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« L'histoire humaine, c'est un récit raconté par un idiot plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » Shakespeare - Macbeth.

Publié le 06/09/2009

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histoire

            Cette citation de Macbeth prend place dans la scène 5 de l’acte V de la tragédie. Macbeth a donc déjà assassiné le roi et prend conscience d’une certaine manière de l’absurdité de la situation ou a un éclair de lucidité dans cette folie instiguée par la rencontre des trois sorcière. Cette citation nous dévoile une absence de sens de l’histoire. L’absence de sens est la marque de l’incroyance en une destinée ou un fil de l’histoire. Cette compréhension de l’histoire nous indique que l’histoire ne serait rien que l’ensemble bigarré des évènements produits selon les passions des hommes et de leurs volontés. Il n’y aurait donc pas de plan de l’histoire ou de rationalité de l’histoire (1ère partie). Cependant, n’est-ce pas réduire l’histoire à néant (2nd partie), il convient alors de s’interroger en définitive sur le fondement de ce sens que nous donnons à l’histoire, c’est-à-dire son sens et sa valeur (3ème partie).

histoire

« qui produit quelque chose de valable y met toute son énergie.

Il n'est pas assez sobre pour vouloir ceci ou cela ; ilne se disperse pas dans une multitude d'objectifs, mais il est totalement voué à la fin qui est sa véritable grande fin.La passion est l'énergie de cette fin et la détermination de cette volonté.

C'est un penchant presque animal quipousse l'homme à concentrer son énergie sur un seul objet.

Cette passion est aussi ce que nous appelonsenthousiasme.

» Ainsi crée-t-elle l'histoire et le devenir.

Parce que le vouloir humain se concentre alors sur un butunique, la passion constitue l'instrument historique le plus riche et le plus fécond.

Comment l'histoire pourrait-elleavancer sans le travail totalisant et de longue haleine du passionné ? La passion permet d'accomplir de grandesœuvres.

Elle est édificatrice et architecte de l'histoire.

Elle engendre le devenir historique.

Elle est l'aspect le plusdynamique de l'esprit : « Rien ne s'est fait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ont participé et, appelantl'intérêt un passion, en tant que l'individualité tout entière, en mettant à l'arrière-plan tous les autres intérêts et finsque l'on a et peut avoir, se projette en un objet avec toutes les fibres intérieurs de son vouloir, concentre en cettefin tous les besoins et toutes ses forces, nous devons dire que d'une façon générale rien de grand ne s'est accomplidans le monde sans passion.

»c) Mais il ne faut cependant pas oublier qu'elle est en même temps l'instrument de la raison universelle.

Enpoursuivant leurs passions et leurs intérêts, les hommes font l'histoire, mais ils sont en même temps les outils dequelque chose de plus grand qui les dépasse.

La raison universelle, à l'œuvre dans l'histoire, utilise les passions pourse produire dans le monde.

La libre énergie humaine, celle de César, celle de Napoléon, est finalement le matériau del'Esprit du monde, de l'Idée universelle : « L'intérêt particulier de la passion est donc inséparable de l'activité del'universel […] c'est le particulier qui s'entre-déchire et qui, en partie, se ruine.

Ce n'est pas l'idée universelle quis'expose à l'opposition et à la lutte, ce n'est pas elle qui s'expose au danger ; elle se tient en arrière, hors de touteattaque et de tout dommage.

C'est ce qu'il faut appeler la ruse de la raison : la ruse laisse agir à sa place lespassions, si bien que, seul, le moyen par lequel elle parvient à l'existence passe par des épreuves et dessouffrances » ( Hegel , La Raison dans l'histoire ). d) De son côté, Kant est alors persuadé que l'humanité atteindra cette fin.

Il tire cela surtout de l'évènement que constitue la révolution française, évènement qui « ne s'oublie plus parce qu'il a révélé dans la nature humaine unedisposition, une faculté de progresser.

» ( Conflit des facultés) .

Kant insiste une nouvelle fois sur l'indifférence du résultat de la Révolution, peu importe que celle-ci retombe et qu'on retourne à la monarchie absolue car elle a déjàjoué son rôle : rappeler aux esprits leurs droits, elle a marqué, déjà une évolution, et cela fait dire à Kant que lemorale non seulement progresse, mais qu'elle va continuer à progresser et qui plus est qu'elle va s'étendre dans lemonde.

Kant en déduit donc le progrès infini de l'homme : « le genre humain a toujours été en progrès et continuerade l'être à l'avenir .

» Et c'est pourquoi il écrira notamment dans Qu'est-ce que les Lumières ? après en avoir fait l'apologie (« Qu'est-ce que les Lumières ? La sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui-même responsable.Minorité, c'est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d'autrui,minorité dont il est lui-même responsable (faute) puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendementmais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui.

Sapere aude ! (Ose penser)Aie le courage de te servir de ton propre entendement.

Voilà la devise des Lumières.

») que « Si donc maintenant onnous demande : « Vivons-nous actuellement dans un siècle éclairé ? », voici la réponse : « Non, mais bien dans unsiècle en marche vers les lumières.

» » Ainsi le progrès est en cours ; un progrès tendant vers une fin de l'histoire,celle de la moralisation de l'être humain comme il développe notamment dans la Critique de la faculté de juger . Transition : Ainsi, on peut voir tout de même un sens dans l'histoire, mais ce sens est à chercher ou à découvrir.

Cependant, sil'on peut voir une absence de sens dans l'histoire ne faut-il pas s'interroger sur l'origine de notre croyance enl'existence d'un sens dans l'histoire ? III – Volonté de fins de l'histoire et tragédie a) Il est certes possible de voir dans ces volontés de fin de l'histoire une cause naturelle, celle d'un besoin de laraison, mais il n'en reste pas moins qu'elle ne sont pas nécessairement adéquate ou n'ont pas le degré nécessaire descientificité requis pour faire de l'histoire alors une science humaine.

Et c'est bien cela que Macbeth nous indique.Son mot n'est rien d'autre que la désillusion d'un homme dans les arcanes du pouvoir.

Il comprend que l'histoire n'estque de tous petits riens et ne résulte pas d'une volonté supérieure ou d'un cycle rationnel.

Vouloir chercher un lienentre les évènements est tout à fait normal mais c'est l'anticipation à partir d'une cause a priori qui pose problèmeet nous propose un écueil pour la connaissance, celui du finalisme.

C'est donc au nom de la fécondité cognitive etgnoséologique de l'histoire que nous devons refuser pareillement la lecture kantienne et celle de Hegel de l'histoire.Et c'est bien de que l'on peut observer à travers la critique de Aron dans Dimension de la conscience historique : « La connaissance historique n'a pas pour objet une collection, arbitrairement composée, des faits réels, mais desensembles articulés, intelligibles.

» La fin de l'histoire est une idée de la raison : « Pour employer un langage kantien,un usage régulateur des idées de la raison.

[…] Vouloir que l'Histoire ait un sens, c'est inviter l'homme à maîtrise sanature et à rendre conforme à la raison l'ordre de la vie en commun.

Prétendre connaître à l'avance le sens ultime etles voies du salut, c'est substituer des mythologies historiques au progrès ingrat du savoir et de l'action.

L'hommealiène son humanité et s'il renonce à chercher et s'il s'imagine avoir dit le dernier mot.

»b) Le problème en effet de telles visions de l'histoire que ce soient celles de Kant, Hegel voire Marx aussi c'est quecontrairement à ce que l'on pourrait penser, les théories de la fin de l'histoire n'ont pas une valeur d'exemple et deperfectionnement, mais plutôt sont un principe « d'arbitraire et de terreur » comme le dit Camus dans l' Homme révolté .

Arbitraire car le principe a priori est déterminé subjectivement ; de terreur sans doute parce qu'au nom de ce principe de fin de l'histoire, on ne juge plus les actes mais on les justifie, en ce sens, du point de vue d'unethéorie de l'historie telle que celle de Hegel avec son rationalisme intégral, l'holocauste devient nécessaire dans le. »

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