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L'homme est-il naturellement humain?

Publié le 09/02/2005

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On s'aperçoit d'emblée que la question pose un certain nombre de problèmes dans sa formulation même. En effet, la présence qui semble redondante, des termes « homme » et « humain » pose le doigt sur une ambiguïté manifeste qui, si elle n'était pas soulevée, nous amènerait à répondre immédiatement de façon positive à la question posée. Car au sens littéral, l'homme est bien un être humain. Ce qui nous mène à nous interroger sur les différents sens que peut revêtir le mot : humain. De plus, le terme « naturellement » nous renvoie à un questionnement placé sous la double articulation : nature /culture qui se pose bien souvent lorsque l'on parle de l'homme et plus particulièrement de l'homme dans son rapport à autrui. Mais il s'agira ici de ne pas tomber dans l'écueil qui consiste à opposer de façon stricte ces deux termes qui peuvent au contraire être liés. !!Pour ce faire, il faudra bien distinguer la Nature, c'est à dire le monde tel qu'il nous est offert à un état brut, originel, de la nature humaine, qui, elle peut revêtir la forme de la sociabilité!

On s’aperçoit d’emblée que la question pose un certain nombre de problèmes dans sa formulation même.

En effet, la présence qui semble redondante, des termes « homme « et « humain « pose le doigt sur une ambiguïté manifeste qui, si elle n’était pas soulevée, nous amènerait à répondre immédiatement de façon positive à la question posée. Car au sens littéral, l’homme est bien un être humain.

Ce qui nous mène à nous interroger sur les différents sens que peut revêtir le mot : humain.

De plus, le terme « naturellement « nous renvoie à un questionnement placé sous la double articulation : nature /culture qui se pose bien souvent lorsque l’on parle de l’homme et plus particulièrement de l’homme dans son rapport à autrui. Mais il s’agira ici de ne pas tomber dans l’écueil qui consiste à opposer de façon stricte ces deux termes qui peuvent au contraire être liés.

!!Pour ce faire, il faudra bien distinguer la Nature, c’est à dire le monde tel qu’il nous est offert à un état brut, originel, de la nature humaine, qui, elle peut revêtir la forme de la sociabilité!

« « Quoi qu'il en soit de ces origines, on voit du moins, au peu de soin qu'a prisla nature de rapprocher les hommes par des besoins mutuels, et de leurfaciliter l'usage de la parole, combien elle a peu préparé leur sociabilité, etcombien elle a peu mis du sien dans tout ce qu'ils ont fait, pour en établir lesliens.

En effet, il est impossible d'imaginer pourquoi, dans cet état primitif, unhomme aurait plutôt besoin d'un autre homme qu'un singe ou un loup de sonsemblable, ni, ce besoin supposé, quel motif pourrait engager l'autre à ypourvoir, ni même, en ce dernier cas, comment ils pourraient convenir entreeux des conditions.

Je sais qu'on nous répète sans cesse que rien n'eût été simisérable que l'homme dans cet état; et s'il est vrai, comme je crois l'avoirprouvé, qu'il n'eût pu qu'après bien des siècles avoir le désir et l'occasion d'ensortir, ce serait un procès à faire à la nature, et non à celui qu'elle aurait ainsiconstitué.

Mais, si j'entends bien ce terme de misérable, c'est un mot qui n'aaucun sens, ou qui ne signifie qu'une privation douloureuse et la souffrancedu corps ou de l'âme.

Or je voudrais bien qu'on m'expliquât quel peut être legenre de misère d'un être libre dont le coeur est en paix et le corps en santé.Je demande laquelle, de la vie civile ou naturelle, est la plus sujette à devenirinsupportable à ceux qui en jouissent? Nous ne voyons presque autour denous que des gens qui se plaignent de leur existence, plusieurs même qui s'enprivent autant qu'il est en eux, et la réunion des lois divine et humaine suffit àpeine pour arrêter ce désordre.

Je demande si jamais on a ouï dire qu'unsauvage en liberté ait seulement songé à se plaindre de la vie et à se donner la mort? Qu'on juge donc avec moins d'orgueil de quel côté est la véritable misère.

Rien au contraire n'eût été simisérable que l'homme sauvage, ébloui par des lumières, tourmenté par des passions, et raisonnant sur un étatdifférent du sien.

Ce fut par une providence très sage, que les facultés qu'il avait en puissance ne devaient sedévelopper qu'avec les occasions de les exercer, afin qu'elles ne lui fussent ni superflues et à charge avant letemps, ni tardives, et inutiles au besoin.

Il avait dans le seul instinct tout ce qu'il fallait pour vivre dans l'état denature, il n'a dans une raison cultivée que ce qu'il lui faut pour vivre en société.

» ROUSSEAU, Discours sur l'origineet les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Cette idée maîtresse recouvre bien des ambiguïtés.

On peut l'interpréter comme une condamnation radicale de toutesociété qui dépravant l'homme le rendrait malheureux.

Et ce sera la postérité romantique de Rousseau qui exalteral'individu incompris.

Le Werther de Goethe appartient à cette lignée.

Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendredans un sens aussi radical.

La Société n'est pas corruptrice par essence, mais seulement un certain type desociété.

A vrai dire, toutes celles qui reposent sur l'affirmation de l'inégalité naturelle des hommes, opprimentl'immense majorité au profit d'une minorité de privilégiés de la naissance et de la fortune.

Si en effet, on examineattentivement les inégalités entre les hommes, seules celles de leurs possessions matérielles qui, par desmécanismes comme l'héritage, sont provoquées par le type d'organisation de la société, sont indéniables.

Mais c'estun sophisme, ou à tout le moins un jugement précipité de conclure que de telles inégalités ont pour origine desdifférences de nature.

Si l'on dépouille par la pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social, et donc duhasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera : l'habileté de l'un peut compenser la force de l'autre.

Rousseau reprendici l'affirmation de l'égalité naturelle proclamée par les penseurs de l'école du droit naturel.

L'homme de la nature,c'est donc la nature de l'homme.L'homme diffère essentiellement des autres êtres naturels et en particulier de l'animal par sa perfectibilité.

Ce qu'ilest naturellement en puissance ne peut s'actualiser que dans la vie en commun.

Ce n'est que parce qu'il vit ensociété que l'homme peut devenir moral, substituer dans sa conduite la justice à l'instinct.

Il est donc le produit del'homme, aussi bien par son éducation que par le système de législation.

Et le problème fondamental sera dès lors detrouver une forme de société dans laquelle l'homme puisse préserver sa liberté naturelle et assurer sa sécurité.. »

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