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L'histoire, est-ce du passé ?

Publié le 26/01/2004

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histoire
L'histoire est du passé. a) Hegel distingue trois façons de faire de l'histoire: - L'histoire vécue et retranscrire par les protagonistes, par exemple César et la conquête de la Gaule, ou Thucydide et la guerre du Péloponnèse (dans laquelle s'affrontaient Sparte et Athènes). De façon plus triviale le journal intime est une certaine façon de faire de l'histoire. Mais, en réalité, faire ainsi de l'histoire comporte toujours une dimension rétrospective, susceptible de correction et parfois une transformation de la réalité au nom de la cohérence voire de l'esthétique du récit. Le décalage de la première partie entre processus historique présent et mise en récit du passé est donc maintenu. - L'histoire réfléchissante qui vise à faire revivre le passé. C'est ce que nous avons vu dans la partie précédente. - Enfin, l'histoire philosophique supérieure selon Hegel en ce qu'elle seule livre l'essence de l'histoire par la fin qu'elle réalise. L'histoire a donc un terme qui est pour Hegel le règne de la raison. Hegel reprend le schéma d'une histoire comme réalisation divine tout en la laïcisant en remplaçant la divinité par la raison.

 

Analyse du sujet:           Pour comprendre le sujet,  il faut commencer par différencier deux sens du mot "histoire".                         Dans un premier sens, l'histoire est une succession de faits et d'événements passés irréductible à une juxtaposition spatiale. On se représente souvent l'histoire par une ligne, la représentation spatiale du passé est symptomatique d'une difficulté de penser le temps sans l'espace.                         D'autre part, l'histoire est aussi la matière qui étudie le déroulement passé c'est-à-dire qui cherche à restituer par le récit le mouvement de l'histoire.           Il est important de préciser, afin d'éviter toute confusion, de quelle histoire on parle. Nous entendrons par histoire le premier sens, c'est-à-dire l'histoire en dehors de la façon dont un historien la saisit.       Le passé est, par essence, ce qui n'est plus. Mais, que l'on concoive l'histoire comme un enregistrement des faits passés ou un processus, car dans la seconde approche le passé lui-même n'est pas figé. Le travail de l'historien est, à partir des faits, de faire ressurgir le passé dans sa temporalité. Or, le présent actuel est en perpétuel changement, il est en cours, en processus, il est donc un moment de l'histoire. Dire que l'histoire est du passé peut signifier que nous sommes à un moment donné de l'histoire sortis de l'histoire.             Cela peut connoter également un certaine attitude face à l'histoire consistant en un rejet de l'histoire dans un passé lointain, quelque chose qui ne nous concerne plus.   Problématisation:               Le sujet interroge donc le rapport entre l'histoire comme succession temporelle et la façon de s'y rapporter par l'histoire c'est-à-dire par la collecte de faits d'une part et d'autre part par la mise en récit. L'histoire dans un sens comme dans l'autre peut-elle être légitimement renvoyée à un passé? Faire de l'histoire du passé n'est-ce pas avoir vis-à-vis du passé comme du présent une certaine relation?

 

histoire

« a) Hegel distingue trois façons de faire de l'histoire:- L'histoire vécue et retranscrire par les protagonistes, par exemple César etla conquête de la Gaule, ou Thucydide et la guerre du Péloponnèse (danslaquelle s'affrontaient Sparte et Athènes).

De façon plus triviale le journalintime est une certaine façon de faire de l'histoire.

Mais, en réalité, faire ainside l'histoire comporte toujours une dimension rétrospective, susceptible decorrection et parfois une transformation de la réalité au nom de la cohérencevoire de l'esthétique du récit.

Le décalage de la première partie entreprocessus historique présent et mise en récit du passé est donc maintenu.- L'histoire réfléchissante qui vise à faire revivre le passé.

C'est ce que nousavons vu dans la partie précédente.- Enfin, l'histoire philosophique supérieure selon Hegel en ce qu'elle seule livrel'essence de l'histoire par la fin qu'elle réalise.

L'histoire a donc un terme quiest pour Hegel le règne de la raison.

Hegel reprend le schéma d'une histoirecomme réalisation divine tout en la laïcisant en remplaçant la divinité par laraison. Les trois types d'histoire chez HEGEL Hegel a distingué trois formes de l'histoire : l'histoire originale, l'histoireréfléchie et l'histoire philosophique.

L'histoire originale, dont les fondateurssont Hérodote et Thucydide, est une description des actions, des événements et des situations par ceux qui les ont vécus et qui y ont pris part.

Cette histoire est non réflexive dufait de la communauté de culture entre l'historien et les événements qu'il raconte.

Habité par l'esprit même del'événement, il n'a pas besoin de le transcender pour le raconter.

C'est au contraire en transcendant l'actualité del'historien que l'histoire réfléchie va traiter du passé reculé, comme étant actuel en esprit.

L'histoire réfléchie élaboreles matériaux, et ce travail d'élaboration relève d'un esprit distinct de l'esprit du contenu élaboré.

Cette histoirerenonce à la représentation individuelle du réel.

Elle produit de nombreuses abstractions en simplifiant le donné pourne retenir que l'essentiel.

L'histoire philosophique enfin s'applique à l'histoire réfléchie, s'efforce de montrer commentl'Idée est la vérité qui mène les peuples et le monde.

Elle dégage l'Esprit comme volonté raisonnable et nécessairequi a guidé et qui continue de guider les événements du monde. L'histoire universelle La philosophie de l'histoire montre que "la Raison gouverne le monde, et par conséquent gouverne et a gouvernél'histoire universelle." Tout est subordonné à cette raison et lui sert d'instrument ou de moyen.

Si les peuples et lesindividus recherchent d'abord leur bien propre dans leur incessante activité, ils sont — quoique à leur insu —, lesinstruments de la Raison.

De toutes les actions humaines, il résulte quelque chose d'autre que ce qu'ils ont conçu,projeté et accompli.

En réalisant leurs intérêts immédiats, ils servent les intérêts secrets de la Raison, dont on nepourra connaître le dessein final qu'une fois accomplie.

L'Esprit est un, mais se manifeste de multiples façons.

Unpeuple, une époque, un temps, ne sont que des moments dans la formation de l'esprit : "L'histoire universelle est lamanifestation de la marche graduelle par laquelle l'Esprit connaît et réalise sa vérité." L'histoire est l'histoire desétapes de la connaissance de l'Esprit qui, en se manifestant, prend conscience de lui-même.

Chaque peuple dansl'histoire incarne ainsi un principe de l'Esprit : les contradictions et les oppositions ne sont donc qu'apparentes ettransitoires, car elles visent à des unités plus hautes.

Chaque peuple à un moment donné, avec son éthique, saconstitution, son art, sa religion, sa science, est une configuration déterminée dans la marche graduelle de l'Espritdont le destin est de franchir tous les degrés, jusqu'à atteindre une totale transparence à lui-même. b) Mais, faire de la philosophie de l'histoire au sens d'Hegel c'est considérer le processus historique comme parvenuà terme.

En faisant cette forme supérieure d'histoire, l'homme échappe à l'histoire, il n'est plus dans une histoireprésente mais surplombe l'histoire.

Hegel écrit en effet: "Pour bien connaître les faits et les voir à leur vraie place, ilfaut être placé au sommet - non les regarder d'en bas, par le trou de la serrure de la moralité ou de quelque autresagesse." Alors, l'histoire est passée au deux sens du terme, elle est un processus passé qu'on ne peut comprendreque si on n'est pas dans l'histoire au présent. 3.

L'histoire passée nous concerne, son étude transforme notre rapport avec l'histoire présente. a) Si la position hégélienne est plus que critiquable, l'histoire n'a pas cessé de se produire, et même si l'on considèreque la fin est à venir, notre rapport avec l'histoire n'est pas la position de surplomb qu'il décrit; il n'en demeure pasmoins que la façon de faire de l'histoire modifie l'histoire présente.b) L'histoire en tant que matière transforme notre perception du présent et donc notre rapport avec le présent, cefaisant, elle n'est pas une chose du passé mais comme toute autre réalité n'existe qu'au présent.

La connaissancedu passé est susceptible d'éclairer le présent et d'avoir vis-à-vis de ce qui se passe de façon actuelle plusd'autonomie.

Elle nous permet de nous dégager de l'histoire comme processus dont nous sommes les simples jouets,d'une vision de l'histoire comme destin préécrit.. »

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