Devoir de Philosophie

L'idéologie allemande de Karl Marx

Publié le 30/08/2005

Extrait du document

marx

 «   C'est de cette nouvelle position du rapport de la théorie à la pratique que découle la question du statut de la philosophie. Celle-ci a-t-elle une pérennité par-delà la figure historiquement désuète de son autonomie proclamée ? Survit-elle à la mise à jour de ses fondements véritables ? Et si c'est le cas, peut-on lui accorder une indépendance relative, une efficace propre, ou faut-il, au contraire, l'assujettir aux besoins d'une pratique qui lui imposerait ses exigences et la convoquerait selon son bon plaisir ?     Marx nie que la philosophie puisse être une alternative autre qu'illusoire au monde de l'aliénation matérielle. Elle n'est qu'un faux remède à des maux biens réels. Prisonnière de sa méconnaissance de la réalité de l'histoire sociale humaine, la pensée de Feuerbach persiste à faire de la réflexion philosophique un refuge cotre la réalité effective. C'est contre cette conception du monde qui inclut une conception de la philosophie que Marx affirme l'unité de la théorie et de la pratique. Plus qu'un nouveau statut, Marx assignera progressivement une nouvelle tâche à l'activité théorique et à la nature proprement philosophique de l'élaboration des catégories les plus universelles concernant le rapport de la pensée à l'Etre. En affirmant que l'interprétation du monde est insuffisante, fausse, en raison même de son caractère partiel, Marx s'engage donc dans la critique d'une forme déterminée du rapport de la conscience et du réel.

marx

« en chair & en os ; non, on part des hommes dans leurs activités réelles, c'est à partir de leur processus de vie réelque l'on représente aussi le développement des reflets ou des échos idéologiques de ce processus vital. » C'est de cette nouvelle position du rapport de la théorie à la pratique que découle la question du statut de la philosophie.

Celle-ci a-t-elle une pérennité par-delà la figure historiquement désuète de son autonomie proclamée ?Survit-elle à la mise à jour de ses fondements véritables ? Et si c'est le cas, peut-on lui accorder une indépendancerelative, une efficace propre, ou faut-il, au contraire, l'assujettir aux besoins d'une pratique qui lui imposerait sesexigences et la convoquerait selon son bon plaisir ? Marx nie que la philosophie puisse être une alternative autre qu'illusoire au monde de l'aliénation matérielle. Elle n'est qu'un faux remède à des maux biens réels.

Prisonnière de sa méconnaissance de la réalité de l'histoiresociale humaine, la pensée de Feuerbach persiste à faire de la réflexion philosophique un refuge cotre la réalité effective. C'est contre cette conception du monde qui inclut une conception de la philosophie que Marx affirme l'unité de la théorie et de la pratique. Plus qu'un nouveau statut, Marx assignera progressivement une nouvelle tâche à l'activité théorique et à la nature proprement philosophique de l'élaboration des catégories les plus universelles concernant le rapport de lapensée à l'Etre. En affirmant que l'interprétation du monde est insuffisante, fausse, en raison même de son caractère partiel, Marx s'engage donc dans la critique d'une forme déterminée du rapport de la conscience et du réel.

Le terme de « philosophie » renvoie à une tradition qui se constitue dans cette coupure prolongée, maintenue, de la théorie et de la pratique, coupure que l'on peut ramener en dernière instance à la division sociale entre travail manuel ettravail intellectuel. Il ne s'agit donc aucunement de récuser la nécessité de l'élaboration conceptuelle, de tomber dans une activisme dépourvu de conscience historique, d'adopter la démagogie de ceux que Platon nommait des « misologues » (des ennemis de la raison).

Toute l'œuvre de Marx , sa rigueur, sa profusion, témoignent du contraire. Ce point de rupture que constitue la onzième thèse concerne donc le statut de la théorie en même temps que son contenu.

Sa réélaboration ne peut passer que par la compréhension critique de son passé et parl'élaboration du concept d'idéologie. Dès lors que la philosophie cesse de se penser en opposition au monde réel, elle peut fournir –et elle est la seule à le pouvoir- à la volonté transformatrice la conscience de ses fins et la détermination de ses voies. Alors peut s'instaurer l'interaction féconde entre une pratique qui pousse à penser en faisant émerger des problèmes à résoudre, et une théorie capable en retour de transformer celle-ci en pratique savante, informant par lamaîtrise des possibilités historiques la volonté d'abolir une situation transitoire d'exploitation de la masse deshommes. La onzième thèse a connu une si immédiate et durable fortune, précisément parce qu'elle inaugurait ce rapport inédit du savoir et de la pratique, en congédiant du même coup une conception éthérée de la philosophie etune définition pragmatique de l'action, pour envisager le mouvement sans fin, productif et transformateur dialectiquede leur réconciliation. On ne peut donc séparer le Marx théoricien du Marx militant révolutionnaire.

On ne saurait en conséquence isoler la réflexion Marx iste de sa portée pratique, ni couper la volonté politique s'en réclamant du souci permanent de faire toute sa place à une recherche théorique par définition inachevable.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles