l'illusion condamne-t-elle a l'erreur ?
Publié le 26/11/2005
                            
                        
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Peut-on affirment, et ce de manière légitime, que le mécanisme de l’illusion engendre génétiquement et donc nécessaire l’erreur ? L’illusion est-elle toujours la cause de l’erreur ? Au contraire, le mécanisme de l’illusion ne contient-il pas une part de vérité, notamment sur l’homme et son rapport au monde ? C’est donc l’essence de l’illusion, et avec elle celle de la vérité qui sont ainsi mises à la question.
                                «
                                                                                                                            engendrerait toujours nécessaire de l'erreur) qu'il faut ainsi remettre en cause.	 Problématique 	Peut-on affirment, et ce de manière légitime, que le mécanisme de l'illusion engendre génétiquement et donc	nécessaire l'erreur ? L'illusion  est-elle toujours  la cause  de l'erreur  ? Au  contraire, le  mécanisme de l'illusion  necontient-il  pas une part de vérité, notamment  sur l'homme et  son rapport  au monde ? C'est donc l'essence del'illusion, et avec elle celle de la vérité qui sont ainsi mises à la question.
                                                            
                                                                                
                                                                     Plan  	I-             	L'illusion condamne à l'erreur	  	·         	Le rapport spontané de l'homme au monde et à lui-même est un rapport de confiance.	Nous prenons le monde pour ce qu'il se donne, nous croyons autrui, nous nous fions à nossentiments ou nos impressions.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est ce premier élan que vient contrarier l'expérience del'illusion  : ayant  été busée,  notre confiance  naturelle se trouve  ébranlée.
                                                            
                                                                                
                                                                     Une telledéconvenue provoque une crise qui peut mener au repli sur soi et au découragement : quel'illusion soit possible semble invalider par avance toute prétention à atteindre le vrai ou àprendre appui sur quelque  certitude que ce soit.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aussi le thème de  l'illusion nourrit-il lesdoctrines sceptiques  dont la sagesse  désabusée  recommande  comme seule attitudepossible : la suspension du jugement, l'abstention.	·         	On comprend en ce sens, notamment à travers cette recommandation sceptique, que	l'illusion (en tant qu'assentiment inadéquat du jugement à la réalité) condamne à l'erreur, etque pour se faire, mieux vaut suspendre tout jugement.	·         	On s'aperçoit donc qu'un lien presque génétique existe entre illusion et erreur.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'illusion	en tant  qu'elle  nous trompe  (c'est d'ailleurs  étymologiquement  ce qu'elle  signifie,  jouer,tromper, abuser) nous condamne donc à nous éloigner des chemins sûrs de la vérité, etdonc nous condamne à l'erreur (en tant qu'elle est trompeuse).
                                                            
                                                                                
                                                                    L'erreur est donc le résultatengendré  par le mécanisme  de l'illusion  : prenons  l'exemple  de l'illusion  perceptive  tellequ'elle est décrite  par Descartes  : nous  percevons  le bâton  brisé dans l'eau.
                                                            
                                                                        
                                                                     Nous lecroyons donc  brisé de fait : mais  nous nous trompons  et commettons une erreur (du àl'abus de confiance des sens perceptifs) : ce n'est que la réfraction de la lumière qui donnecette impression.	·          	L'illusion,  en tant qu'elle est  croyance non  fondée et trop  rapidement consentie,	condamne nécessairement à l'erreur, celle du jugement.	  	II-          	Mais l'illusion, en elle-même et pour elle-même ne nous condamne pas à l'erreur.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est	plutôt l'usage qu'on fait d'elle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aucune condamnation nécessaire et définitive	 	·         	Mais affirmer qu'une croyance n'est jamais assurée et qu'il n'y a, par conséquent, pas	de critère possible du vrai qui puisse prémunir contre l'illusion, c'est finalement établir uneéquivalence entre opinion et vérité, croyance et savoir.	·         	Or c'est cette équivalence que la philosophie n'a cessée de dénoncer.
                                                            
                                                                                
                                                                    La recherche du	vrai suppose  une conversion  radicale qui fasse  passer  du plan  de l'opinion  à celui  d'unsavoir fondé en vérité (conversion difficile dont 	Platon	 nous fait le récit dans la fameuse	« allégorie de la Caverne, République, Livre VII, 514 b-517 c).
                                                            
                                                                                
                                                                    Vaincre l'illusion est possibleà condition de résister au premier mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose ànous et comme malgré nous.	·         	L'illusion résulte en effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort.
                                                            
                                                                                
                                                                    Croire, c'est	s'en remettre à quelque chose ou à quelqu'un d'autre que soi pour juger.
                                                            
                                                                                
                                                                    Nous ne sommespar conséquent condamner  à l'illusion ou  à l'erreur  que pour  autant que nous  préféronscroire que juger par nous-mêmes.	·          	A  cet égard,  l'analyse que  fait Descartes  des illusions est  exemplaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    Si  l'illusion	perceptive nous abuse, c'est que nous croyons le témoignage de nos sens et fondons surlui nos jugements.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ne pas croire, en ce cas, signifie refuser de laisser nos sens nous induireen erreur et conduire notre jugement.
                                                            
                                                                                
                                                                    Reprenons l'exemple du bâton brisé : si nous jugeonsqu'il l'est  effectivement,  nous ne sommes  pas victimes  de l'illusion  mais responsable  denotre erreur.
                                                            
                                                                                
                                                                    En elles-mêmes d'ailleurs, les données des sens ne sont ni vraies ni fausses.Les illusions perceptives obéissent à des lois d'organisation du champ perceptif tout aussirégulières que celles qui régissent notre perception dite « normale ».
                                                            
                                                                                
                                                                    « C'est l'entendementseul qui corrige  l'erreur du sens  », Sixième  réponses  aux objections  adressées auxMédiations..
                                                                                                                    »
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