l'homme n'est-il que ce que d'autres hommes ont fait de lui ?
Publié le 27/02/2005
Extrait du document
Le
créateur se fait à travers sa création et celle-ci rétroagit sur celui-là.
Par
ailleurs, nous savons que la création qu'elle soit artistique, philosophique ou
scientifique, est toujours quelque part le résultat soit directement ou
indirectement d'un collectif. C'est pour cela que Deleuze disait que le
philosophe doit autant à la société, c'est-à-dire au milieu social et
intellectuel où il évolue, que lui-même en retour en produisant ces concepts
l'enrichie et l'approfondit.
Troisième partie : l'homme et l'événement.
Il
nous faut penser l'interactivité de l'homme et de la société dans toute son
ampleur. Cette pensée doit nous pousser jusqu'à concevoir le fait que l'homme
vivant en société, grâce à la collaboration, la fusion avec les autres, produit
de l'événement, c'est-à-dire fait apparaître du nouveau dans son environnement.
Cette ouverture à la nouveauté radicale propulse l'homme sur un plan encore
supérieur, tend à le détacher du conformisme, de l'habitude.
On
peut aussi penser l'événement sous la modalité du hasard, de l'inattendu. Le
poète, Mallarmé, nous met sur cette voie quand il disait, dans un de ses poèmes,
que « rien n'abolira le hasard ». Ainsi un être lié à la contingence est celui
qui est entièrement ouvert à la cruauté du désordre, à la singularité, ne fusse
que provisoire, d'un chaos superficiel.
Dans une société comme la notre la tendance spontanée est de considérer l’homme comme pure individualité, une sorte d’atome libre qui ne doit de compte qu’à lui-même. Une telle représentation est si courante que l’on va jusqu’à mesurer le degré d’individualisme existant en France par rapport à d’autres systèmes social européens plus solidaires, plus collectifs. Une pareille image est incomplète et lacunaire parce qu’elle considère l’individu dans une sorte d’abstraction pure. Or nous savons que l’homme est au moins le produit de certaines conditions sociales et économiques bien précises.
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