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L'inconscience a-t-elle valeur d'excuse ?

Publié le 17/03/2009

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Dés lors, l'infraction faite à certaines règles de base de la société ne peut être excusée par l'ignorance, car elles sont considérées collectivement comme évidentes, via l'influence du surmoi.   -Spinoza pousse ce soupçon å l'égard de l'inconscience plus loin, en faisant de la prise de conscience de ses déterminations le but même que doit poursuivre l'entendement humain. Ainsi, si la jalousie est une forme d'ignorance inconsciente de nos motivations, elle ne peut avoir valeur d'excuse car elle relève d'un défaut de connaissance de soi chez le sujet, qui est en droit capable d'identifier les mécanismes passionnels pouvant le pousser å de telles actions (Ethique)   III La conscience comme forme même du devoir : l'inconscience comme opposée au devoir, Kant et Nietzsche   -Kant : la moralité de nos actions, relevant du bien, consiste en l'élévation de notre conscience å l'universel (Critique de la raison pratique). La loi ou le devoir est donc la forme de la conscience accomplie ; la forme de l'inconscience, å l'opposé, est donc le manquement å la loi. La seule valeur positive de la morale est donc la conscience : il est alors impossible de reconnaître une valeur å l'inconscience, fût-elle d'excuse, car l'inconscience est incapable de fonder la moindre valeur.   -Nietzsche parvient au même résultat, mais par une démarche inverse : si la conscience permet de fonder le devoir, cette fondation n'est pas légitime, et relève d'une illusion d'universalité. La conscience paraît dès lors incapable de fonder la moindre valeur positive, contrairemebnt à ce que pense Kant. Par conséquent, l'inconscience ne peut pas fournir une valeur d'excuse qui viendrait contrebalancer la valeur dominante de la conscience, car celle-ci a été invalidée. La valeur de l'inconscience est donc essentiellement et exclusivement positive, porteuse de liberté et d'affirmation de soi, et mérite donc la louange, et non plus l'indulgence.   Conclusion   -L'inconscience ne peut en elle-même avoir valeur d'excuse : ce n'est le cas que si elle revêt les traits de l'ignorance.

1 - Dans quelle situation invoque-t-on une excuse ? Est-ce la même chose qu'une explication ? 2 - Donnez des exemples illustrant l'inconscience. 3 - La question se pose-t-elle de la même façon pour une erreur que pour une faute ? Trouvez des exemples illustrant ces deux cas de figure. 4 - Ce que vous savez de l'inconscient peut-il vous aider à comprendre l'inconscience ? 5 - En quoi le sujet posé est-il différent de : « L'inconscient a-t-il valeur d'excuse ? «

« Introduction Il est fréquent, en justice, de voir des prévenus et leurs défenseurs invoquer des motifs psychologiques ou mêmepsychanalytiques au titre de circonstances atténuantes.

Le libellé, qui demande si pareil recours peut aller jusqu'àl'excuse, n'échappe pas à cette tonalité judiciaire.

L'inconscient peut-il me disculper, m'ôter toute responsabilité ? Sila question se pose, c'est qu'en recourant à l'inconscient on recourt à une théorie déterministe, qui nie la liberté dela pensée et de l'action humaines.

Mais n'y a-t-il pas un peu trop de facilité à instrumentaliser ainsi la théorie, à enfaire le moyen magique d'échapper à nos responsabilités ? Même en prenant en compte une théorie « dure » del'inconscient, faut-il conclure que ma pensée et mon action perdent toute liberté ou est-ce que j'en demeure aucontraire irréductiblement responsable Lignes directrices. I.

Admettre l'hypothèse d'un inconscient psychique, c'est l'admettre d'avance comme déterminante.Dans sa formulation freudienne, l'hypothèse de l'inconscient fait système, et elle exprime très clairement undéterminisme.

Freud nie la liberté de l'esprit.

L'inconscient fait donc destin, et il suffit d'invoquer cette théorie pourmettre en évidence que je ne suis pas l'auteur réel de mes pensées et de mes actes.

L'inconscient semble doncpouvoir fonctionner comme une excuse, un alibi. Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

Il yaurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..

Pour le direbrutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes etoute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-diresubirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas« maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimerdirectement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales,professionnelles, morales du sujet.

Notre président subit donc deux forcescontraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes,l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président,parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas êtrelà.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet.

Il n'ya pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces. L'hypothèse Freud ienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normesconscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles.

Ce second groupede désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à laconscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif. Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normesconscientes et morales que j'accepte.

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même, ce conflit,ce symptôme.. »

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