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L'homme doit-il protéger la nature ou bien s'en protéger ?

Publié le 16/03/2005

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Pour définir le rapport technique que l'homme entretient avec la nature, le texte de Descartes pourra être utile. Il faudra alors montrer les conséquences de la domination technique de l'homme sur la nature, et prendre la nature à la fois comme un terrain d'exercice de la puissance de l'homme et comme un environnement nécessaire à la vie : ce second aspect de la nature fonde pour l'homme un devoir de protection à exercer envers elle. * La nécessité, pour l'homme, de se protéger de la nature Il s'agit dans une seconde partie d'inverser le rapport, et de percevoir alors la nature comme un danger potentiel pour l'homme : l'homme, à l'état naturel, est une créature dotée de peu de moyens de défense, et même l'homme pourvu de la technique est menacé par la nature - on pourra interroger par exemple les notions de « risque naturel » et de « catastrophe naturelle » et ses conséquences sur l'homme - penser aux séismes, aux raz-de-marée, aux tempêtes, etc. La puissance de l'homme sur la nature est limitée par la nature elle-même : l'homme, même techniquement très avancé, a besoin de se protéger contre les risques naturels. Le type de devoir concerné est alors un devoir commandé par une nécessité : la protection que l'homme se ménage contre la nature est une condition de sa survie. * Quel est le rapport que l'homme doit avoir avec la nature ? Bataille, L'érotisme « Je pose en principe un fait peu contestable : que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie. Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un monde nouveau, le monde humain. L'homme parallèlement se nie lui-même, il s'éduque, il refuse par exemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apportait pas de réserve. Il est nécessaire encore d'accorder que les deux négations, que, d'une part, l'homme fait du monde donné et, d'autre part, de sa propre animalité, sont liées.

L'homme, c'est l'être humain pris dans la singularité de son mode de vie, en comparaison avec les animaux par exemple, et dans le mode particulier de rapport qu'il entretient avec le monde qui l'entoure et avec la nature.

La question « doit-il « porte sur une obligation : cette obligation peut cependant se comprendre en deux sens, ou bien comme un devoir que l'on nous impose ou que nous nous imposons à nous-mêmes, pour des raisons morales par exemple, ou bien comme une nécessité : nous devons faire telle chose parce que ne pas le faire est simplement impossible, pour des raisons de survie par exemple.

La nature, c'est la partie non modifiée par l'homme du monde qui nous entoure.

L'interrogation que le sujet formule quant à la question du rapport de l'homme et de la nature se présente sous la forme d'une alternative : la première branche de l'alternative concerne le fait de protéger la nature. Protéger, c'est prémunir contre un danger : quel est ici ce danger ? Ce danger consiste en tout ce qui peut menacer la nature, et une de ces menaces possibles est l'homme lui-même, en tant qu'il transforme la nature, en perturbe les équilibres ; autrement dit, l'homme devrait être attentif aux dommages qu'il peut faire subir à la nature, et ce serait pour lui un devoir que de protéger celle-ci. La seconde branche de l'alternative correspond à une protection que l'homme se ménagerait contre la nature : la nature est alors perçue comme un danger possible. On peut d'ailleurs supposer que la technique humaine, à son origine se base notamment sur une volonté de l'homme de se protéger contre les dangers naturels – prédateurs, froid, etc. – contre lesquels il est naturellement mal protégé.

C'est donc une ambivalence du rapport de l'homme à la nature qui est interrogée ici : il faudra travailler respectivement sur les deux branches de l'alternative contenue dans le sujet, et décider finalement quel est le rapport de protection définissant le plus pertinemment cette relation entre l'homme et la nature.

 

« pourvu de la technique est menacé par la nature – on pourra interroger par exemple les notions de « risque naturel »et de « catastrophe naturelle » et ses conséquences sur l'homme – penser aux séismes, aux raz-de-marée, auxtempêtes, etc.

La puissance de l'homme sur la nature est limitée par la nature elle-même : l'homme, mêmetechniquement très avancé, a besoin de se protéger contre les risques naturels. Le type de devoir concerné est alors un devoir commandé par une nécessité : la protection que l'homme se ménagecontre la nature est une condition de sa survie. * Quel est le rapport que l'homme doit avoir avec la nature ? Bataille, L'érotisme « Je pose en principe un fait peu contestable : que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donnénaturel, qui le nie.

Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués quicomposent un monde nouveau, le monde humain.

L'homme parallèlement se nie lui-même, il s'éduque, il refuse parexemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apportait pas deréserve.

Il est nécessaire encore d'accorder que les deux négations, que, d'une part, l'homme fait du monde donnéet, d'autre part, de sa propre animalité, sont liées.

Il ne nous appartient pas de donner une priorité à l'une ou àl'autre, de chercher si l'éducation (qui apparaît sous la forme des interdits religieux) est la conséquence du travail,ou le travail la conséquence d'une mutation morale.

Mais en tant qu'il y a homme, il y a d'une part travail et del'autre négation par interdits de l'animalité de l'homme.

» Pour Bataille, l'homme se définit par un double être de négation : il nie la nature, le donné naturel et se nie lui-même.

L'homme n'est pas un animal comme les autres puisqu'il ne se satisfait pas du donné naturel.

Lorsque Batailledit qu'il le nie, il signifie qu'il le modifie, le transforme.

En d'autres termes, l'homme est un être qui se construit unmonde.

L'homme est un être de technique qui n'est pas nécessairement adapté au monde qui l'entoure mais quiadapte ce monde à ses besoins.

Il y a donc une différence radicale entre le monde naturel et le monde culturelhumain.

Mais cette négation ne porte pas simplement sur le monde extérieur, elle porte également sur l'homme lui-même puisque tout individu quitte cette naturalité première qui fait de lui simplement un être de besoins.

L'hommen'est pas qu'un être de besoins, en quoi son éducation fait qu'il ne vit pas seulement selon ses pulsions ; parexemple, l'éducation consiste à apprendre à vivre ensemble et donc à différer ses désirs.

Bataille montre alors le lienentre ces deux négations simplement parce que la négation du donné naturel est aussi négation de sa propreanimalité. Haeckel, Morphologie générale des organismes « [L'écologie est] la science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un senslarge, la science des conditions d' existence ». Le rapport de l'homme à la nature est bien ambivalent, fait à la fois de domination et de soumission, ce qui supposeune ambiguïté quant à la question de la protection de l'homme contre la nature et de la nature contre l'homme.

Il nefaut peut-être pas lever cette ambiguïté – elle n'est pas une contradiction – mais travailler finalement sur lapossibilité d'une science des rapports entre l'homme et la nature, ce qui permettrait d'interroger philosophiquementla notion d'écologie. Conclusion L'ambivalence mise en valeur par la formulation du sujet n'est peut-être pas soluble, car le rapport de l'homme avecla nature est essentiellement double : la technique, qui modifie la nature, ne garantit pas à l'homme un rapport depure domination sur la nature, dont la puissance reste toujours une menace pour lui ; le rapport de protection restedonc double : l'homme doit, pour survivre, se protéger de la nature, et il doit, pour préserver la nature, la protégerde ses excès techniques.. »

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