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L’inconscient est-il un destin ?

Publié le 03/02/2020

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Ce qui implique que dans l’optique freudienne comme dans l’optique reichéenne la notion de causalité se trouve défendue même si la perspective est inversée. Car, comme Nietzsche le démontra, la notion de libre arbitre est liée à la notion de causalité. Le 125 sujet, perçu comme cause de ses actes, est pour lui une abstraction métaphysique qui résulte de la croyance en un moi propre libéré de toute subjectivité qui ne soit dans sa pureté d’essence pensante liée à aucun déterminisme qui ne vienne entacher la 130 libre disposition qu’il a du monde matériel qui l’entoure (cf. Helvétius). Cette interprétation de la causalité est pour Nietzsche aussi fausse que son contraire. Car après avoir rayé la notion de libre arbitre, il va supprimer aussi son contraire, le « serf 135 arbitre », proche lui de la conception freudienne où l’homme n’est qu’un instrument dans les mains d’un pouvoir qui le dirige (conception du libre arbitre inversée, cf. Bentham). Face à ces deux conceptions opposées et complémentaires, Nietzsche va opposer 140 la notion de volonté de puissance; où les forces impersonnelles qui nous constituent peuvent atteindre des hausses et des baisses d’intensité; la notion de destinée n’ayant aucun sens dans la mesure où il n’y a pas de sujet séparé de l’objet; mais simplement un 145 chaos de forces instinctuelles non structurées qui luttent entre elles (qui sont donc toutes liées entre elles d’une façon accidentelle). Pour qu’il y ait destin il faut qu’il y ait identité, or comment pouvons-nous avoir une identité si les forces qui nous constituent 150 instinctuellement ne sont pas stables dans leurs effets sur notre conscience, et si d’autre part étant inconscientes elles ignorent totalement la cause et l’effet, le libre arbitre et le serf arbitre, le sujet et l’objet?

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