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L'Homme est-il réductible à sa culture ?

Publié le 27/02/2008

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culture
Si chacun vit selon sa propre conception du bien, celle-ci pouvant se révéler différente selon la culture d'appartenance, il s'agit de trouver une solution pour que cette pluralité ne vienne pas à bout de la cohésion sociale elle-même par une somme de conflits irréductibles. En ce sens, Rawls propose deux choses: premièrement que le juste prime le bien; deuxièmement que le sujet prime des appartenances. Il est de l'intérêt de chacun des membres d'une société de s'accorder sur une conception de la justice qui soit rationnelle et qui soit prioritaire sur une conception du bien qui pourrait entrer en conflit avec une autre. La justice prime donc en dernière instance sur les conflits de valeurs. Et c'est ainsi que chaque individu n'est pas épuiser dans la définition de ses appartenances: je ne suis pas que simplement chrétien, musulman, talmudiste, ou idéaliste, matérialiste, hédoniste... Et parce que je ne me réduis pas en tant que sujet à ma culture d'appartenance, je suis aussi membre d'une collectivité dont j'espère la pérennité pour les bienfaits qu'elle m'apporte. Conclusion On comprend que réduire l'homme à sa culture d'appartenance, c'est saper à la racine tout espoir de démocratie. Le propre d'une démocratie n'est pas de fixer une direction morale à la société. Elle n'a rien d'égal avec une entreprise, une organisation commandée par un chef ou une idéologie. Le marché en est un bon exemple comme infrastructure économique de la liberté: il repose sur des données au nombre trop gigantesque, aux domaines trop variés, pour qu'une seule personne puisse les contrôler.
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« II. bien évidemment pas la même langue, notre linguiste voit un lapin surgir.

L'indigène réagit à cet événement enénonçant « Gavagaï ».

Mais qu'est ce que ce mot désigne? « Lapin », ou « élément de lapinité » ou encore « course du lapin entre deux arbres »? On ne pourra jamais le savoir.

En effet, on accueille jamais la réalité telle qu'elle est. Notre langage est comme un filtre entre elle et la réalité, un filtre qui est rempli de présupposés: il est une théoriesur le monde.

On peut prendre un exemple frappant: lorsque nous voyons de la neige, nous n'avons qu'un mot pourcela: nous disons « voilà de la neige ».

L'esquimau, lui, en a plus d'une centaine, parce qu'il opère une multiplicité de distinction: là où ne nous voyons que de la neige, l'esquimau par la multiplicité de ses expressions linguistiques ydistingue mille nuances. On peut ainsi dire que selon notre culture d'appartenance, nous ne parlons pas de la même réalité précisémentparce nous ne la voyons pas de la même façon: le langage est comme le révélateur de cette façon partiale derecevoir la moindre réalité, de l'habiter. Parler révèle ainsi la prison où je me trouve.

Merleau-Ponty, pour parler de tout ce qui me précède, tout ce quiexiste avant ma naissance et qui me détermine, évoque un « Esprit Objectif » qui habite le monde.

Chaque humain naît dans une collectivité habitée d'un esprit particulier qui scelle une fois pour toute sa conception, sa vision dumonde.

Ce que je dis, ce que je pense, ce que je crée même, s'origine dans ce point commun à tous les hommes demon milieu: ma culture.

Toutes les facultés humaines à travers lesquelles je m'exprime ont pris une colorationindélibile et définitive. Rawls et le multiculturalisme III. Ainsi avons-nous des cultures avec le problème que cela suppose: comment surmonter ces différences pour parvenir à un vivre ensemble.

En effet, ce qui caractérise les sociétés contemporaines, c'est précisément lemulticulturalisme, soit l'avènement au sein d'une même société, de plusieurs cultures amenées à cohabiter sur lemême territoire.

Et en ce sens, la différence peut ici renvoyer à un conflit dans l'ordre des valeurs, ou à un chocentre les différentes conceptions du bien promues au sein du même édifice social. Dans son oeuvre Théorie de la justice , le philosophe anglais John Rawls propose de penser ce réel défi politique pour qu'il s'accorde avec sa vision du libéralisme où il est précisément stipulé que chacun à le droit de poursuivre sapropre conception du bien ou de la vie bonne.

Si chacun vit selon sa propre conception du bien, celle-ci pouvant serévéler différente selon la culture d'appartenance, il s'agit de trouver une solution pour que cette pluralité ne viennepas à bout de la cohésion sociale elle-même par une somme de conflits irréductibles. En ce sens, Rawls propose deux choses: premièrement que le juste prime le bien ; deuxièmement que le sujet prime des appartenances.

Il est de l'intérêt de chacun des membres d'une société de s'accorder sur une conception de lajustice qui soit rationnelle et qui soit prioritaire sur une conception du bien qui pourrait entrer en conflit avec uneautre.

La justice prime donc en dernière instance sur les conflits de valeurs.

Et c'est ainsi que chaque individu n'estpas épuiser dans la définition de ses appartenances: je ne suis pas que simplement chrétien, musulman, talmudiste, ou idéaliste, matérialiste, hédoniste...

Et parce que je ne me réduis pas en tant que sujet à ma cultured'appartenance, je suis aussi membre d'une collectivité dont j'espère la pérennité pour les bienfaits qu'ellem'apporte. Conclusion On comprend que réduire l'homme à sa culture d'appartenance, c'est saper à la racine tout espoir de démocratie.

Lepropre d'une démocratie n'est pas de fixer une direction morale à la société.

Elle n'a rien d'égal avec une entreprise,une organisation commandée par un chef ou une idéologie.

Le marché en est un bon exemple comme infrastructureéconomique de la liberté: il repose sur des données au nombre trop gigantesque, aux domaines trop variés, pourqu'une seule personne puisse les contrôler.

Ainsi, personne ne peut de l'extérieur lui imputer un ordre, une directionglobale: cet ordre n'est pas exogène (venant de l'extérieur) mais bien endogène et spontané , il se génère seul. L'appartenance culturelle et l'expression cultuelle relève de la sphère et du choix individuelle.

On peut certesmodérer la thèse kantienne du moi nouménal, mais on saisit qu'il nous faut tout de même un moi qui puisse être autre que simplement sa culture d'appartenance. Enfin, on ne pourra pas non plus réduire l'homme en général, à la culture en général puisque celle-ci l'exclut mêmedans sa définition.

La culture nécessite une matière pour s'effectuer, un substrat originel sur lequel s'exercer.Réduire l'homme à la culture serait aussi stupide que de vouloir être agriculteur sans aucune terre.. »

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