Devoir de Philosophie

l'inutile a-t-il une valeur ?

Publié le 28/11/2005

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La philosophie essaie, tente, de rendre compte de ce qui est. C'est-à-dire de l'expliquer. Soit simplement en en énonçant les mécanisme, soit en essayant d'en donner le sens. On en arrivera ainsi à des questions dites métaphysiques : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » (Leibniz). Enfin, si la philosophie, selon Platon, commence par l'aveu de l'ignorance, son but est de faire cesser celle-ci. Son but est la connaissance. Aristote insiste sur ce point essentiel, sur l'image que la science et la philosophie se font d'elles-mêmes : « Il est évident qu'ils poursuivaient la science pour savoir, et non en vue de quelque autre utilité. » Les philosophes recherchent le savoir pour le savoir et non pour une quelconque utilité pratique immédiate. Cela ne veut en aucun cas dire que la philosophie n'a aucun intérêt.

Dans ce sujet, il est question de savoir s'il est possible et légitime de réduire la valeur à l'utilité. Nous vivons dans une société où chacun doit collaborer avec tous les autres (c'est la division sociale du travail), ce qui suppose une action efficace, capable de parvenir à une fin à l'aide d'un choix des moyens appropriés. Être efficace, c'est savoir ce qui est utile. Pourtant, nous nous livrons à des activités qui ne visent pas nécessairement l'efficacité et qui sont, en ce sens, plus désintéressés, n'étant à elle-même que leur propre fin. Par exemple, l'artiste nous plonge dans un monde où les objets de la vie quotidienne acquièrent une nouvelle valeur puisqu'elle ne sont pas envisagées comme des outils mais comme des choses belles. De même la morale ne doit pas se soucier de l'efficacité mais défendre un certain nombre de valeurs, au risque d'aller à contre-courant de ce qui se fait et se pratique. Dés lors, ce qui a de la valeur n'est pas toujours ce qui est utile et nécessaire, sans quoi il n'y aurait plus d'art, de philosophie ou encore d'utopie. Ce qui prouve bien que la valeur ne dépend pas exclusivement des choses mais aussi de l'attention que l'homme porte aux choses. L'utile est ce qui peut satisfaire des besoins. Mais l'existence ne se limite pas à des satisfactions élémentaires, le désir du superflu peut aussi lui donner de la valeur. Toutefois, le plus souvent, le désir du superflu peut être la sanction d'une servitude sauf dans le cas de l'art, la littérature ou de la philosophie.

« qu'on ne peut ignorer - et non l'adaptation de l'oeuvre à telle ou telle fin extérieure, qu'elle soit économique,politique, religieuse.

La nécessité interne à l'oeuvre prime sur la nécessité externe.

Si le projet initial de l'artrésidait dans l'accomplissement des plus hautes fins de l'homme, dans l'accession à un idéal désintéressé-enl'absence d'un consensus sur cet idéal -, l'art d'aujourd'hui ne se limite-t-il pas dès lors à la remise enquestion de tout rapport utilitaire avec le monde? La beauté, la pensée sont désintéresséesPour Aristote, la pensée, la réflexion désintéressée, la contemplation dubien sont les activités les plus élevées, celles qui sont le plus aptes ànous rendre heureux. « Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premierspenseurs aux spéculations philosophiques.

Au début, ce furent lesdifficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant ainsipeu à peu, ils cherchèrent à résoudre des problèmes plus importants,tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles, enfinla genèse de l'Univers.

Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'estreconnaître sa propre ignorance (et c'est pourquoi aimer les mythesest, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe estcomposé de merveilleux).

Ainsi donc, si ce fut pour échapper àl'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, ilest clair qu'ils poursuivaient la science en vue de connaître et non pourune fin utilitaire.

Ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve:presque tous les arts qui s'appliquent aux nécessités, et ceux quis'intéressent au bien-être et à l'agrément de la vie, étaient déjàconnus, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre.Il est donc évident que nous n'avons en vue, dans la philosophie, aucun intérêt étranger.

Mais, de même que nous appelons homme libre celui qui est à lui-même sa fin etn'est pas la fin d'autrui, ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit libre, car elleseule est sa propre fin.

» Dans un passage de la « Métaphysique » (Livre A, chapitre 2), Aristote explique l'origine de la philosophie et le but qu'elle poursuit.

« Ce qui à l'origine poussa les hommes aux premières recherches philosophiques, c'était, comme aujourd'hui, l'étonnement . » L'admiration et l'incompréhension devant le monde poussent l'homme à chercher à comprendre et à rendre compte de ce qui l'entoure.

Ainsi naît laphilosophie, qui n'a d'autre but que de tendre à expliquer le monde. Dans ce passage de la « Métaphysique », Aristote reprend l'enseignement de son maître.

En effet, Platon écrit dans le « Théétète » : « il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment : s'étonner.

La philosophie n'a point d'autre origine... » L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique.

L'étonnement consiste en l'arrêt admiratif devant une chose que l'on ne comprend pas.

Le mot n'est pas à comprendre ausens moderne cad la stupéfaction devant quelque chose d'inhabituel. Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant un phénomène extraordinaire, qui échappe à la routine, et dont il est clair qu'on ne le comprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriqueshabituelles.

Or les phénomènes les plus communs ne sont pas les plus connus, tant sen faut, et le sentimentde connaître ce que l'on voit souvent n'est qu'une illusion. L'étonnement qui frappe le philosophe concerne n'importe quelle chose, aussi banale soit-elle en apparence.

C'est d'abord l'admiration devant la nature, et l'aveu de son incompréhension devant sesmécanismes.

« Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance [...] ainsi donc ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie. » Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets à notre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.

Deuxpoints sont remarquables : Þ D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherchesphilosophiques sont des exemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait laséparation de la science d'avec la philosophie est très tardive.

Elle date du XVIII ème siècle, ettous les grands noms de la philosophie furent aussi, jusqu'à cette époque au moins, des grandsnoms des sciences. Þ D'autre part, l'étonnement e s'exerce pas sur des choses extraordinaires, mais tout simplementdevant ce qui est, et dont la nature nous offre chaque jour le spectacle comme la course du Soleil,les marées, etc.

La philosophie essaie, tente, de rendre compte de ce qui est.

C'est-à-dire de. »

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