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L'humanisme est-il antiécologique?

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Peut-on réconcilier l'humanisme et l'écologie? Pour Luc Ferry, la réponse est oui, si l'on définit précisément ces deux termes. Ferry prône un «humanisme non métaphysique», c'est-à-dire une doctrine qui n'aurait pas comme corrélat le pouvoir absolu de l'homme sur la nature. Parce que l'homme est un être moral et responsable, il est capable de respecter le nature par un effort de sa volonté, sans qu'on vienne lui opposer d'illusoires droits de la nature. Pour ce qui est de l'écologie, il existe un courant dit environnementaliste qui s'oppose aux thèses radicales de l'écologie profonde. Selon ce courant, si l'homme doit se soucier de la nature, c'est avant tout afin d'assurer aussi son propre bien-être. Humanisme non métaphysique et environne-mentalisme peuvent se rejoindre en s'opposant à l'écologie profonde, dont les thèses, volontiers antidémocratiques, conduisent au mépris de l'homme.
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« � --------ft C' est l'éco logie qui est antihumani ste 1 fl:t ·H • L:écologie profonde, c'est la haine de l'homme.

En voulant inst au­ rer la suprématie de la nature, elle nie la liberté humaine.

Elle repose sur une nostalgie dangereuse des origines et de la pu reté .

L'écologie pro­ fonde nie la spéci­ ficité de l'homme par rapport à la nature C omme l'ont vu Kant et Rousseau, cette spécificité est d'être un être libre et moral.

La liberté humaine con­ siste à po uvoir s'ar- •!:écologie témoigne d'une haine sans faille ( ...

) envers toute forme de cultur e humani stique • et en parti· c:ulier envers l'héritage honni des Lumi ères ...

Luc Ferry, Le Nouvel Ordre écologique racher à la nature.

C'est parce que les hommes ne sont plus soumis à 1' instinct et à la néces­ sité, comme les bêtes ou les pierres, qu 'ils peu­ vent créer cet environ­ nement spécifiquement humain qu'est la cul­ ture.

L'écologie conduit à la haine des hommes 1 déologiquement , l' éco­ logie s'enracine dans le fantasme romantique de la nature comme matrice originelle (ou terre-patrie ).

Or, ce fan­ tasme conduit à des rêves dangereux de régression collective, qui nient la supériorité de l'individu et la dignité humaine.

Ce n'est pas un hasard si les nazis ont insti­ tué l'une des légis­ lations les plus com­ plètes en matière de protection de l'envi­ ronnement et des ani­ maux.

L'écologie s'oppose au progrès 1 'écologie profonde L critique la civilisa­ tion occidentale en tant qu' héritière du XVI IIe siècle humaniste et ratio­ naliste.

Or, même si les sociétés actuelles ont des défauts, on ne peut radi­ calement remettre en cause l'idée de progrès au nom d'une pu­ reté perdue ou d'«état de nature» mythique.

Comme le marxisme ou le fascisme, la pen­ sée écologique flirte danger eusement avec l' utopie.

L'écologie est antihumaniste.

Elle nie la liberté humaine.

Elle s'oppose au progrès et à la civilisation.

Elle conduit à des rêves utopiques et dangereux.. »

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