L'histoire stagne-t-elle ?
Publié le 26/01/2004
Extrait du document
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Par ailleurs, Les mythes eschatologiques, que l'on trouve particulièrement dans les récits religieux, cherchent àdonner un sens au chaos en annonçant la fin des temps ou un avènement prochain.
La religion va permettre deréinterpréter les événements historique à la lumière de l'histoire sainte et d'un plan divin, ce qui permet de voirun sens là où il n'y a à première vue que du chaos. Hegel dans La Raison dans l'histoire pense le devenir historique à travers le concept de Raison universelle.
Il y a selon lui un mouvement historiquequi obéit à une ruse de la raison.
La raison universelle se sert despassions et des buts particuliers des hommes, et ce, à leur insu, pouraccomplir ses propres desseins.De même, Leibniz développe la théorie du Dieu calculateur dont l'hommeignore les raisons.Ces théories relèvent du providentialisme.
Elles estiment que l'histoire dumonde est orchestrée par une volonté extérieure et toute puissante.Héritière de la pensée hégélienne, la philosophie marxiste théorise unematérialisme historique.
Pour Marx et Engels, les individus agissent enfonction de lois sociales qui les déterminent à leur insu et non enfonction des buts qu'ils se fixent consciemment.De ces divers points de vue, une conscience historique est permise quipeut considérer l'histoire de l'extérieur, dans son ensemble et qui estcapable de discerner un devenir historique et de se situer par rapport àlui.
De ce fait, l'histoire n'est pas stagnante, elle obéit à un mouvementcaché, inconnu des hommes mais cependant réel.
3- Le sens du progrès :Cependant, cette idée d'une histoire qui progresse et d'une humanité quitend vers le meilleur à son insu peut être remise en question.
En effet, comment est-il possible de prévoir la suite de l'évolution historique, comment peut-on être certain qu'elleaccomplira le but fixé et qu'elle ne va pas stagner de nouveau, en décevant nos attentes ?C'est sur ce point que s'attarde Raymond Aron dans Dimensions de la conscience historique : « Le sens de l'histoire, dans son interprétation présente, d'origine hégélienne et marxiste, est à la foisl'aboutissement nécessaire du devenir et l'accomplissement de la vocation humaine.
On mettra en doutecette coïncidence.
Peut-on se porter garant que le déterminisme accomplira de lui-même ce que le cœurhumain appelle de ses vœux ? Comment une nécessité matérielle ou passionnelle serait-elle en mêmetemps le démiurge bienfaisant ? Ou encore à un niveau moins élevé d'abstraction, pourquoi la victoire duprolétariat et du socialisme serait-elle à l'avance assurée ? Cette première discussion mène d'elle-mêmeà deux autres : en quelle mesure l'avenir historique peut-il être prévu ? En quelle mesure est-il déterminéde manière à être connu par les acteurs avant de se réaliser ? ».
Enfin, pour Nietzsche, l'idée de progrès est une illusion, un préjugé culturel.
Sous ce masque se cache non pasun progrès, une libération de l'humanité mais tout à fait l'inverse.
Cf.
Par delà bien et mal : « Qu'on appelle « civilisation » ou « humanisation » ou « progrès » ce qui apparaît aujourd'hui comme lacaractéristique de l'Européen ; qu'on l'appelle simplement, sans éloge ni blâme, d'une formule politique, lemouvement démocratique de l'Europe : derrière toutes les caractéristiques de surface auxquellesrenvoient ces formules, s'accomplit un immense processus physiologique qui s'amplifie sans cesse […] ladémocratisation de l'Europe nous prépare du même coup et très involontairement une pépinière detyrans, –dans toutes les acceptations du mot, même la plus spirituelle ». Conclusion : Ainsi, à première vue, l'histoire est stagnante car elle se présente comme un vaste chaos, une suite d'événements,parfois bons, parfois mauvai,s auxquels il est difficile de trouver un sens ou une éventuelle progression.
Pour ne pasdésespérer de l'humanité, le postulat du progrès est nécessaire et en se plaçant d'un point de vue extérieur (laraison universelle, Dieu etc.
) il est possible de discerner la progression de l'histoire vers un but qui lui est fixé del'extérieur et que les hommes ignorent.
Cependant, le progrès n'est pas linéaire mais discontinu.
De plus, il ne fautpas sacraliser cette amélioration car il n'est pas évident que le progrès parvienne à sa fin et il est possible qu'ilcache une nouvelle aggravation dans l'histoire de l'humanité..
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