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L'explication scientifique des conduites humaines est-elle compatible avec l'affirmation de la liberté ?

Publié le 15/04/2005

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Où est notre volonté si ce sont nos gènes, nos hormones et nos nerfs qui nous commandent ? Est-il possible de connaître tel ou tel individu à partir de son génome par exemple ? Est-il possible de prévoir ses réactions devant telle ou telle situation ? Qu'est-ce que ce genre d'hypothèses a d'inquiétant ? On peut se demander si toute conduite humaine peut faire l'objet d'une explication scientifique. La liberté peut-elle faire partie de ces conduites qui échappent à un déterminisme scientifique ? D'autre part, qu'entend-on par l'affirmation de la liberté ? En affirmant quelque chose, l'homme pose volontairement, positivement, quelque chose. L'homme réagit-il toujours par rapport à un mécanisme naturel, ou agit-il par sa propre détermination ? Est-ce que la détermination scientifique peut être indépendante de la question de la liberté ?
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« II) La vision de l'homme induite par la rationalisation de ses conduites est-elle acceptable ? A) Perte de la responsabilité : Si l'homme n'est pas libre mais seulement soumis au déterminisme de la nature,si toutes ses conduites sont explicables scientifiquement, il n'est alors plus responsable de ses actes.

Cecipose problème, par exemple, au niveau de la justice : comment condamner un individu dont les actes sontentièrement déterminés par sa nature ? B) Question de la morale : L'homme peut être moral parce qu'il est libre.

L'intention de faire telle ou telle chosedécoule d'une possibilité de la liberté.

Si l'homme n'est pas libre, il ne peut pas choisir d'agir ainsi plutôtqu'autrement ; la question de la moralité de son action ne se pose donc pas sans possibilité de la volonté.Cf.

Kant, Critique de la raison pure , préface à la seconde édition. III) Comment rendre compatibles la liberté et le déterminisme scientifique afin que l'homme soit en mêmetemps un être naturel et un être rationnel et libre ? A) Sartre : L'homme est libre, il se construit lui-même ; chez lui et lui seul, « l'existence précède l'essence ».

Or l'homme reste un être naturel.

Il peut, par exemple être malade.

Certes il n'a pas choisi sa maladie, maiscelle-ci ne doit pas être une excuse, elle est une condition avec laquelle il doit composer : ceci fait de lui unêtre responsable de tout ce qui lui arrive.

Cf.

L'Existentialisme est un humanisme . Une philosophie existentialiste se définit par le fait qu'elle pose l'existence avant l'essence et de la sorte définit la condition humaine.

Les objets matériels dérivent d'un concept, répondent à une finalité — ce à quoi l'objetva servir — et à un ensemble de règles techniques.

Pour tout ustensile, l'essence précède l'existence, et sonexistence ne vaut que dans la mesure où elle réalise l'essence, c'est-à-dire par rapport à l'idée qui a permisde la concevoir et de la produire.

Dans la théologie traditionnelle, on voit en Dieu une sorte d'artisansupérieur qui a créé le monde et les hommes à partir d'une idée, d'un projet.

Lorsque Dieu crée, il sait aupréalable ce qu'il crée.

Chaque individu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin.

Au xviiiesiècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaque homme étant un exemplaireparticulier d'un concept universel : l'Homme.

Du point de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans lefond, tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leur statut social.

Pourl'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni deréférent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abord existent avantde se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'homme est a prioriindéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans lemonde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." B) Kant : Par le biais de l'opposition entre la chose en soi et le phénomène, on peut affirmer que la liberté etl'explication scientifique des conduites humaines sont compatibles.

La liberté fait partie de la chose en soi etn'est donc pas accessible à la raison spéculative, qui ne peut considérer l'homme qu'en tant que phénomène,c'est-à-dire qu'en tant qu'être naturel obéissant à des lois.

La liberté humaine est donc possible mais nousne pouvons la saisir rationnellement.

L'homme est d'une part un être obéissant à des lois de la nature etdonc connaissable par la science et d'autre part un être libre.

Ceci réhabilite la possibilité de la morale.

Cf. Critique de la raison pure, préface de la 2 nde édition. 1.

D'après Kant, nous ne pouvons nous présenter les phénomènes que sousles formes de l'espace et du temps; et les phénomènes ainsi représentés sontenchaînés les uns aux autres par un déterminisme inflexible.

Comment alorsadmettre la liberté ? Le seul moyen, c'est de mettre en question la valeur dela science, de montrer qu'elle n'est pas la représentation exacte du réel, etque, par suite, la liberté est possible en réalité.

Or, telle est précisément laconclusion de la Critique de la Maison pure.

Celle-ci établit que le monde telqu'il nous apparaît et qui est soumis au déterminisme, n'est qu'un mondeapparent, tout relatif à la constitution de notre esprit, et que, parconséquent, nous n'avons pas le droit de conclure de ce qui apparaît à ce quiest.

Il peut donc y avoir, dans le noumène, une causalité libre.

Or, la raisonpratique transforme pour nous cette possibilité en nécessité.

Elle ne nousprouve pas cette liberté fondamentale ; elle nous oblige à y croire. 2.

Ainsi donc, d'une part, la science implique le déterminisme universel ;d'autre part, le devoir postule la liberté.

Comment lever cette antinomie? Kantdistingue dans l'homme deux espèces de causalités et de caractères : lescaractère et causalité empiriques (homme-phénomène) ; les caractère etcausalité intelligibles (homme-noumène).. »

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