Devoir de Philosophie

l'obéissance est-elle toujours synonyme de sagesse ?

Publié le 28/11/2005

Extrait du document

Or, c'est précisément dans ce sens d'une inter-limitation réciproque des citoyens, c'est-à-dire dans un sens horizontal, que l'obéissance est valable et légitime. Elle garantit la liberté du citoyen et la cohésion socio-politique de la cité. L'obéissance politique suppose la liberté du citoyen, parce que celui-ci obéit à une loi qu'il a lui-même voulue. De ce point de vue, une forme d'obéissance est rendue illégitime si elle s'oppose à la liberté du citoyen (dans un sens vertical), par exemple si un tyran prend les commandes du pouvoir, et s'interpose ainsi entre les citoyens et les lois qui doivent être l'expression pure de sa propre volonté ; l'obéissance à un tel tyran serait une servitude, et serait contraire à la sagesse, car contraire à la liberté du citoyen. C'est en ce sens que l'obéissance du citoyen rend illégitime l'obéissance au tyran : car l'une suppose une liberté que l'autre abolit.     III. L'obéissance peut être synonyme de sagesse si son principe directeur se trouve dans la partie rationnelle de l'âme (Platon).   Selon Platon, la sagesse constitue avant tout un savoir, d'où leur appellation commune, en grec, de sophia. Si l'obéissance a quelque rapport à la sagesse, c'est donc qu'elle a rapport au savoir, et plus précisément à la partie de l'âme où est rendue possible l'accès à la science : la partie rationnelle. Toute obéissance est "sage" si elle tire son principe recteur dans la partie rationnelle de l'âme, parce que cette partie a rapport avec la vérité, c'est-à-dire avec la Forme immuable du Bien.

- Obéir, c'est se placer sous la domination de quelqu'un ou de quelque chose d'extérieur à soi, c'est faire acte de soumission ; ce que permet la soumission, c'est l'auto-limitation de la sphère du sujet agissant, grâce à laquelle d'autres sphères peuvent coexister avec celle de ce sujet.

- En tant qu'elle permet une coexistence des sujets par l'auto-limitation qu'ils s'imposent, l'obéissance peut-être assimilée à la sagesse, si l'on entend par celle-ci une sorte d'attitude raisonnée qui permet une certaine cohésion sociale ou politique qui, sans elle, serait impossible.

-Néanmoins, on peut se demander si l'obéissance, pour être assimilée à la sagesse, ne devrait pas faire appel à un principe supérieur que la simple obéissance, puisque celle-ci peut se révéler être tout aussi néfaste pour un bon équilibre, tant individuel que social : en effet, comment pourrait-on considérer que l'obéissance à ses pulsions ou à tyran sont des signes de la sagesse ?

- Ainsi, quel critère fondamental faut-il assurer pour que l'obéissance constitue une voie solide vers la

sagesse ? Comment distinguer la "bonne" de la "mauvaise" obéissance, en ce sens ?

 

Liens utiles