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L'homme comme être de culture

Publié le 01/04/2014

Extrait du document

culture

Un antécédent philosophique : Rousseau. Reproche fondamental

de Rousseau à ses contemporains : avoir conçu la nature humaine sur

le modèle de l'homme social, culturellement déterminé, produit de variables

historiques toutes relatives (cf. le début du Discours sur l'origine

de l'inégalité).· Il y a en fait une double diversité, culturelle et historique,

de l'être humain, et la définition d'une «nature originelle« de

l'homme ne peut être produite que par une déduction théorique (cf. la

démarche annoncée par Rousseau dans le Discours sur l'origine de

l'inégalité : voir plus loin dans la rubrique « Connaissance de

l'homme «). La nature humaine ne comporte plus tous les attributs que

lui accordait la théorie chrétienne de la création ou même le rationalisme

classique : la raison, par exemple, est acquise et tardive (cf. plus

loin le texte de Rousseau dans la rubrique « éducation «) ; de même,

les « passions complexes « (agressivité, ambition, égoïsme, etc.) sont

produites par la société :

culture

« théorie de la création, véhiculée par la tradition judéo-chrétienne, ap­ proches du rationalisme classique : repérage de propriétés exclusives de l'homme.

-Principales déterminations de la notion traditionnelle de nature humaine : ~cfun~_~e_sseri.ç~_» __ J~~~~f!_ri_i~~'!.~!filtl!!t (la diversité étant pensée sur le mode de laccident inessentiel, étranger à lessence profonde).

voire éternelle (l'historicité ayant un statut d' « aventure » extérieure).

· · · · ·-·-- @ Les éléments de problématisation de la notion traditionnelle.

- Les « crises » de la notion-:·Par exemple, après leffondrement du géocentrism~ci-;;5 ..

êiogmes religieux qui l'accompagnaient (Renais­ sance), les représentations traditionnelles de l'homme sont ébranlées : ~_L~o_ntal!I!!...~ qui rapproche l'homme et l'animal, Pascal tourne en dérision tous les maniements idéologiques de l'idée de nature (valeurs morales posées comme naturelles, autorité dite « naturelle », etc.).

Il i!_l_si~~~!!!:.....@Jelativité cje_ tout ce gui.~~Lfini (au regard des deux infinis).

La nature humaine semble dès lors bien difficile à définir avec certitude : « Les pères craignent que l'amour naturel des enfants ne s'efface.

Quelle est donc cette nature, sujette à être effacée ? La cou­ tume est une seconde nature qui détruit la première.

Mais qu'est-ce que nature? Pourquoi la coutume n'est-elle pas naturelle? J'ai grand­ peur que cette nature ne ·sÔitëÏle-même qu'une première coutume, comme la coutume est une seconde nature » (Pascal.

Pensées, 93, édition Brunschvicg.

Classiques Garnier, page 100).

- L'apport des sciences et la problématisation de /'idée de nature h_.umajfitt.

-------~- ·· -----···--·---------------- ···· · -·- Cf.

le texte de Freud concernant les bouleversements successifs de la vision traditionn;;ttëde l'homme, dus aux révolutions scientifiques introduites par Galilée (fin du géocentrisme).

Darwin (insertion de l'homme dans le règne animal) et Freud lui-même (destruction de l'illu­ sion selon laquelle la conscience serait maîtresse du psychisme).

[Freud.

«Une difficulté de la psychanalyse», dans l'ouvrage Essais de psychanalyse appliquée, Éditions Idées/Gallimard, pages 137 à 147.] -Une refonte théorique caractéristique : la critique marxiste des problématiques traditionnelles de la nature humaine.

['((Hëmnîé »·n'est pas une essence prédéfinie, antérieure aux conditions réelles d' exis­ tence.

Il est, èoncrètement, le « résumé des rapports sociaux » (cf.

Thèses sur Feuerbach).

L'idée de nature humaine n'est qu'une abstrac­ tion plus ou moins arbitraire, dont il faut saisir le mécanisme produc­ teur (théorie de l'inversion idéaliste.

Cf.

Marx et Engels.

Idéologie allemande, première partie, Éditions Sociales).

@ Nature et culture : les enjeux d'une réflexion.

- Luëiëil'Mîiîso~:_(( _ _L...'.h9mrne n'a pasdeliatïïre; il _a_,__Q.l!.J!!WQ!.jj est unë-illStoire ».(Les enfants Sauvages, lntroduction.-Editions 10-1 B, page·n:·~prétation des acquis des sciences humaines (diversité fondamentale des cultures, donc des données mentales et politiques) peut-elle aller jusqu'à une évacuation totale de toute idée de nature humaine ? Ne faut-il pas plutôt redéfinir celle-ci ? 25. »

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