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L'homme a-t-il peur de la vérité ?

Publié le 21/11/2005

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2. Humiliation biologique avec Darwin, l'homme ne provient plus de l'homme, n'est pas le descendant d'Adam, mais le produit d'une évolution 3. Humiliation psychologique avec Freud : l'homme n'est pas le maître de lui-même, son psychisme lui échappe.   L'homme a peur de la vérité qu'il connaît, parce qu'elle remet en question la cohérence - de son système de pensée - de la société (du rôle de l'Église par exemple).   Transition : cette peur de la vérité est peut-être désir de se maintenir dans l'illusion. III - ... ou désir d'illusion ? Le contraire de la vérité est également l'illusion. Pour Nietzsche, l'illusion est la condition même de la vie, et le privilège accordé à la raison et à l'adéquation avec la réalité est aussi une illusion. La vérité fait peur parce qu'elle dévoile un monde absurde, fait de douleurs et de tensions : d'où le besoin d'illusions destinées à prévenir ou du moins à encadrer la difficulté de la vérité et de la lucidité.

• La peur est un état affectif qui traduit l'appréhension et le trouble. Ici, il faudra se demander :

            si la peur implique le refus.

            de quel type de vérité l'homme est susceptible d'avoir peur : de la vérité qu'il connaît ou de celle qu'il ne connaît pas ?

• La vérité, ce qui est vrai conformément à la réalité et à la raison, doit être ici opposé à son contraire : l'erreur et l'illusion, qu'il faudra distinguer pour faire progresser la dissertation.

• La difficulté du sujet est qu'il faut éviter d'en faire une analyse uniquement psychologique. 

Problématisation :

Si le sujet étonne, c'est que le sens commun conçoit tout aussi bien la proposition inverse : l'homme a peur de ne pas être dans la vérité. Mais si la peur de la vérité existe bien, est-elle réellement incompatible avec la peur de l'erreur ou de l'illusion ?

L'autre implication du sujet est que l'affectif (la peur) et le savoir (la vérité) peuvent être mis en relation, d'où un apparent paradoxe, puisque l'affectif et le rationnel devraient être incompatibles. Le traitement du sujet devra donc montrer comment et sur quels modes ces deux ordres peuvent se rejoindre.

 

« Découvrir une vérité, telle que « la terre est ronde », implique que l'on était dans l'erreur jusque là et cette véritépeut donc entrer en compétition avec les systèmes de pensées en vigueur.

Ainsi, le progrès scientifique, tel quel'idée que la terre est ronde, peut nier les dogmes religieux.

La peur de la vérité devient refus et prend la forme de lamauvaise foi. Ainsi, Freud a recensé ce qu'il a appelé « les trois humiliations » subies par l'homme ( Introduction à la psychanalyse moderne ) : 1.

Humiliation cosmologique avec Copernic, la terre n'est plus le centre du monde. 2.

Humiliation biologique avec Darwin, l'homme ne provient plus de l'homme, n'est pas le descendant d'Adam, mais leproduit d'une évolution 3.

Humiliation psychologique avec Freud : l'homme n'est pas le maître de lui-même, son psychisme lui échappe. L'homme a peur de la vérité qu'il connaît, parce qu'elle remet en question la cohérence - de son système de pensée - de la société (du rôle de l'Église par exemple). Transition : cette peur de la vérité est peut-être désir de se maintenir dans l'illusion. III - ...

ou désir d'illusion ? Le contraire de la vérité est également l'illusion.

Pour Nietzsche , l'illusion est la condition même de la vie, et le privilège accordé à la raison et àl'adéquation avec la réalité est aussi une illusion.

La vérité fait peur parcequ'elle dévoile un monde absurde, fait de douleurs et de tensions : d'où lebesoin d'illusions destinées à prévenir ou du moins à encadrer la difficulté dela vérité et de la lucidité.L'illusion possède une fonction vitale.

En effet « on ne peut pas vivre avec laVérité », car découvrir cette vérité, c'est découvrir que n'existe qu'un fluxéternel des choses, un Abîme où toutes s'abîment.

La vie, expression de laVolonté de Puissance, a donc besoin de falsifier le réel, d'affirmer l'être contrele devenir, d'organiser ce flux, de le contraindre à se plier aux options vitalesdu sujet, c'est-à-dire aux valeurs et aux normes définies par la Volonté dePuissance, bref .elfe a besoin de l'illusion, qu'elle érige en vérité.

C'estpourquoi, même la prétendue vérité objective de la science se réduit en fait àune croyance, une illusion qui nous est nécessaire pour vivre. "C'est un phénomène éternel : toujours, l'insatiable Volonté trouve un moyen pourattacher ses creatures à l'existence et les forcer à continuer de vivre, à l'aide d'une illusionrépandue sur les choses.

Celui-ci est retenu par le bonheur socratique de laconnaissance et par le rêve chimérique de pouvoir guérir, grâce à elle, la plaie éternelle dela vie ; celui-là est dasciné par le voile de beauté de l'art, qui flotte prestigieux devant sesyeux ; cet autre, à son tour, est pénétré de cette consolation métaphysique que, sous le tourbillon des phénomènes, l'éternelle vie poursuis son immuable cours ; sans parler des illusions plus basses et presqueplus puissantes encore, ménagées à tout instant par la Volonté.

Ces trois degrés de l'illusion sont d'ailleurs réservés auxplus nobles natures, chez lesquelles le poids et la misère de l'existence suscitent un dégoût plus profond et qui ne peuventéchapper à ce dégoût que par le secours de stimulants choisis."Nietzsche, L'Origine de la tragédie . L'homme a peur de la vérité et se réfugie volontairement dans l'illusion afin de supporter le poids de l'existence.

Conclusion S'il y a peur de la vérité, c'est en deux sens : - peur d'une certaine vérité, celle qui bouleverse l'ordre actuel - peur de la notion même de vérité, de toute vérité. En effet, la vérité, en tant que certitude et donc terme indépassable, implique une clôture : fin d'une quête, bride àl'imagination et « désenchantement du monde ».. »

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