspective, l'homme est-il susceptible, dansles faits, de réaliser effectivement une telle expérience de plénitude et d'accomplissement durable et totale ? Unetelle expérience est-elle possible ou ne joue-t-elle que comme horizon régulateur ? C'est donc la réalité en acte dubonheur qui est ici mise à la question à travers l'interrogation sur son essence (ici la perfection).
Plan I- L'expérience du bonheur véritable ne peut qu'être l'expérience de la perfection · L'expérience du bonheur ne peut qu'être l'expérience de la perfection et ce en plusieurs sens.
Il faut d'abord voir que le bonheur est la perfection elle-même : en effet, nous pouvonsreprendre l'analyse aristotélicienne du bonheur pour tenter de mieux le comprendre.
Dansl'Ethique à Nicomaque, notamment dans le livre 1, Aristote s'attache à définir le bonheur : ils'agit en réalité d'une fin que, et l'opinion commune est unanime sur ce point, tout homme viseen dernière instance.
Toute action humaine est accomplie dans le but de parvenir au bonheur,il est donc en ce sens une fin en elle-même (en tout cas la fin la plus finale de toutes puisqu'iln'est rechercher que pour lui-même et non plus en vue d'autre fin).
Car en effet, si nousrecherchons la santé en vue d'être heureux, l'inverse n'est pas possible. · On comprend dans cette perspective que le bonheur ainsi définit comme le Souverain Bien autrement dit comme cette fin qui se suffit en elle-même, correspond à la définition de laperfection comme plein accomplissement. · Mais l'expérience du bonheur peut s'identifier à l'expérience de perfection en un autre sens (d'ailleurs complémentaire) encore : la perfection doit cette fois être entendu commeplénitude.
L'expérience du bonheur sera alors l'expérience qui réunira toutes les vertuspossibles (dont la meilleure, à savoir l'activité contemplative pour Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre X), il sera donc l'expérience d'uneplénitude à laquelle rien ne manque.
L'expérience dubonheur est donc une expérience de la perfectionentendue à la fois qualitativement et quantitativement. Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote conduit l'analyse de ce qui motive les actions humaines.
Chacun conçoit le bienet le bonheur d'après sa propre vie.
Pour le plus grandnombre, le bonheur se définit par une vie de jouissanceet de plaisirs ; on en trouve d'ailleurs souvent l'exempleparmi ceux qui gouvernent.
Pour un nombre plusrestreint ("l'élite et les hommes d'action"), le bonheurest placé dans la récolte des honneurs et des louanges :tel est le but en général recherché par ceux qui font dela politique.
Il existe enfin un troisième type de bien,relatif à un tout petit nombre ("cette fin a davantagerapport avec ceux qui accordent les honneurs qu'avecceux qui les reçoivent").
Ce vrai bien est individuel etinaliénable.
Ce ne sont ni les honneurs qui rassurent —où l'on cherche la reconnaissance de gens intelligents—, ni même la vertu.
Car on peut être vertueux etrester inactif toute sa vie ; ou, bien pire, endurer bon gré mal gré "les pires maux et les piresmalheurs" : on peut être vertueux et terriblement malheureux.
Le souverain bien est un bienqui est recherché pour lui-même et non en vue d'autre chose (comme l'argent par exemple), il.
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