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Liberté et indifférence ?

Publié le 17/03/2004

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Car étant dans l'incapacité de décider, ils restent dans un état végétatif. Le sceptique illustre le mieux le plaisir de la recherche intellectuelle dans son infini examen de la raison : « Je vais parler, mais sans rien affirmer ; je chercherai toujours, doutant le plus souvent et me défiant de moi-même » (Cicéron, De Divinatione, II, 3).   - Mais l'indifférence peut aussi être considérée d'un point de vue négatif. Ainsi, dans la IVe Méditation métaphysique, Descartes qualifie la « liberté d'indifférence » de « plus bas degré de la liberté ». Selon lui, celle-ci témoigne de l'état d'indécision de la volonté dans laquelle elle se trouve plongée suite à la capacité finie de l'entendement, qui ne parvient pas à connaître le bien et le vrai. Dès lors, cette « liberté d'indifférence » « fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance qu'une perfection dans la volonté ». Etre indifférent, en ce sens, n'est pas être véritablement libre.   Seconde partie  - Faut-il dire alors que, loin de marquer la maîtrise de la volonté, l'indifférence est la marque du caractère fini de notre entendement ? Cependant, même chez Descartes cela n'est pas évident, car il faut distinguer d'une part une indifférence négative, telle que décrite ci-dessus, et une indifférence positive, qui marque elle, au contraire, le caractère infini de la volonté et la capacité à choisir librement le bien ou le mal. Ainsi, si l'entendement incline la volonté, de sorte que l'indifférence au sens négatif témoigne du « plus bas degré de la liberté », la volonté peut en retour agir sur l'entendement lui-même, en lui proposant d'autres idées à considérer (lettre de Descartes à Mesland du 2 mai 1644, in Oeuvres, édition Vrin, Adam & Tannery (AT), vol.

La liberté d’indifférence: Liberté qui vise à se déterminer au hasard sans connaissance de causes. C’est selon Descartes « Le plus bas degré de liberté «. Exemple: Dans les « caves du Vatican «, Gide imagine son héros Lafcadio commet un acte gratuit.

« retour agir sur l'entendement lui-même, en lui proposant d'autres idées à considérer (lettre de Descartes à Meslanddu 2 mai 1644, in Œuvres , édition Vrin, Adam & Tannery (AT), vol.

IV). Dans la lettre à Mesland du 9 février 1645, il écrit ainsi : « Cette faculté positive, je n'ai pas nié qu'elle fût dans la volonté.

Bien plus, j'estime qu'elles'y trouve, non seulement dans ces actes où elle n'est poussée par aucuneraison évidente d'un côté plutôt que de l'autre, mais aussi dans tous lesautres ; à tel point que, lorsqu'une raison très évidente nous porte d'uncôté, bien que, moralement parlant, nous ne puissions guère choisir le particontraire, absolument parlant, néanmoins, nous le pouvons.

Car il nous esttoujours possible de retenir de poursuivre un bien clairement connu oud'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions que c'est un biend'affirmer par là notre libre arbitre. » « L'indifférence me semble signifier proprement l'état dans lequel se trouve lavolonté lorsqu'elle n'est pas poussée d'un côté plutôt que de l'autre par laperception du vrai ou du bien ; et c'est en ce sens que je l'ai prise lorsque j'aiécrit que le plus bas degré de la liberté est celui ou nous nous déterminonsaux choses pour lesquelles nous sommes indifférents./ Mais peut-être d'autresentendent-ils par indifférence la faculté positive de se déterminer pour l'un oul'autre de deux contraires, c'est-à-dire de poursuivre ou de fuir, d'affirmer oude nier.

Cette faculté positive, je n'ai pas nié qu'elle fût dans la volonté.

Bienplus, j'estime qu'elle s'y trouve, non seulement dans ces actes où elle n'est poussée par aucune raison évidente d'un côté plutôt que de l'autre, mais aussi dans tous les autres /; à tel pointque, lorsqu'une raison très évidente nous porte d'un côté, bien que, moralement parlant, nous ne puissions guèrechoisir le parti contraire, absolument parlant, néanmoins, nous le pouvons.

Car il nous est toujours possible de nousretenir de poursuivre un bien clairement connu ou d'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions quec'est un bien d'affirmer par là notre libre arbitre.

» DESCARTES, Lettre à Mesland du 9 février 1645. INTRODUCTION Le thème de ce texte est la liberté d'indifférence.

Cette expression fait difficulté dans la mesure où l'indifférenceserait cet état où nous ne sommes déterminés par rien.

Cette absence de détermination serait la libertéd'indifférence.

Or loin d'être la condition suprême de notre autonomie elle est bien plutôt la source de notreindétermination.

Descartes ne contredit pas cette acception de la liberté d'indifférence, qui la rapproche del'absence de détermination, mais il introduit un deuxième sens censé réhabiliter la liberté d'indifférence ; celle-ci setrouve alors élevée au rang de « faculté positive ».

L'indifférence dans ce deuxième sens n'exprime pas l'absenced'influence extérieure, de raisons, mais la possibilité pour l'homme de se déterminer par lui-même.

Le problèmeconsiste alors à expliquer comment la liberté d'indifférence peut être à la fois comprise comme absence dedétermination et comme faculté d'autodétermination. PLAN DETAILLE Première partie : Le plus bas degré de la liberté. 1.1 Indifférence d'équilibre. Le premier sens de l'indifférence la comprend comme absence de détermination.

Il n'y a aucune raison qui motivel'homme agir, il se trouve alors dans un état d'équilibre ; autrement dit il n'est pas influencé de l'extérieur à choisirun parti plutôt qu'un autre.

En ce sens l'indifférence est liée à la liberté en tant qu'elles expriment toutes les deuxl'absence de contrainte.

« La perception du vrai ou du bien » fait référence au rôle de l'entendement pour lavolonté.

L'entendement est censé éclairer la volonté, la guider dans ses choix en lui montrant la voie à suivre.

Dansle cas de l'indifférence il y a défaillance de l'entendement, ou ignorance du but à choisir.

L'hésitation de la volontés'explique alors par la limitation de l'entendement humain. 1.2 La proportionnalité au sein de la liberté. Descartes a identifié la liberté d'indifférence au plus bas degré de liberté dans les Méditations métaphysiques, etplus précisément dans la quatrième méditation.

Il tendait à démontrer alors, son ouvrage précède cette lettre àMesland de quatre années, que nous étions d'autant plus libres que nous étions plus déterminés.

La liberté étaitproportionnelle à notre détermination.

L'indifférence comprise comme absence de détermination, se trouve au bas del'échelle.

En ce sens loin d'être le caractère essentiel de la liberté, l'indifférence en est bien plutôt l'état le plusfaible.

La liberté entendue comme puissance de se déterminer à agir de telle ou telle façon est irréductible àl'indifférence. Transition : Le premier sens de l'indifférence, que nous pouvons appeler indifférence négative, peut être identifiée à. »

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