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L'intérêt peut-il être une valeur morale ?

Publié le 17/01/2022

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La notion d'intérêt peut signifier ici intérêt personnel ou intérêt commun ; l'intérêt peut être égoïste ou « généreux «. Si l'un des deux types d'intérêt devait être une valeur morale, ce serait nécessairement l'intérêt commun puisque celui-ci se soucie de l'autre en tant que personne ou que semblable. Mais qu'est-ce qu'une valeur morale ? On pourrait la définir ainsi : un principe partagé par les membres d'une même communauté voire par tous les être humains et qui guide leurs actions afin que celles-ci soient bonnes.

I) La morale semble devoir être désintéressée.

A) La morale doit être désintéressée. Une action bonne ne peut l'être, semble-t-il que si celui qui l'accomplit le fait non pas dans son intérêt propre. J'agis moralement en tant que je suis des préceptes valables pour tous et admis comme moraux. Par exemple, on a du mal à considérer comme moral un chanteur qui participe à une oeuvre caritative tout en se faisant une bonne publicité.

B) Pour Kant, une action ne peut être morale que si elle est accomplie par devoir en vue du devoir seul et non en vue d'un intérêt quelconque.

 

La notion d’intérêt peut signifier ici intérêt personnel ou intérêt commun ; l’intérêt peut être égoïste ou « généreux «. Si l’un des deux types d’intérêt devait être une valeur morale, ce serait nécessairement l’intérêt commun puisque celui-ci se soucie de l’autre en tant que personne ou que semblable. Mais qu’est-ce qu’une valeur morale ? On pourrait la définir ainsi : un principe partagé par les membres d’une même communauté voire par tous les être humains et qui guide leurs actions afin que celles-ci soient bonnes.

 

« «La doctrine qui donne comme fondement à la morale l'utilité ou le principe du plus grand bonheur affirme que les actions sont bonnes ou mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur, ou à produire lecontraire du bonheur.

Par bonheur on entend le plaisir et l'absence de douleur; par malheur la douleur et laprivation de plaisir.

(L'Utilitarisme, 1861.) Explication Faire de l'utilité et du plaisir personnel un principe moral a quelque chose de provocant: il semble que si j'agispour mon utilité, je n'agis pas par pur devoir, et donc pas de manière morale.

C'est ce que dirait Kant parexemple.

Quant au plaisir, la morale chrétienne le considère comme immoral en tant que tel.

Le revendiquercomme valeur morale est donc quasiment scandaleux [voir Épicure à ce sujet].

Mill se défend que son proposait une telle portée scandaleuse: il ne s'agit pas pour lui de tirer la morale vers le bas, mais de tirer vers lehaut les notions de plaisir et d'utilité.

Celles-ci consistent en fait à accomplir en soi les qualités humaines lesplus nobles («Mieux vaut être un homme insatisfait qu'un porc satisfait» dit-il), et à travailler au bonheur del'humanité. Exemple d'utilisation Le texte de Mill est intéressant à mettre en regard de la conception kantienne de la morale, selon laquelleagir par devoir est strictement opposé à agir par utilité.

Encore faut-il bien garder en mémoire, lorsque l'onfait cette comparaison, que Mill ne confond pas utilité et intérêt égoïste.

L'antinomie entre les deux auteursn'est donc pas aussi forte qu'on peut le croire au premier abord (contrairement à l'opposition Kant / Sade parexemple).

Ce qui est intéressant chez Mill, c'est qu'il introduit d'une part la notion d'une quantification dubonheur: ainsi le bonheur n'est pas un état fixe et défini: être absolument heureux n'est pas concept qui aitun sens, on est seulement plus ou moins heureux; de plus, Mill récuse qu'il y ait une définition unique,universellement valable, du bonheur: la nature de ce qui rend l'un ou l'autre heureux dépend des préférencesde chacun ; le seul universel, c'est que chacun recherche le bonheur; quant à son contenu, il varie selonchacun. III) L'intérêt personnel comme valeur morale A) Dans les deux exemples précédents, il semblerait que ce ne soit pas réellement l'intérêt commun qui soitguide de l'action et donc valeur morale.

Celui-ci semble cacher un intérêt égoïste et personnel.

Dans lechristianisme le croyant agit tout en considérant l'autre dans le but de s'attirer les faveurs de Dieu.

Dansl'utilitarisme, seules les conséquences permettent de juger de la moralité d'une action.

Or il est possiblequ'une action effectuée dans une intention purement égoïste puisse avoir pour conséquence unemaximisation du bonheur du plus grand nombre.

Nous en revenons au problème de la moralité ou non duchanteur de notre première partie. B) L'intérêt personnel n'est-il pas alors le guide de nos actions ? Ne peut-on pas dire, avec Mandeville que « levice privé fait le bien public » ? Il semblerait en effet, et même Kant l'admet, qu'il est impossible de savoir siune personne agit par devoir et donc de manière complètement désintéressée ou par simple intérêtpersonnel.

Par là même, nous pourrions considérer que l'intérêt personnel peut être guide de l'action et êtreérigé en valeur morale en tant qu'il contribue à faire le bien de tous.

(Mandeville, La fable des abeilles ] Conclusion Il est, semble-t-il, impossible de déterminer quelle est l'intention d'une personne quand elle agit moralement.Agit-elle par devoir et de manière complètement désintéressée comme le souhaiterait Kant ou au contraire parintérêt purement égoïste ? En tant que ceci reste inexorablement inconnaissable, ne devrions-nous pas accepterque l'intérêt personnel puisse être érigée en valeur morale en fonction des conséquences de l'action guidée parcelui-ci.. »

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