L'homme peut-il encore être responsable ?

Les indices sont nombreux, la rencontre amoureuse se fait de plus en plus via Internet, or quelle est la valeur d?une séduction qui n?implique aucune voix, aucun regard, aucun contact charnel même possible (frôler l?autre par exemple) ? Les webcams ne livrent que des fragments, or une personne n?est justement pas une somme de qualités additionnées et séparables.             Même ce qui semble a priori le plus réel (parce qu?elle implique l?épreuve du risque de la mort), à savoir la guerre, devient virtuelle : c?est la guerre américaine du risque zéro menée principalement par attaques aériennes (la plupart des pertes sont dues soit à des erreurs de tirs de leur propre camp ou à des situations de guerre urbaine ? snipers et attentats ? basées non sur le combat frontal et collectif mais sur l?opportunité individuelle).             Il y a une désubstantialisation des actes et des choses (cf. les livres ou articles de Slavoj Zizek) qui passe par l?institutionnalisation de l?oxymore : café sans caféine, drogue douce, guerre propre, frappe chirurgicale,? Comment le sujet ne s?en trouverait-il pas marqué ? Si le café ou la guerre n?ont plus besoin de leur essence pour se réaliser pourquoi pas le sujet ? Ce sujet vidé c?est celui qui agit selon la règle imposée et qui, ne décidant de rien, ne peut se sentir responsable.   III-Statut de la responsabilité.               La responsabilité n?est plus comprise comme cela par quoi l?on se constitue comme sujet (par exemple comme parent) mais comme fardeau négatif, pré-culpabilité. La responsabilité ne sonne plus que comme charge morale, comme ce qu?il faut « assumer », or il y a un versant positif de la responsabilité en cela qu?elle permet de se construire une personnalité.