Devoir de Philosophie

l'idée de dieu

Publié le 30/04/2022

Extrait du document

dieu

« Les différents dieux du vaste Panthéon de la mythologie grecque sont fortement anthropomorphisés.

Les récits les représentant leur prêtent une apparence et des passions proprement humaines, faisant d’eux des reflets d’êtres humains dont la seule particularité est d’être non pas d’une nature, mais d’un degré supérieur, du fait de leur taille, de leur force et de leurs pouvoirs.

Pourtant, c’est la même mythologie grecque qui montre des humains subjugués par l’apparence réelle des dieux.

Apercevoir un dieu sous sa véritable forme est synonyme, chez les grecs, d’un éblouissement : les humains qui y sont confrontés se retrouvent dissous, pétrifiés, ou sombrent dans la folie.

Au sein de la représentation que se faisaient les grecs de leurs dieux, il y a donc à l'œuvre deux tendances contraires et coexistantes.

La première est une tendance anthropomorphique qui fait des divinités des entités extrêmement proches des humains, au point par exemple de pouvoir se reproduire avec eux et d’engendrer des demi-dieux.

La seconde est une tendance d’abstraction qui éloigne de la réalité perceptible la représentation des dieux, par exemple en plaçant ces derniers dans des lieux parfois perçus comme allégoriques plutôt que réels, à l’instar des Enfers, ou encore en faisant d’eux des allégories de certains principes, comme l’association d’Aphrodite à la Beauté.

Il est étrange de constater que deux mouvements aussi contradictoires peuvent coexister au sein de la représentation que l’homme peut se faire d’une divinité.

Ces dieux, éloignés par leur pluralité et leur humanité, semblent assez éloignés de la représentation de Dieu dans les trois grands monothéismes, c’està-dire un Dieu unique, incomparable aux hommes et d’une nature parfaite représentée par la triade : omnipotence, omniscience, bienveillance totale envers l’humanité.

Pourtant, dans le christianisme, Dieu est généralement imaginé sous des traits humains, ceux d’un vieil homme grand et puissant, que nous retrouvons par exemple dans la représentation qu’en fait Michel-Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine.

Si les deux autres grands monothéismes font de la représentation de Dieu un interdit, ce n’est pas pour nier que Dieu ait une apparence physique, mais pour affirmer, comme le faisait la mythologie grecque, que l’homme ne peut soutenir la confrontation avec cette apparence divine et en mourrait.

Chacune des quatre religions que nous avons évoquées pour l’instant apparaissent donc comme traversées par certaines tendances contraires, comme celles de l'anthropomorphisme (représenter Dieu, lui prêter un nom) et de l’abstraction (faire de Dieu un principe absolument parfait, nécessairement immatériel).

Dieu est donc une entité extrêmement complexe à saisir, à conceptualiser et à se représenter, c’est pourtant également une des plus vieilles et des plus importantes idées de l’humanité.

Comment expliquer que l’homme n’ait pas été en mesure de résoudre les tendances contraires qui s’opposent au sein de la conception qu’il se fait de Dieu ? L’idée de Dieu peut-elle faire l’objet d’une compréhension satisfaisante, ou ne peut-elle vivre que de contradictions, de tendances contraires et de tensions irrésolubles ? L’idée de Dieu trouve ses sources dans deux besoins primitifs et fondamentaux, qui se font toujours sentir aujourd’hui.

Malgré ces origines claires, l’histoire des religions et de la pensée du divin est révélatrice d’une foule de tendances contraires au sein de la conception que nous entretenons de Dieu.

Pour autant, ces tendances sont nécessaires pour tenter d’approcher une idée comme celle de Dieu, comme le montrent les perpétuels renouveaux que connaît cette idée depuis l’émergence de l’époque moderne.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles