L'HISTOIRE ET LE DEVENIR HISTORIQUE
Publié le 19/07/2011
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Nous disposons de récits historiques depuis qu'il y a des hommes et des moyens de transmission des récits. Les œuvres de Xénophon, de Plutarque, de Jules César, de Tite-Live..., les chroniqueurs du Moyen Age, etc. rapportent des événements et on y trouve mêlés les descriptions d'événements naturels ou politiques, les récits, les réflexions sur l'enchaînement des événements et les objectifs de l'historien. Sous les buts particuliers de ces historiens (donner des exemples de vertus civiques ou militaires, chanter la gloire de tel homme politique ou de tel général, célébrer les actions d'éclat de tel peuple ou de telle armée, etc.), il faut reconnaître l'objectif principal qui fut d'abord de faire savoir les événements de l'époque et de trans¬mettre aux générations suivantes le souvenir de ce qui s'est accompli. L'Histoire (par les historiens) est la mémoire de l'Humanité.
Par là, l'historien a d'abord été historiographe, celui qui écrit l'histoire et les histoires vraies, selon leur chronologie exacte. En s'élevant à un autre point de vue, celui de la compréhension du cours de l'histoire, les historiens ne purent naturellement éviter de rencontrer et de résoudre à leur manière le problème de la destinée de l'homme ou du devenir de l'humanité, c'est-à-dire le problème du sens de l'histoire, celui de la philosophie de l'histoire : y a-t-il une Provi¬dence ? Les hommes font-ils l'Histoire ou bien sont-ils, dans le devenir universel historique, comme des bouchons sur les courants de l'océan ? Une philosophie politique pèse sur l'entreprise historique sitôt que les historiens, par l'Histoire qu'ils écrivent, veulent démontrer quelque chose.
Certes, cette intention de base permet, comme c'est le cas typi¬quement, au xvie siècle, de Jean Bodin (« De la méthode de l'Histoire «, 1572) de définir au passage les normes du «jugement exact des historiens « et donc de préciser les critères du « fait historique sûr «, mais l'espoir demeure de saisir la marche de l'humanité, seule ambition qui fonde réellement la notion d'histoire universelle, laquelle apparaît dès le xvie siècle, et que l'on retrouve (avec des conclusions variées) chez Montaigne, Fontenelle, Bossuet, Montesquieu, Voltaire, Guizot, Renan ou Taine.
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