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l'homme est-il à l'origine du mal?

Publié le 27/02/2008

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Zola, écrivain naturaliste du XIXème siècle, à mis à profit sa prose pour chercher à démontrer que le mal était inscrit dans l'homme et y trouvait sa source. Ainsi la série de romans des Rougon-Macquart retrace la vie d'individus d'une même famille qui semble atteints d'un mal héréditaire contre lequel ils ne peuvent lutter. Il en résulte une vision fataliste de l'homme qui, quoi qu'il fasse, est victime du mal dont il est lui même le vecteur. Une telle conception restreint considérablement la liberté accordée à l'homme. C'est pourquoi, en faisant abstraction de la valeur littéraire des écrits de Zola, on peut critiquer sa visé idéologique puisque ce qu'il a cherché à prouver ne semble à priori en aucun point gratifiant pour le genre humain. Faut-il alors chercher en l'homme l'origine du mal ?

« Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison. Dans ce cas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendrece médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pourleurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sontd'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doits'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifscatégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils secaractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'unseul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent êtredérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime quifait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volontéen loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personneque dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» Nous avons donc montré que, théoriquement, il faut chercher en l'homme l'origine du mal, cette recherche estpleinement justifiée puisque son résultat permettra de désigner l'homme comme étant libre de ses choix.

Libre, nonpas avec cette liberté d'indifférence, « le plus bas degré de la liberté » comme l'affirmait Descartes, cette liberté parlaquelle on agit sans vraiment savoir pourquoi on agit de la sorte ; mais libre avec notre libre-arbitre qui nousinstitue maître de nos actes, nous responsabilise.

Cependant, nous avons jusqu'à maintenant présupposé que le mal était une valeur du monde numineux.

Il convient de l'examiner plus attentivement pour s'apercevoir qu'il peut aussi être un phénomène.

En tant que tel, il yaurait autant de maux que de situations particulières, de contextes précis et d'individus singuliers.Ainsi, chaque être humain a une relation au mal spécifique, qui lui est propre.

L'homme étant un « être de projet »(Sartre), il ne peut y avoir de mal que par rapport à une certaine finalité.

Chaque homme se projette dans unesituation où il serait heureux, pour atteindre cette fin, il met en œuvre une série d'actions, il considère alors le maldans tout ce qui vient faire obstacle à la réalisation de son désir.De façon similaire, le rocher peut être un obstacle pour qui veut traverser un sentier sur lequel se rocher estimmobilisé, ou constituer un excellent promontoire pour qui souhaite admirer un paysage ; une valeur morale estplacée comme un bien pour une certaine personne tandis que c'est un mal pour une autre.

Ainsi, le mal apparaîtconcrètement comme tout ce qui nous empêche d'atteindre une certaine fin.

En ce sens, c'est une valeursubjective et relative.

Pour savoir s'il est légitime, nécessaire ou non de chercher en l'homme l'origine du mal, il convient de s'accorder préalablement sur la valeur du mal.

Si l'on place celui-ci comme valeur universelle, humainementpartagée, alors il est clair qu'une telle recherche doit être effectuée car le résultat de celle-ci donnera toute sadignité à l'homme, en lui reconnaissant une liberté d'action, une conscience morale et une responsabilité.Lorsque l'on appréhende le mal à l'échelle de l'individu, on se rend compte que celui-ci peut placer ou non en autruil'origine du mal en fonction du but qu'il vise à atteindre.

Dans cette perspective, on en peut chercher globalementl'origine du mal en l'homme, ou du moins, une telle recherche ne peut aboutir à des résultats concluants etgénéralisables.. »

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