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l'histoire est-elle la mémoire de l'humanité ?

Publié le 19/11/2005

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histoire
     L'histoire étant celle de différents peuples, n'est-ce pas plutôt certaines civilisations qui peuvent s'y référer ? ·        Le problème de l'histoire, c'est qu'elle n'est pas exhaustive. L'histoire ne rapporte que ce qui reste, ce que ceux qui la transmettent veulent bien en dire. En plus de cela, l'histoire est trop souvent celle des vainqueurs. Les vaincus n'ont plus d'histoire, ils disparaissent de la mémoire des hommes. ·        Mais justement, les hommes ne gardent en mémoire que certains faits, événements de leur passé. L'histoire est propre à une société, un peuple, une civilisation. Comment penser que les peuples habitants en forêt amazonienne puissent avoir la mémoire des guerres de la renaissance en Europe ? ·        Nous devons admettre que la mémoire, si elle peut être collective, concerne justement cette collectivité. Elle touche un ensemble humain, mais ne semble pas pouvoir atteindre l'ensemble des peuples des nations.
L’histoire est pour les hommes ce qui permet de connaitre les erreurs du passé. Par l’histoire, nous avons une idée de ce qui nous à fait, nous sommes marqués par des événements, sans pour autan les avoir nous-mêmes vécus. Mais, si nous sommes marqués par l’histoire de l’homme, tout les hommes peuvent-ils pour autant s’y référer comme étant le passé de sa famille, sa nation, sa culture ? Ce que l’on pense être une mémoire de l’humanité n’est-elle pas plutôt celle d’une culture donnée, d’une région donnée ? Et pourtant, certains événements, même s’ils sont propres à un peuple, ne peuvent-ils entrer dans al mémoire de l’humanité ?


histoire

« « Sans donner de la conscience une définition qui serait moins clairequ'elle, je puis la caractériser par son trait le plus apparent :conscience signifie d'abord mémoire.

» Bergson, L'Energie spirituelle,1919. · Lorsque Bergson définit ainsi la conscience, il nous aide à mieux comprendre notre problème .Si la mémoire est la conscience, alors ilfaut admettre que parler de mémoire de l'humanité revient à parler deconscience de l'humanité. · L'humanité, à part entière, est composée de chaque homme.

La conscience des hommes est un jugement porté sur les choses. · Or, lorsque l'histoire, qui porte toujours sur un événement, et donc sur un fait donné, pour un peuple donné, rapporte une barbarie,une atrocité, nous avons, chacun de nous conscience de cela. · En ce sens, l'histoire peut être une mémoire de l'humanité, puisqu'elle rapportera à la conscience de chacun des faits qui latoucheront directement. · Aussi, n'importe quel homme pourra se souvenir de Dachau comme étant une barbarie, bien que cela ne le concerne pas directement. « Conscience signifie d'abord mémoire.

Une conscience qui ne conserverait rien de son passé, qui s'oublierait sans cesse elle- même, périrait et renaîtrait à chaque instant: comment définir autrement l'inconscience ? Touteconscience est donc mémoire - conservation et accumulation du passé dans le présent. Mais toute conscience est anticipation de l'avenir.

Considérez la direction de votre esprit à n'importe quel moment: vous trouverez qu'il s'occupe de ce qui est, mais en vue surtout de ce qui va être.L'avenir est là, il nous appelle, ou plutôt il nous tire à lui; cette traction ininterrompue, qui nous faitavancer sur la route du temps, est cause aussi que nous agissons continuellement.

Toute action estempiètement sur l'avenir.Disons donc, si vous voulez, que la conscience est un trait d'union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l'avenir.

Mais à quoi sert ce pont, et qu'est-ce que la conscience est appelée à faire ?Si la conscience retient le passé et anticipe l'avenir, c'est précisément, sans doute, parce qu'elle est appelée à effectuer un choix.

Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée, pourdevenir automatique ? La conscience s'en retire.

Quels sont, d'autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nousl'aurons fait ? Si conscience signifie mémoire et anticipation, c'est que conscience est synonyme de choix.

» Bergson . L'expression «j'ai changé» est paradoxale : là où j'affirme le mouvement, le changement, le devenir, le «je»demeure, un, identique et permanent.

Qu'est donc la conscience , pour ainsi maintenir son unité et sa permanence dans le flux temporel? Comment penser le rapport de la conscience et du temps? Il faut, selon Bergson , recourir à l'intuition, à la coïncidence avec sa propre vie intérieure pour comprendre que la conscience est durée, que l'unité de la conscience est immanente à la mélodie continue de son élan spirituel. Mais dire que la conscience est durée vécue, synthèse dynamique du passé et de l'avenir, dire qu'en nous le savoir est lié à la mémoire et à l'anticipation, n'est-ce pas faire d'elle une puissance de choix, une liberté, unecréation continue?En un premier mouvement, Bergson montre que la conscience est mémoire.

C'est même parce qu'elle est mémoire qu'elle est un perpétuel progrès, établit-il en un second mouvement.

Ainsi spécifiée comme mémoire etcomme anticipation, la conscience ne vit que des présents en mouvement où passé, présent et avenir s'interpénètrent en une mélodie continue, conclut-il en mouvement trois. [1) La conscience est mémoire.

Il n'y a conscience que là où il y a mémoire.] Il est d'abord question de méthode.

À la question «qu'est-ce que la conscience ?» une philosophie du concept répondrait par une définition en termes abstraits, déterminant de manière intellectuelle l'essence de laconscience .

Mais Bergson , philosophe de l'intuition, s'y refuse.

« Définir une chose aussi concrète» que la conscience par des abstractions serait rendre obscur ce qui pourtant se donne à saisir clairement, dans l'expérience la plus quotidienne et la plus intime.

En effet, le concept et le mot, liés à l'intelligence analytique,rateraient la concrétude vivante de notre conscience , dont la réalité est à sentir et à vivre, et non à concevoir.

Pour savoir ce qu'est une conscience , il faut pénétrer en elle, coïncider avec elle, être elle.

Pour chacun de nous, sa propre conscience est même la seule réalité dont il puisse avoir une connaissance directe, immédiate, une connaissance qui soit une absolue coïncidence avec son objet, et non un point de vueextérieur et relatif : «il y a une réalité au moins que nous saisissons tous du dedans, par intuition et non parsimple analyse : c'est notre propre conscience dans son écoulement et sa durée ».

Que nous apprend, d'abord , cet effort pour coïncider avec notre propre conscience ? Ce qui nous apparaît d'abord , c'est l'indissociabilité du présent et du passé au sein de notre courant de conscience . Si « conscience signifie d'abord mémoire», c'est qu'on ne peut trouver une ligne de démarcation entre le passé. »

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