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l'illusion condamne-t-elle a l'erreur ?

Publié le 26/11/2005

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illusion
·         Or c'est cette équivalence que la philosophie n'a cessée de dénoncer. La recherche du vrai suppose une conversion radicale qui fasse passer du plan de l'opinion à celui d'un savoir fondé en vérité (conversion difficile dont Platon nous fait le récit dans la fameuse « allégorie de la Caverne, République, Livre VII, 514 b-517 c). Vaincre l'illusion est possible à condition de résister au premier mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose à nous et comme malgré nous. ·         L'illusion résulte en effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort. Croire, c'est s'en remettre à quelque chose ou à quelqu'un d'autre que soi pour juger. Nous ne sommes par conséquent condamner à l'illusion ou à l'erreur que pour autant que nous préférons croire que juger par nous-mêmes. ·         A cet égard, l'analyse que fait Descartes des illusions est exemplaire. Si l'illusion perceptive nous abuse, c'est que nous croyons le témoignage de nos sens et fondons sur lui nos jugements. Ne pas croire, en ce cas, signifie refuser de laisser nos sens nous induire en erreur et conduire notre jugement. Reprenons l'exemple du bâton brisé : si nous jugeons qu'il l'est effectivement, nous ne sommes pas victimes de l'illusion mais responsable de notre erreur.

Peut-on affirment, et ce de manière légitime, que le mécanisme de l’illusion engendre génétiquement et donc nécessaire l’erreur ? L’illusion est-elle toujours la cause de l’erreur ? Au contraire, le mécanisme de l’illusion ne contient-il pas une part de vérité, notamment sur l’homme et son rapport au monde ? C’est donc l’essence de l’illusion, et avec elle celle de la vérité qui sont ainsi mises à la question.

illusion

« engendrerait toujours nécessaire de l'erreur) qu'il faut ainsi remettre en cause. Problématique Peut-on affirment, et ce de manière légitime, que le mécanisme de l'illusion engendre génétiquement et donc nécessaire l'erreur ? L'illusion est-elle toujours la cause de l'erreur ? Au contraire, le mécanisme de l'illusion necontient-il pas une part de vérité, notamment sur l'homme et son rapport au monde ? C'est donc l'essence del'illusion, et avec elle celle de la vérité qui sont ainsi mises à la question.

Plan I- L'illusion condamne à l'erreur · Le rapport spontané de l'homme au monde et à lui-même est un rapport de confiance. Nous prenons le monde pour ce qu'il se donne, nous croyons autrui, nous nous fions à nossentiments ou nos impressions.

C'est ce premier élan que vient contrarier l'expérience del'illusion : ayant été busée, notre confiance naturelle se trouve ébranlée.

Une telledéconvenue provoque une crise qui peut mener au repli sur soi et au découragement : quel'illusion soit possible semble invalider par avance toute prétention à atteindre le vrai ou àprendre appui sur quelque certitude que ce soit.

Aussi le thème de l'illusion nourrit-il lesdoctrines sceptiques dont la sagesse désabusée recommande comme seule attitudepossible : la suspension du jugement, l'abstention. · On comprend en ce sens, notamment à travers cette recommandation sceptique, que l'illusion (en tant qu'assentiment inadéquat du jugement à la réalité) condamne à l'erreur, etque pour se faire, mieux vaut suspendre tout jugement. · On s'aperçoit donc qu'un lien presque génétique existe entre illusion et erreur.

L'illusion en tant qu'elle nous trompe (c'est d'ailleurs étymologiquement ce qu'elle signifie, jouer,tromper, abuser) nous condamne donc à nous éloigner des chemins sûrs de la vérité, etdonc nous condamne à l'erreur (en tant qu'elle est trompeuse).

L'erreur est donc le résultatengendré par le mécanisme de l'illusion : prenons l'exemple de l'illusion perceptive tellequ'elle est décrite par Descartes : nous percevons le bâton brisé dans l'eau.

Nous lecroyons donc brisé de fait : mais nous nous trompons et commettons une erreur (du àl'abus de confiance des sens perceptifs) : ce n'est que la réfraction de la lumière qui donnecette impression. · L'illusion, en tant qu'elle est croyance non fondée et trop rapidement consentie, condamne nécessairement à l'erreur, celle du jugement. II- Mais l'illusion, en elle-même et pour elle-même ne nous condamne pas à l'erreur.

C'est plutôt l'usage qu'on fait d'elle.

Aucune condamnation nécessaire et définitive · Mais affirmer qu'une croyance n'est jamais assurée et qu'il n'y a, par conséquent, pas de critère possible du vrai qui puisse prémunir contre l'illusion, c'est finalement établir uneéquivalence entre opinion et vérité, croyance et savoir. · Or c'est cette équivalence que la philosophie n'a cessée de dénoncer.

La recherche du vrai suppose une conversion radicale qui fasse passer du plan de l'opinion à celui d'unsavoir fondé en vérité (conversion difficile dont Platon nous fait le récit dans la fameuse « allégorie de la Caverne, République, Livre VII, 514 b-517 c).

Vaincre l'illusion est possibleà condition de résister au premier mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose ànous et comme malgré nous. · L'illusion résulte en effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort.

Croire, c'est s'en remettre à quelque chose ou à quelqu'un d'autre que soi pour juger.

Nous ne sommespar conséquent condamner à l'illusion ou à l'erreur que pour autant que nous préféronscroire que juger par nous-mêmes. · A cet égard, l'analyse que fait Descartes des illusions est exemplaire.

Si l'illusion perceptive nous abuse, c'est que nous croyons le témoignage de nos sens et fondons surlui nos jugements.

Ne pas croire, en ce cas, signifie refuser de laisser nos sens nous induireen erreur et conduire notre jugement.

Reprenons l'exemple du bâton brisé : si nous jugeonsqu'il l'est effectivement, nous ne sommes pas victimes de l'illusion mais responsable denotre erreur.

En elles-mêmes d'ailleurs, les données des sens ne sont ni vraies ni fausses.Les illusions perceptives obéissent à des lois d'organisation du champ perceptif tout aussirégulières que celles qui régissent notre perception dite « normale ».

« C'est l'entendementseul qui corrige l'erreur du sens », Sixième réponses aux objections adressées auxMédiations.. »

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