l'homme ne peut devenir homme que par l'éducation ?
Publié le 27/02/2005
Extrait du document
«
rattache.
L'animal utilise tous ses instincts pour se protéger et ne pas se nuire à lui-même.
Il est dès sanaissance « tout ce qu'il peut être ».En revanche, l'homme se découvre sans instinct, contraint de se dicter les lois de sa propre conduite.
Or, dèssa naissance, il ne peut tout seul élaborer de plan.
Donc, d'autres doivent le faire pour lui.
Et, Kant pro¬posed'abord une constatation.
Il s'agit de discipliner l'être car des penchants animaux le détourneraient de sonvéritable but.
Il faut donc qu'une discipline très précoce éduque l'enfant puisqu'il risquerait de se laissersubmerger par les instincts.Cette éducation que chaque génération entreprend, correspond à l'histoire générale de l'humanité et chaqueindividu collabore au grand dessein du «parachèvement de la nature humaine ».
* L'éducation comme surcroît ajouté à la nature humaine
Hume
« Les hommes, si l'on met de côté l'éducation qu'ils reçoivent, sont à peu près tous égaux, tant pour la forcedu corps que pour les facultés de l'esprit : pour peu que l'on réfléchisse, il faudra nécessairement convenir qu'iln'y a que leur libre consentement qui ait pu d'abord les rassembler en société, et les assujettir à un pouvoirquelconque.
Si nous cherchons la première origine du gouvernement dans les forêts et dans les déserts, nousverrons que toute autorité et toute juridiction vient du peuple ; nous verrons que c'est lui qui pour l'amour del'ordre et de la paix a volontairement renoncé à sa liberté naturelle, et a reçu des lois de ses égaux et de sescompagnons.
Les conditions auxquelles il s'est soumis, ont été ou expressément déclarées, ou si clairementsous-entendues, qu'il eût été superflu de les exprimer.
Si c'est là ce qu'on entend par contrat primitif, il estincontestable que dans son origine le gouvernement a été fondé sur un pareil contrat, et que c'est ce principequi a porté les hommes des premiers temps à s'attrouper, et à former entre eux des sociétés encoregrossières, et qui se ressentaient de la barbarie.
Il serait inutile de nous renvoyer aux monuments de l'histoire,pour y chercher les patentes de notre liberté : elles n'ont point été écrites sur du parchemin, ni même sur desfeuilles ou des écorces d'arbres ; elles sont antérieures en date aux inventions de l'écriture, des arts et de lapolitesse; mais nous les découvrons clairement dans la nature de l'homme, et dans cette égalité qui subsisteentre tous les individus de notre espèce.
»
On peut aussi faire le postulat inverse, celui d'une nature humaine présente en l'homme dès sa naissance, àlaquelle l'éducation ne ferait que des ajouts sans en modifier fondamentalement l'essence.
L'homme serait alorshomme sans qu'un travail d'apprentissage soit nécessaire pour cela – l'éducation ne jouerait qu'un rôle deperfectionnement, de polissage, et son contenu pourrait d'ailleurs être envisagé comme tributaire de cettenature humaine native.
* L'homme comme être social ne devient homme que par l'éducation
Rousseau
« Il est aisé de voir qu'entre les différences qui distinguent les hommes, plusieurs passent pour naturelles quisont uniquement l'ouvrage de l'habitude et des divers genres de vie que les hommes adoptent dans la société.Ainsi un tempérament robuste ou délicat, la force ou la faiblesse qui en dépend, viennent souvent plus de lamanière dure ou efféminée dont on a été élevé, que de la constitution primitive des corps.
Il en est de mêmedes forces de l'esprit, et non seulement l'éducation met de la différence entre les esprits cultivés et ceux quine le sont pas, mais elle augmente celle qui se trouve entre les premiers à proportion de la culture ; car qu'ungéant et un nain marchent sur la même route, chaque pas qu'ils feront l'un et l'autre donnera un nouvelavantage au géant.
Or, si l'on compare la diversité prodigieuse d'éducations et de genres de vie qui règnentdans les différents ordres de l'état civil avec la simplicité et l'uniformité de la vie animale et sauvage, où tousse nourrissent des mêmes aliments, vivent de la même manière et font exactement les mêmes choses, oncomprendra combien la différence d'homme à homme doit être moindre dans l'état de nature que dans celui desociété, et combien l'inégalité naturelle doit augmenter dans l'espèce humaine par l'inégalité d'institution.
»
Il faut alors restreindre le champ d'influence que l'on attribue à l'éducation, et soutenir que l'homme ne devienthomme que par l'éducation qu'en un certain sens, ce sens étant celui, fondamental mais peut-être contingent,de son mode de vie social.
C'est alors à une certaine conception de l'homme que l'on s'intéresse, cetteconception s'intéressant peut-être plus à l'homme comme être de culture que comme être de nature.
Celadéfinit à la fois la portée et les limites de la formulation du sujet.
Conclusion
Si, comme le sujet le présuppose, le devenir homme passe par l'éducation, cette position rencontre une limitedans sa formulation même : l'important est de décider ce que l'on entend par « homme », ce que l'on attribue a priori à la nature humaine.
L'homme social, culturel, peut être considéré comme l'homme absolu en tant qu'il réalise les virtualités propres à son espèce – et dans ce cas l'éducation est l'unique moyen d'accomplir sondevenir, puisque l'homme devient homme au contact de ses semblables qui lui transmettent certains savoirs et.
»
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