Devoir de Philosophie

L'inconscient est-il un destin'?

Publié le 26/03/2015

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Commentaire

Ce devoir, excellent dans son ensemble, n'avait cependant pas pris un fort bon départ. Le candidat, qui voit tout de suite le centre même du problème (contradiction de la paix intérieure par une dissimulation de soi à soi), ne prend pas le soin de formuler explicitement le problème qu'il cherche à résoudre; il le suppose connu. Et au lieu de le poser, il le remplace par un plan qui n'a là que faire. Pour-quoi annoncer, au départ : « nous verrons ceci... nous nous demanderons si... «? On le verra bien, au présent, quand on y sera; inutile de commencer par le dire d'abord au futur. Son plan est d'ailleurs exposé d'autant plus mala¬droitement qu'il est présenté comme une simple énuméra¬tion : « D'abord... puis... enfin... «, comme si ces parties étaient juxtaposées sans liaison entre elles. Bref, le début est très maladroit et donnerait plutôt un exemple de ce qu'il ne faut pas faire.

Mais, heureusement, le candidat redresse tout de suite la situation, et si la position du problème n'est pas fameuse, la manière de le traiter est très bonne.

« il ira réinvestir le triangle œdipien en donnant le rôle du père à l'ensemble des habitants du Kibboutz et à 40 la société en général qui les privent de leur père.

Car, pour Freud, la triangulation de l'inconscient qui serait prise pour cause de nos actes est une nécessité sociale.

Le drame familial permet, par le type d'instinct qu'il provoque, de défendre toutes les formes de civilisa- 45 tions et de cultures; c'est pour cette raison qu'il se trouve dans toutes les formes de civilisations car, sans lui, elles ne pourraient survivre.

La structure de l'inconscient freudien, en tant que cerbère de la cons­ cience face aux assauts des forces instinctuelles, fonc- 50 tionne comme une fatalité nécessaire à notre survie.

Ce fut Reich qui, le premier, s'insurgea contre cet aspect de la pensée freudienne, car, en synthétisant la pensée de Freud avec celle de Marx il a, en inté­ grant le système familial à l'intérieur du système éco- 5 5 nomique et politique, ajouté la notion de mouvement dialectique.

Ainsi les structures psychologiques qui sont en nous, et les institutions qui les provoquent peuvent être transformées de telle façon que nos pul­ sions instinctuelles soient libérées dans leur maturité 60 primitive.

Car, si pour Reich le noyau de psychoné­ vroses provoqué par une fixation parentale, alimenté sans cesse par le refoulement sexuel qui existe à chaque instant (névrose actuelle), est bien l'origine de com­ portements tendant à favoriser les intérêts du pouvoir, 65 il est possible de briser cette « cuirasse caractérielle » en supprimant l'origine de ce refoulement qui n'est pas seulement la famille patriarcale, mais aussi les institutions morales au service d'un pouvoir écono­ mique.

Cependant il est également possible d'en finir 70 avec la structure névrotique de l'inconscient par la notion de puissance orgastique, car quand toute l'énergie libidinale est libérée, la « stase libidinale » provoquée par le refoulement ne vient plus alimenter la vieille psychonévrose qui se met à dépérir.

Et c'est 75 à partir de ce moment que notre inconscient cesserait d'être notre destin, car nous serions libérés des anciennes fixations parentales.

Ainsi, pour Reich, l'ancrage de la libido dans le vécu génital permettrait - 15 -. »

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