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L'homme est il un animal politique?

Publié le 16/03/2005

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Autrement dit, la cité permet à l'homme d'échapper au besoin, qui le rapproche de l'animal, qui le maintient dans l'état de nature - fondamentalement haïssable pour un Grec, qui veut surtout assurer le passage de la nature à la culture et ne pas revenir à un stade primitif de l'évolution ; il faudra attendre Rousseau pour que la tendance s'inverse. Donc, dans la cité, selon Aristote, l'homme devient un homme au sens plein du terme. 3. Réalisation de la nature humaine Pour Aristote, l'homme développe tous ses dons dans la cité. On se rappelle que, pour ce philosophe, la nature ne fait jamais rien en vain - c'est ce qui justifiera, par la suite, les interprétations finalistes les plus absurdes que les véritables savants devront combattre pendant longtemps. Donc, la nature a doué l'homme de parole et de raison : la cité lui permettrait d'exercer ces dons de manière privilégiée parce qu'elle le libère des soucis matériels. Elle lui permet de se civiliser. Transition Nous pouvons donc affiner notre définition de l'adjectif «politique« en l'identifiant à «civilisé«. La civilisation et, plus encore, l'exercice des droits politiques, permettraient, de la sorte, aux individus d'exprimer l'essence de l'humanité, de réaliser leur nature d'homme.

Pour Aristote, c'est l'aptitude à vivre en société qui définit la nature de l'homme. Certes, il ne s'agit pas de dire que l'être humain est seul capable de s'organiser en société. D'innombrables espèces ont aussi cette aptitude. Mais chez l'homme, cette disposition lui permet de vivre en communauté, c'est-à-dire de construire grâce à sa raison des modes d'existence lui permettant d'assouvir ses besoins mais aussi de libérer du temps pour le consacrer au savoir.

« sur des modèles figés.Comme le dit Rousseau dans Du contrat social, la légitimité d'un gouvernement repose sur la souveraineté populairedont il n'est que l'expression.

Il faut que l'homme exerce de manière périodique son droit de vote pour doterl'assemblée législative d'une réelle légitimité; dans sa Lettre à d'Alembert sur les spectacles, Jean-Jacques définit lafête populaire, qui permet de nouer et de resserrer les liens qui définissent la communauté humaine.

Donc, ilconvient d'établir une loi d'équivalence, d'échange réciproque permanent entre la constitution de la cité et l'exercicedu droit politique. 2.

La crise de la représentativité De nos jours, la difficulté réside dans le fait que les citoyens ne s'estiment pas vraiment représentés par leurs élus;en outre, à cause du phénomène dit de « relégation » de certaines banlieues défavorisées, beaucoup d'individus nese sentent pas du tout concernés par la vie politique.

L'enjeu de la société moderne consistera à redéfinir leconcept d'«animal politique» — car, dans certaines cités, les adultes, chômeurs désespérés, les adolescents livrés àeux-mêmes, les victimes de la drogue, etc.

s'estiment exclus. 3.

La mondialisation Dans l'Antiquité, la cité grecque représente une certaine conception de l'Etat parce qu'elle est autonome.

Donc, ensomme, lorsqu'il parle de cité-Etat, Aristote fait allusion à des territoires d'une étendue réduite; de même, Rousseau a tendance à raisonner en fonction des cantons suisses (lui-même étaitgenevois).Mais, aujourd'hui, non seulement l'homme doit exercer ses droits politiques,mais il lui faut tenir compte de l'internationalisation des processuséconomiques et idéologiques.

La communauté politique doit s'ouvrir à la (trop?) fameuse mondialisation.

Réunis à Montpellier en juillet 1996, les participantsdes XIe Rencontres de Pétrarque s'interrogent sur la problématique suivante :«L'Europe résistera-t-elle à la mondialisation?» En effet, les conséquencesdes politiques mises en œuvre à l'échelon d'un pays semblent de plus en plusdifficiles à maîtriser de nos jours.

En outre, les notions mêmes de consciencenationale et d'unité sociale se trouvent fortement ébranlées.

Il reste donc àredéfinir le concept même de la citoyenneté, sans se cantonner dans une vueétroite de la marche du monde. III.

La participation au politique comme condition de l'unité 1.

La prise de conscience personnelle La pratique du politique ne s'identifie pas forcément avec l'idée que l'on s'enfait car, le plus souvent, théorie et pratique se différencient à cause desimpératifs économiques — voire même, comme le montre Musset dansLorenzaccio, dans la simple collusion de l'idéaliste avec le politique.

Lepenseur ne fait pas la politique — et inversement (?) — et le rêve de Platon sur le philosophe-roi semble reléguédans le domaine des utopies.Pour exercer son sens critique, l'homme-citoyen doit aussi être capable de s'abstraire de la vie politique afin depercevoir ses véritables enjeux.

Il doit donc être formé et se former à la réflexion politique.

Mais, pour ce faire, ilconvient, d'abord, qu'il prenne conscience de son importance dans la réalité sociale. 2.

Un modèle du citoyen à redéfinir De nos jours, la dimension du politique renvoie, d'une certaine manière, à la capacité des sociétés modernes à nouerdes liens nouveaux entre les individus et les groupes ethniques.

En effet, les liens familiaux et sociaux se sont,progressivement, distendus — à cause de l'exode rural, de la nécessité de répondre aux exigences économiques, dudéracinement en banlieue, de la nouvelle conception de la famille, etc.

Donc, les nationaux doivent se donner unmodèle commun de leur citoyenneté. 3.

Un modèle d'intégration à nuancer La République française repose sur un modèle d'intégration qui exige des étrangers une compatibilité avec leurculture d'origine.

Il convient de ménager un équilibre — encore à trouver— entre les traditions des immigrés et un modèle, plus souple, de la citoyenneté.

La participation à la vie politiques'impose comme la condition même de la conscience que peuvent avoir les individus de constituer un corps socialuni.De nos jours, des associations de quartier se constituent de plus en plus dans les banlieues déshéritées pour agir demanière efficace sur le terrain.

Il convient, en effet, de donner une nouvelle impulsion à l'ensemble des citoyens afinque, à leur niveau, ils cherchent à adopter une position active et ne demandent pas, constamment, à l'Etat derépondre à leurs exigences— ce qui contribuerait à créer des « assistés » sans aucune responsabilité personnelle.

Il convient donc de restaurerl'autorité de l'Etat dans certains quartiers démunis mais de donner surtout aux individus les moyens de se sentir. »

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