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L'homme, être doué de raison, doit-il dominer ses désirs et ses passions ?

Publié le 16/03/2004

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Ce serait passer d'un extrême à l'autre. [] 1. Expliquez : C'est une affirmation commune à l'ensemble des Modernes que l'homme est un être de désir. Du coup, le désir n'est plus pensé comme privation. Il n'est pas un manque, et ne signale pas un besoin ; il est tout entier affirmation de soi : puissance et production. Désirer, c'est être pleinement. 2. Demandez-vous : Ce renversement de la question du désir prétend fonder une nouvelle conception de la liberté, en s'opposant radicalement à la thèse de la servitude. N'est-ce pas là faire la part trop belle au corps ? Car c'est une donnée de l'expérience - et un enseignement de la philosophie depuis Platon -que la passion est mauvaise conseillère.

« retrouvent en un seul et même être, on parle alors de génie.

Que ce soit dans le domaine de l'art, del'industrie, de la guerre, il agit en étant poussé par ses passions. Pour Hegel, La passion est une ruse de la Raison, le moyen dontuse la Raison absolue pour faire progresser l'Histoire vers sa propreréalisation en s'arrachant à ses déterminations particulières.

Dansla passion, en effet, l'homme « se projette sur un objectif avectoutes les fibres intérieures de son vouloir et concentre dans cebut ses forces et tous ses besoins ».

Et c'est parce que le grandhomme est passionné qu'il « ne se disperse pas dans une multituded'objectifs, mais est entièrement voué à la fin qui est sa véritablefin ».

Les passions humaines constituent donc l'élément actif del'histoire, celui qui met en branle les événements de portéeuniverselle.

Aussi peut-on dire que « rien de grand ne s'estaccompli dans le monde sans passion ». "Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sanspassion..." HEGEL La passion a souvent été méprisée comme une chose qui est plusou moins mauvaise.

Le romantisme allemand et, en particulier,Hegel restituent à la passion toute sa grandeur.

Dans uneIntroduction fameuse (« La Raison dans l'histoire ») à ses «Leçons sur la philosophie de l'histoire » - publiées après sa mort àpartir de manuscrits de l'auteur et de notes prises par ses auditeurs -, on peut lire (trad.

Kostas Papaioannou, coll.

10118): « Rien ne s'est fait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ont participé.

Cet intérêtnous l'appelons passion lorsque, écartant tous les autres intérêts ou buts, l'individualité toutentière se projette sur un objectif avec toutes les fibres intérieures de son vouloir etconcentre dans ce but ses forces et tous ses besoins.

En ce sens, nous devons dire que riende grand ne s'est accompli dans le monde sans passion.

» L'histoire est en apparence chaos et désordre.

Tout semble voué à la disparition, rien nedemeure : « Qui a contemplé les ruines de Carthage, de Palmyre, Persépolis, Rome, sansréfléchir sur la caducité des empires et des hommes, sans porter le deuil de cette vie passéepuissante et riche ? Ce n'est pas comme devant la tombe des êtres qui nous furent chers, undeuil qui s'attarde aux pertes personnelles et à la caducité des fins particulières: c'est le deuildésintéressé d'une vie humaine brillante et civilisée.

»L'histoire apparaît comme cette « vallée des ossements » où nous voyons les réalisations «lesplus grandes et les plus élevées rabougries et détruites par les passions humaines », «l'autelsur lequel ont été sacrifiés le bonheur des peuples, la sagesse des Etats et la vertu desindividus ».

Elle nous montre les hommes livrés à la frénésie des passions, poursuivant demanière opiniâtre des petits buts égoïstes, davantage mus par leurs intérêts personnels quepar l'esprit du bien.

S'il y a de quoi être triste devant un tel spectacle, faut-il, pour autant, serésigner, y voir l'œuvre du destin ? Non, car derrière l'apparence bariolée des événements sedévoile au philosophe une finalité rationnelle : l'histoire ne va pas au hasard, elle est la marchegraduelle par laquelle l'Esprit parvient à sa vérité.

La Raison divine, l'Absolu doit s'aliéner dansle monde que font et défont les passions, pour s'accomplir.

Telle est: « la tragédie que l'absolujoue éternellement avec lui-même: il s'engendre éternellement dans l'objectivité, se livre souscette figure qui est la sienne propre, à la passion et à la mort, et s'élève de ses cendres à lamajesté».Ainsi, l'histoire du devenir des hommes coïncide avec l'histoire du devenir de Dieu.

Etats,peuples, héros ou grands hommes, formes politiques et organisations économiques, arts etreligions, passions et intérêts, figurent la réalité de l'Esprit et constituent la vie même del'absolu .« L'Esprit se répand ainsi dans l'histoire en une inépuisable multiplicité de formes où il jouit delui-même.

Mais son travail intensifie son activité et de nouveau il se consume.

Chaquecréation dans laquelle il avait trouvé sa jouissance s'oppose de nouveau à lui comme unenouvelle matière qui exige d'être oeuvrée.

Ce qu'était son œuvre devient ainsi matériau queson travail doit transformer en une œuvre nouvelle.

» Dans cette dialectique ou ce travail du négatif, l'Esprit, tel le Phénix qui renaît de ses cendres,se dresse chaque fois plus fort et plus clair.

Il se dresse contre lui-même, consume la formequ'il s'était donnée, pour s'élever à une forme nouvelle, plus élevée.

De même que le Fils deDieu fut jeté « dans le temps, soumis au jugement, mourant dans la douleur de la négativité »,pour ressusciter comme « Esprit éternel, mais vivant et présent dans le monde », de mêmel'Absolu doit se vouer à la finitude et à l'éphémère pour se réaliser dans sa vérité et dans sacertitude.. »

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