Devoir de Philosophie

L'histoire est-elle l'échec de nos croyances ?

Publié le 16/12/2009

Extrait du document

histoire

De plus, nos croyances-illusions sont confrontées à la réalité historique qui condamne nos croyances à l’échec. Le petit garçon de raconte une histoire quand il croit que la petite fille a un pénis par peur de castration. La foule, vulnérable à la suggestion, insensible à la vérité, est hypnotisée par un leader auquel elle s’identifie comme idéal du moi. Mais,  Freud, dans L’avenir d’une illusion, montre que je crois que c’est vrais pour ne pas voir que c’est faux, je crois aux histoires du sophiste démagogue ou aux mensonges du surmoi car je ne veux pas que ces croyances soient invalidées par la réalité historique qui met en échec les idées reçues et crues. Pourtant, les croyances collectives couvrent le champ social à tel point qu’elles se confondent avec la réalité historique. L’histoire serait donc l’adhérence réussie des croyances aveugles mais l’échec total de la croyance.

histoire

« mythe des Droits de l'Homme ou de la démocratie.

Mais, l'empiriste Hume fait une critique historique du contratsocial et en ce sens l'histoire est l'échec de cette croyance.

En effet, que le pacte social ait une origineprotohistorique, ou qu'il ait été conclu au fondement historique de chaque société, ou encore qu'il soit signé àchaque instant dans l'histoire, celui-ci est invalide car il n'y a eu en réalité aucun pacte social libre dans l'Histoire: ilest soit minoritaire, soit trop ancien pour être valable.

Par conséquent, l'histoire qui pouvait apparaître comme laréussite de nos croyances en la science et en la morale s'est retournée en échec de nos croyances-foi.

Toutefois, lorsque le savoir réussit dans l'histoire, il y a un danger de dégénérescence du politique.

Outre lareprésentation scientiste de l'histoire, le mythe de l'homme providentiel ou de l'ennemi intérieur est propre auxtotalitarismes.

C'est proprement la critique marxiste de L'idéologie allemande .

La métaphore de la camera obscura souligne l'inversion idéologique, le renversement et donc la falsification du réel.

L'histoire marque la réussite del'idéologie bourgeoise du fait de l'exploitation et de domination de cette classe sur le prolétariat.

Mais, lematérialisme historique est lui-même une idéologie, celle du prolétariat: la « dictature du prolétariat » est mise enplace avant que la fin de la lutte des classes ne marque la fin de l'histoire.

Son application dans la réalité historiquene peut donc qu'être dissimulation et distorsion de l'idée, c'est ce qu'a montré l'histoire avec l'échec de l'expériencesoviétique.

Ainsi, l'histoire est l'échec de nos croyances et elle ne doit pas être la réussite de nos idéologies souspeine de voir l'avènement du totalitarisme.

Enfin, l'histoire est aussi l'échec de nos croyances idéales ou utopistes.

L'Utopie de More est un lieu de nulle part, un hors lieu, un Eldorado, une cité humaine parfaite ou presque qui se caractérise par une économie detype communiste, un espace symétrique et mathématisé, des lois absolues.

Malgré le souci réaliste, du fait del'existence du mal et la défense armée de la cité, l'Utopie reste un Idéal inapplicable dans l'Histoire qui conduitautomatiquement à l'échec de l'Utopie, comme par exemple le Phalanstère de Fournier.

Mais, la fonction de l'Utopieest-elle la réussite dans l'histoire? N'a-t-elle pas plutôt vocation à mettre en échec certaines croyances dansl'histoire? Faire rêver ou faire peur avec des anti-utopies, comme le « Big Brother » d' Orwell dans Le meilleur des mondes , ne permet-il pas de corriger le croire dans l'histoire? Ainsi, l'histoire est inévitablement l'échec plus ou moins effectif de toute forme de croyance.

La croyanceest-elle pour autant inutile à l'histoire? Etant donné que la réussite de son contraire, à savoir le savoir, dansl'histoire représente un danger politique et humain, quelle doit être la place de la croyance dans le politique et dansl'histoire? La croyance est le moteur de l'Histoire collective et individuelle et donc l'histoire est la réussite anticipéede la croyance individuelle et collective.

L'histoire, en tant que science de l'homme, est réussite de la croyance car elle ne peut tout savoir.L'historien doit faire confiance aux documents historiques tout en adoptant un jugement critique.

C'est en ce sensque Thucydide est le premier véritable historien puisqu'il cherche les causes vraisemblables de la guerre duPéloponnèse: la politique expansionniste d'Athènes.

De plus, l'histoire, en tant que récit, est réussite de la croyancecar elle éduque le citoyen et l'insère dans une communauté historique.

Veyne , dans son article Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes? , montre que le mythe a une fonction de mémoire collective de groupe.

Ce système de signes donne du sens à la Cité-Etat qui doit assurer le bonheur des citoyens athéniens, fils des Lois.

De même Vernant , dans Entre mythe et politique , considère que la mythologie est une religion politique qui unit les hommes à la polis. Ainsi, l'histoire d'Athènes est fondée sur la réussite de la croyance ou la croyance en la réussite de la démocratie.Platon lui-même reconnaît une fonction politique au mythe.

Pour les enfants, il a une fonction pédagogique tandis que pour les adultes il doit contraindre à la vérité les hommes qui ne se laissent pas persuader par la puissance de lavérité.

Ainsi, l'histoire, en tant que récit, est la réussite de la croyance dans le politique.

Plus encore, l'histoire est la réussite anticipée de la croyance car la croyance est le moteur de l'histoire etle fondement du politique dans une histoire donnée.

Toute société cherche à donner des réponses à des questionssur son identité, son rapport au monde, ses besoins car aucune société ne peut exister sans un système decroyances au moyen duquel elle se pose dans l'être et donc dans l'histoire.

Ainsi, elle fournit un système symboliquede signification imaginaire, une « conception du monde » et de l'histoire auxquelles chaque membre de lacommunauté adhère plus ou moins consciemment.

D'ailleurs, Weber , dans Le Savant et le Politique , montre que le politique cherche à ajuster la prétention de légitimité du pouvoir et la croyance du citoyen en cette légitimité.

Lacroyance est un instrument politique et donc un instrument de l'histoire.

L'homme accorde confiance au démagoguegrec, au guide la nation, au Prince, au député pour que son histoire idéelle devienne réelle dans l'histoire.

C'est ence sens que la rhétorique, qui est l'art de l'argumentation, est nécessaire pour emporter l'adhésion du plus grandnombre.

Certes, la sophistique a perverti le politique en mettant son art au service d'intérêts personnels en faisantcroire la foule grâce à des procédés émotifs et à des artifices.

Mais au fond, les sophistes n'étaient-ils pas plus. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles