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L'oeuvre d'art n'est-elle que produit de luxe ou moyen d'évasion?

Publié le 13/03/2005

Extrait du document

- Pour échapper à une réalité bien trop décevante, on se tourne vers une représentation qui relève du fantasme. C'est un peu comme si, par le biais de l'art, nous cherchions à réintroduire le monde du rêve dans l'état de veille. D'où l'idée que l'art est là pour transporter le spectateur dans un autre monde, un monde qui n'est pas le monde réel, mais un monde irréel, tissé par le désir. Le cinéma est en ce sens le prototype postmoderne de l'art comme fuite.   L'oeuvre d'art ne peut être un moyen d'évasion que parce qu'il est inutile Pourtant il faut bien voir que l'art ne peut permettre de s'évader du monde, que parce qu'il n'est pas intégré dans une logique utilitaire. Schopenhauer explique ainsi que l'art parce qu'il extrait l'objet représenté de son contexte relationnel et de son possible utilité pour la volonté, permet de contempler un autre monde, soustrait à la logique utilitaire. "L'art est-il utile ? Oui. Pourquoi ? Parce qu'il est l'art.

L'art peut à la base aussi bien désigner la technique, le savoir-faire mais aussi les beaux-arts. L'œuvre d'art appartient bien entendu à la catégorie des beaux-arts. C'est une création libre de forme, qui dans sa conception classique doit rechercher la beauté. Ce qui distingue la technique de l'art, c'est que la première vise la production efficace de choses utiles pour l'homme, alors que l'art se caractérise par son inutilité. Dès lors, l'art est un objet qui intervient lorsque les besoins sont assouvis. Pourtant, l'art n'est-il pas le domaine privilégié de l'imagination? N'est-il pas la marque d'un besoin de fuir le réel? En définitive,  l'art ne peut-il pas être un moyen d'évasion justement parce qu'il n'est pas inscrit dans une logique utilitaire?

« se déprendre du monde et de le mettre à distance.

Dès lors, l'art semble être le meilleur moyen de s'évader de laréalité.Ainsi, pour Freud, l'imagination est ce qui permet à l'homme de donner satisfaction à ses désirs dans un autre plande la réalité.

Il affirme ainsi que l'artiste "comme le névropathe s'était retiré loin de la réalité insatisfaisante dans cemonde imaginaire." « Il existe notamment un chemin de retour qui conduit de la fantaisie à laréalité: c'est l'art.

L'artiste est en même temps un introverti qui frise lanévrose.

Animé d'impulsions et de tendances extrêmement fortes, il voudraitconquérir honneurs, puissance, richesses, gloire et amour des femmes.

Mais,les moyens lui manquent de se procurer ces satisfactions.

C'est pourquoi,comme tout homme insatisfait, il se détourne de la réalité et concentre toutson intérêt, et aussi sa libido, sur les désirs créés par sa vie imaginative, cequi peut le conduire facilement à la névrose...

Et voici comment l'artisteretrouve le chemin de la réalité.

Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il n'est pasle seul à vivre d'une vie imaginative.

Le domaine intermédiaire de la fantaisiejouit de la faveur générale de l'humanité, et tous ceux qui sont privés dequelque chose y viennent chercher compensation et consolation.

Mais lesprofanes ne retirent des sources de la fantaisie qu'un plaisir limité.

Lecaractère implacable de leurs refoulements les oblige à se contenter des raresrêves éveillés dont il faut encore qu'ils se rendent conscients.

Mais levéritable artiste peut davantage.

Il sait d'abord donner à ses rêves éveillésune forme telle qu'ils perdent tout caractère personnel susceptible de rebuterles étrangers, et deviennent une source de jouissance pour les autres.

Il saitégalement les embellir de façon à dissimuler complètement leur originesuspecte.

» Freud, Introduction à la psychanalyse, p.

403, Payot. Introduction: ü Idée générale du texte : Artiste, tout en étant apparenté au névropathe en ce qu'il se détourne du réel, n'en accomplit pas moins une oeuvre consistance, objective, retrouvant par sa création, la voie de la liberté et lecontact avec autrui. ü Intérêt philosophique : Peut-on expliquer la création artistique à partir des processus inconscients du refoulement ou bien est-elle rigoureusement irréductible à une satisfaction imaginaire de désirs inconscients? Explicationfreudienne consiste à expliquer le supérieur par l'inférieur.

Or, sacralisation de l'art.

Faut-il dès lors désacraliserl'art? ü Structure du texte : Ø "Il existe ...

névrose " => // artiste et névrosé qui tous 2 se détournent de la réalité. Ø " Et voici ...

suspecte " => retour au réel de l'artiste. Etude ordonnée: [ Première partie]Rôle " programmatique " de la 1ière phrase, annonçant le développement qui va suivre.

Passage de l'imaginaire au réel, de la fantaisie à ce qui est actuel où l'artiste retrouve les autres hommes.

Freud définit l'artiste, le créateur del'oeuvre d'art, à partir des processus pathologiques et névropathiques qu'il expérimente: c'est un introverti, cad unsujet se repliant dans son monde intérieur et y cherchant satisfaction.

Attentif non au monde, mais à soi.Détachant sa " libido " de la réalité extérieure, l'artiste est au bord de la névrose, cad une affection mentale, sans base anatomique connue dont les symptômes expriment symboliquement un conflit trouvant ses racines dansl'histoire infantile du sujet.

Créateur, animé de tendances impérieuses spontanées et irréfléchies extrêmementfortes.

Artiste, siège d'instincts et de besoins vigoureux, intenses et abondants.

Dimension sociale de l'objet de cesdésirs.

Point l'idéal, point la Déesse de la beauté que l'artiste veut conquérir, mais plutôt les honneurs, l'éclat, ladistinction sociale.

Il veut non point les femmes, mais l'amour des femmes, cad leur attachement à sa personne.

Ceque désire l'artiste, ce sont les signes du prestige, le pouvoir, l'argent, les honneurs et la considération.

Etre fragilecherchant les manifestations d'une puissance qui cicatriseraient et panseraient sa vulnérabilité, sa complexionfragile."Mais ": difficultés auxquelles se heurtent l'artiste.

Opposition: fond irrationnel et quasi biologique, très puissant et réalisations sociales déficientes. Freud parle non pas de volontés mais d'inclinations puissantes.

Ce qui compte, ce sont les volontés et non point les tendances pour réaliser ses vues.

Artiste manque de moyens, cad de médiationspour objectiver ses projets ( moyen est organe de la volonté).

N'obtenant pas ce qu'il souhaite sans le vouloir,l'artiste détache sa libido, énergies de ses pulsions sexuelles, du monde extérieur qui ne correspond pas à sesvoeux.

Insatisfaction.

Il réinvestit tout cette énergie sexuelle dans la sphère des désirs, des tendances vers un buten tant qu'ils opèrent dans le domaine de la représentation de l'esprit, dans celui de l'irréel.

Déçu par le réel, c'estdans l'imaginaire que l'artiste va se replier.

Repliement peut conduire à la maladie mentale.

Image assez négative del'artiste, c'est un faible, un velléitaire, sujet aux conflits névrotiques et aux introversions pathologiques.[ Seconde partie]Si la plupart des hommes n'obtiennent qu'une maigre compensation et des satisfactions très limitées au sein de cetimaginaire.

L'artiste y retrouve les autres hommes et le monde.Passage d'un plaisir limité à une oeuvre réelle que nous donne à voir cette phrase, en un raccourci.

Itinéraire qui. »

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