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L'oeuvre d'art nous apprend-elle quelque chose ?

Publié le 17/01/2022

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1. L'oeuvre d'art comme source de connaissances

ARISTOTE, Poétique « La tendance à l'imitation est instinctive chez l'homme et dès l'enfance. Sur ce point il se distingue de tous les autres êtres, par son aptitude très développée à l'imitation. C'est par l'imitation qu'il acquiert ses premières connaissances, c'est par elle que tous éprouvent du plaisir. La preuve en est visiblement fournie par les faits : des objets réels que nous ne pouvons pas regarder sans éprouver du déplaisir, nous en contemplons avec plaisir l'image la plus fidèle ; c'est le cas des bêtes sauvages les plus repoussantes et des cadavres. La cause en est que l'acquisition d'une connaissance ravit non seulement le philosophe, mais tous les humains même s'ils ne goûtent pas longtemps cette satisfaction. Ils ont du plaisir à regarder ces images, dont la vue d'abord les instruit et les fait raisonner sur chacune. S'il arrive qu'ils n'aient pas encore vu l'objet représenté, ce n'est pas l'imitation qui produit le plaisir, mais la parfaite exécution, ou la couleur ou une autre cause du même ordre Comme la tendance à l'imitation nous est naturelle, ainsi que le goût de l'harmonie et du rythme (...), à l'origine les hommes les plus aptes par leur nature à ces exercices ont donné peu à peu naissance à la poésie par leurs improvisations.

« Plan : I.

Par delà la connotation positive inhérente au verbe « apporter quelque chose à quelqu'un », dans quelle mesurel'oeuvre d'art peut-elle ne pas être bénéfique ? II.

Cependant ne peut-on voir dans l'oeuvre d'art la source d'apports nécessaires à l'homme III.

Dans quelle mesure l'oeuvre d'art se détache-t-elle de cette perspective utilitariste ? Par delà la connotation positive inhérente au verbe « apporter quelque chose à quelqu'un », dansquelle mesure l'oeuvre d'art peut-elle ne pas être bénéfique ?I. 1.

Définition philosophique de l'oeuvre d'art KANT, Critique de la faculté de juger « Devant une production des beaux-arts, on doit avoir conscience que c'est de l'art et non de la nature,mais il faut aussi que la finalité dans la forme de l'oeuvre paraisse aussi libre de toute contrainte de règlesarbitraires que si c'était un produit pur et simple de la nature.

C'est sur ce sentiment de liberté - libertéjointe à la finalité - que repose la sorte de plaisir qui est seule universellement communicable, sanscependant se fonder sur des concepts.

La nature était belle quand elle avait l'aspect d'une oeuvre d'art ;l'art à son tour ne peut être appelé beau que si, tout en nous laissant conscients qu'il est de l'art, il nousoffre pourtant l'aspect de la nature.

En effet, qu'il s'agisse d'art ou de nature, nous pouvons dire en général :est beau ce qui plaît dans le simple jugement (non dans la sensation ni par un concept).

Or, l'art a toujoursun certain dessein : produire quelque chose.

Si c'était une simple sensation (purement subjective) qui soitaccompagnée de plaisir, cette production ne plairait dans le jugement que par l'intermédiaire de la sensibilité.Si le dessein était de produire un objet déterminé, l'objet produit par l'art ne plairait qu'au moyen deconcepts : ce ne serait plus l'un des beaux-arts, mais un art mécanique.

Ainsi la finalité dans les productionsdes beaux-arts, quoique produite à dessein, ne doit pas le paraître ; autrement dit, l'art doit avoirl'apparence de la nature, bien que l'on ait conscience qu'il est de l'art.

Or, une production de l'art paraîtnaturelle à la condition que les règles, qui seules lui permettent d'être ce qu'elle doit être, aient étéobservées exactement, mais que cet accord ne soit pas acquis péniblement, qu'il ne laisse pas soupçonnerque l'artiste avait la règle sous les yeux et les facultés de son âme entravées par elle.

» « L'art est distingué de la nature comme le «faire» (facere) l'est de l'« agir» ou du « causer » en général(agere), et le produit ou la conséquence de l'art se distingue en tant qu'oeuvre (opus) du produit de lanature en tant qu'effet (effectus).

En droit, on ne devrait appeler art que la production par liberté, c'est-à-dire par un libre arbitre, qui met la raison au fondement de ses actions.

On se plaît à nommer une oeuvred'art (Kunstwerk) le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n'est qu'uneanalogie avec l'art; en effet, dès que l'on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexionproprement rationnelle, on déclare aussitôt qu'il s'agit d'un produit de leur nature (de l'instinct), et c'estseulement à leur créateur qu'on l'attribue en tant qu'art.

Lorsqu'en fouillant un marécage on découvre,comme il est arrivé parfois, un morceau de bois taillé, on ne dit pas que c'est un produit de la nature, maisde l'art ; la cause productrice de celui-ci a pensé à une fin, à laquelle l'objet doit sa forme.

On discerned'ailleurs un art en toute chose qui est ainsi constituée qu'une représentation de ce qu'elle est a dû, dans sacause, précéder sa réalité (même chez les abeilles), sans que toutefois cette cause ait pu penser l'effet(ohne dass doch die Wirkung von ihr eben gedacht sein dürfe) ; mais quand on nomme simplement une choseune oeuvre d'art pour la distinguer d'un effet naturel, on entend toujours par là une oeuvre de l'homme.

» 2.

L'oeuvre d'art comme source de manipulation – l'art de la propagande On peut penser pour en rester au Xxème siècle à la propagande nazie ou soviétique.

Les régimes totalitairesutilisaient l'art en vue de désinformer et de manipuler les masses.

Pour le régime soviétique stalinien, on peutciter certains peintres officiels du régime : Plastov , Romas , Toidze , Guerassimov , Boris Vladimirski.

Et pour le III è Reich : 3.

L'art comme imitation du réel – un pâle simulâcre falsificateur PLATON, République X « Cet artisan dont je parle n'est pas seulement capable de faire toutes sortes de meubles, mais il produitencore tout ce qui pousse de la terre [...], tout ce qu'il y a dans le ciel, et tout ce qu'il y a sous la terre,dans l'Hadès.

Voilà un sophiste tout à fait merveilleux l [...] Si tu veux prendre un miroir et le présenter detous côtés ; tu feras vite le soleil et les astres du ciel, la terre, toi-même, et tous les êtres vivants, et lesmeubles, et les plantes, et tout ce dont nous parlions à l'instant.

Oui mais ce seront des apparences et nondes réalités [...] Mais tu me diras, je pense que ce que fait [le peintre, plus que tous les artisans] n'a point. »

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