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l'expression "inégalités naturelles" n'est-elle pas vide de sens ?

Publié le 18/11/2005

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La loi ou les droits de l'homme font donc abstraction de ce qui différencie les hommes pour ne garder que ce qui permet de les identifier en tant que tels. L'égalité entre les hommes est ontologique, c'est-à-dire qu'elle se base sur l'essence de l'homme. Il semble donc qu'il n'y ait pas d'inégalité naturelle dans le sens de « inégalité essentielle » entre les hommes. B)    Dans leur essence, les hommes sont les mêmes, malgré les différences physiques qui persistent entre eux. Mais peut-on alors penser qu'il y a une différence voire une inégalité ancrée dans la nature au sens large (au sens aristotélicien ?) Les être naturels ont tous des particularités différentes. Mais il semblerait que le jugement de valeur qui permet de les hiérarchiser ne fait pas partie de cette nature, mais se fait plutôt a posteriori. C'est donc à partir de ce qui est le moins naturel (la construction sociale) en lui que l'homme juge de ce que la nature lui a donné.   III)             Peut-on trouver une finalité à l'expression « inégalités naturelles » ?   A)    L'expression « inégalités naturelles » est une construction humaine, qui ne semble reposer sur aucun élément effectif.

Les hommes ne naissent pas tous avec les mêmes qualités ou particularités. Ils sont donc différents de nature, c’est-à-dire essentiellement mais sont considérés comme égaux en droits. En effet, devant la loi, devant le droit, tout homme est égal à un autre, bien qu’il ne soit pas interchangeable, chacun ayant sa propre identité. Le droit considère les hommes non pas en fonction de ce qui les éloigne, mais en fonction de ce qui les relie, qui fait l’identité de l’homme en général. Comment alors admettre, dans le langage courant, une expression telle que « inégalités naturelles « ? Cette expression sous-entend en effet que les hommes ne sont pas égaux. Peut-on affirmer que la différence entraîne forcément l’inégalité ? Les inégalités dites naturelles ne sont-elles pas en fait la conséquence d’une construction sociale ?

« aujourd'hui en ces matières, sans se référer d'une façon ou d'une autre à Rawls .

La justice s'organise, selon lui, autour des trois principes suivants:1 / Chaque personne a un droit égal à un système pleinement adéquat de libertés et de droits de base égauxpour tous, compatible avec un même système pour tous.2 / Les inégalités sociales et économiques doivent remplir deux conditions :a) Elles doivent être attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous dans des conditions de justeégalité des chances.b) Elles doivent être au plus grand avantage des membres les plus défavorisés de la société.Le premier principe (1) définit le champ des libertés, le second (2 a) pose la règle de l'égalité des chances, letroisième (2 b) régit la justice économique.

Ces principes sont liés selon un ordre lexical, ce qui signifie que (1)prime sur (2), etque (2 a) prime sur (2 b).

Il faut toujours faire respecter ces principes en suivant cet ordre de priorité.

Lerapport de (1) à (2) implique que l'on ne peut sacrifier des libertés pour augmenter le bien-être des gens.

On nepeut restreindre la liberté qu'au bénéfice de la liberté.

De même (2 a) domine (2 b), ce qui veut dire que lasauvegarde de l'égalité des chances est prioritaire par rapport au bien-être.Intéressons-nous maintenant au principe qui concerne directement notre question, le principe (2 b), appeléprincipe de différence.

C'est lui qui organise les inégalités économiques de la façon la plus juste.

Autrement dit,l'État tente d'agir sur les inégalités économiques, autant que cela ne remet pas en cause la liberté et l'égalitédes chances.

Rawls en vient à dire qu'il y aura des inégalités justes et des inégalités injustes.

Les inégalités justes sont celles qui bénéficient aux plus mal lotis.

Par là, Rawls interdit que l'on puisse sacrifier le bien-être de certains pour le bien commun.

On ne tolérera d'augmenter le bien-être des plus riches que si celui des plusdéfavorisés s'accroît également.Ainsi la justice ne produit pas à proprement parler des inégalités, elle en autorise certaines, qui de ce faitdoivent être reconnues justes.Du même coup, Rawls résout le problème du mérite.

Le mérite a une signification morale, aussi il n'y a aucun sens à dire que l'on mérite la position sociale que l'on occupe.

En revanche, il est juste que les talents soientrécompensés, qu'ils viennent de la nature et/ou de la société.

Le salaire, de ce point de vue-là, ne sanctionnepas.

un quelconque mérite, mais des compétences.

Enfin, les plus talentueux peuvent tirer avantage de leursituation, mais à condition que ce soit au bénéfice des plus mal lotis.

Par leur capacité, ils sont susceptibles deproduire des richesses qui pourront profiter aux plus démunis.

Voilà résumé le modèle d'une justice solidaire. Pour finir, il apparaît que la justice peut être inégalitaire, mais encore qu'elle doit l'être jusqu'à un certain point.Une société juste se doit de tenir compte de l'avis de ses membres.

On ne conçoit plus aujourd'hui, dans nosdémocraties modernes, l'existence d'une justice idéale et parfaite, coupée de la volonté du peuple.

L'égalitarismesystématique a été le discours de quelques grandes utopies qui ont raisonné sur une idée a priori de la justice.Une société rigoureusement égalitariste ne recevra jamais l'adhésion de tous.

La justice nous porteindéniablement à exiger l'égalité avec les autres, mais il y a un seuil au-delà duquel trop d'égalité n'est plussupportable.

Non seulement cela limiterait notre liberté, mais surtout nous n'acceptons pas d'être traités sur unpied d'égalité avec ceux qui valent moins que nous, ceux qui travaillent moins, ceux qui sont moins efficaces,etc.

La justice n'a rien d'incompatible avec un certain degré d'inégalité.

Une société n'est pas plus juste qu'uneautre sous prétexte qu'elle est plus égalitaire.

Selon Rawls , pour les membres d'une société, placés sous un «voile d' ignorance », c'est-à-dire ne connaissant pas la situation qu'ils occuperont au sein du tissu social, des inégalités sont acceptables, si elles permettent d'améliorer le sort des plus défavorisés.Pour autant nous ne sommes pas reconduits au point de vue méritocratique, car les inégalités ne sont pasjustifiées par le mérite, mais par le droit pour chacun de développer ses capacités, et de les voir reconnues àleur juste valeur, dans la mesure où les talents de tous profitent à la communauté, et plus particulièrement auxplus mal lotis.La devise de la République française, Liberté, Égalité, Fraternité, se voit éclairée d'un nouveau jour.

Liberté etégalité forment les deux principes de la justice politique.

La justice distributive reposerait, quant à elle, sur lafraternité, plus que sur l'égalité.

La fraternité républicaine devenant solidarité économique.. »

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