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L'homme est-il le seul à travailler ?

Publié le 21/01/2004

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b.      L'homme est un « homo faber » Allant plus loin, nous dirons que non seulement l'homme est le seul à travailler, mais que l'homme est précisément défini par sa capacité à travailler, par la spécificité de son travail. Comme l'écrit Marx : « Ce qui distingue une époque économique d'une autre, c'est moins ce que l'on fabrique que la manière de fabriquer, les moyens de travail par lesquels on fabrique. Les moyens de travail ont les gradimètres du développement du travailleur, et les exposants des rapports sociaux dans lesquels il travaille ». Marx, Le Capital. Cet extrait nous montre que l'homme est intrinsèquement défini par le travail, travail qui est le maniement d'un outil. L'homme est le seul à travailler, il est un « homo faber » soit un être qui utilise des outils.   III.             Une conception étendue du travail interdit de faire de l'homme le seul être qui travaille   a.       Le travail, une « lutte contre le bruit » Cependant, la thèse que nous soutenons est liée à notre définition du travail.

Comment pourrons-nous définir l’homme ? Toutes les définitions que nous pourrons proposer tendront à montrer que l’homme est un être singulier dans la création. En effet, si nous définissons l’homme comme un « un animal politique « comme le fait Aristote, c’est donc qu’il est un être porté à rencontrer ses semblables, sans lesquels il ne peut vivre. Si nous disons qu’il est un être vivant capable de subvenir seul à ses besoins au moyen de sa raison et non de son seul instinct, c’est donc qu’il se singularise du reste des êtres vivants par des facultés qu’il a en partage. Nous nous en tiendrons donc à une définition pour le moment vague, en disant qu’il est un être vivant doté de la raison et du langage.

 

Le verbe « travailler « désigne toute activité exercée en vue d’obtenir un résultat utile, c'est-à-dire servant valablement de moyen à la réalisation d’une fin. Plus spécifiquement, « travailler « désigne l’ensemble des activités accomplies par l’homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré.

 

La question qui nous est posée ne peut que nous étonner, dans la mesure où si nous affirmons que l’homme est le seul à travailler, cela signifie qu’aucun autre être vivant n’est capable de le faire. Or, le spectacle des animaux dans le monde n’est-il pas le spectacle d’une activité continuelle, finalisée, organisée, produisant des artefacts nécessaires à la perpétuation de leur vie, qui semble en tout point semblable au travail humain ? Il faudra donc nous interroger sur cette apparente similitude, et nous demander s’il ne s’agit que d’une ressemblance superficielle, ou au contraire d’une identité profonde.

 

Nous nous demanderons donc si le travail est une spécificité de l’être humain au point d’être une dimension caractéristique de l’humanité.

« 6. Or, si telle est bien la nature du travail, il semble que l'homme n'est pas le seul à travailler, que l'ensemble desanimaux travaillent.

Pensons à l'oiseau qui ramasse des brindilles pour bâtir un nid, au castor qui construit unbarrage : toutes ces activités sont du travail, car toutes sont des activités finalisées qui permettent la perpétuationde la vie de ceux qui les mènent. b.

L'activité organisée et collective de l'animal Mais si nous regardons plus en détails l'activité de l'animal, nous en viendrons à dire que l'homme n'est pas le seul àtravailler.

En effet, l'activité de l'animal est organisée et collective, au même titre que le travail humain.

En effet, lesexpériences menées par Humboldt sur les abeilles montrent que ces dernières communiquent pour manifesterl'emplacement des gisements de nourritures, l'inclinaison de leurs vols indiquant les directions qu'elles doiventprendre.

Un tel exemple peut nous montrer que l'activité de l'animal est capable d'avoir une dimension collective, desorte que sa similitude avec le travail humain n'est pas superficielle, mais la preuve de leur identité.

L'homme n'estdonc pas le seul à travailler.

II.

L'homme est le seul être dont on puisse dire à bon droit qu'il travaille a.

Le travail humain distinct de l'activité instinctive de l'animal Néanmoins, il semble que notre identification de l'activité de l'animal et du travail humain est peut-être plussuperficielle qu'il nous le paraissait de prime abord.

En effet, c'est à Marx que nous devons une fine distinction entrele travail humain et l'activité de l'animal : « Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit lacellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

Le résultat auquel le travailleur aboutit préexisteidéalement dans l'imagination du travailleur ».

Marx, Le Capital. Ce que cet extrait nous permet de voir, c'est que l'activité de l'animal est fondamentalement distincte du travailhumain, malgré leurs trompeuses ressemblances.

En effet, l'activité de l'animal est le résultat d'une obéissanceabsolue à l'instinct : l'animal reproduit indéfiniment ce que son instinct lui commande de produire dans l'intérêt de sasurvie.

Nulle évolution, nul progrès n'est possible pour lui, puisque son activité n'est pas réfléchie, conceptualisée.

Al'inverse, le travail humain est singulier, distinct de l'activité de l'animal, puisqu'il est une activité pensée,intellectuelle, avant de se réaliser dans les faits.

L'homme est donc bien le seul à travailler, dans la mesure où luiseul est à même de se représenter l'artefact qu'il va produire. b.

L'homme est un « homo faber » Allant plus loin, nous dirons que non seulement l'homme est le seul à travailler, mais que l'homme est précisémentdéfini par sa capacité à travailler, par la spécificité de son travail.

Comme l'écrit Marx : « Ce qui distingue une époque économique d'une autre, c'est moins ce que l'on fabrique que la manière defabriquer, les moyens de travail par lesquels on fabrique.

Les moyens de travail ont les gradimètres dudéveloppement du travailleur, et les exposants des rapports sociaux dans lesquels il travaille ».

Marx, Le Capital. Cet extrait nous montre que l'homme est intrinsèquement défini par le travail, travail qui est le maniement d'un outil.L'homme est le seul à travailler, il est un « homo faber » soit un être qui utilise des outils.

III. Une conception étendue du travail interdit de faire de l'homme le seul être qui travaille a.

Le travail, une « lutte contre le bruit » Cependant, la thèse que nous soutenons est liée à notre définition du travail.

Celle-ci est peut-être trop restreinte,trop précise : elle implique que le travail est une production d'artefact.

Or, Michel Serres propose une définitionoriginale du travail qui concerne directement notre question :. »

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