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L'oeuvre d'art nous apprend elle quelque chose sur le réel?

Publié le 11/04/2005

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Le portrait, si fidèle soit-il, ne nous enseigne rien sur le personnage mais, au contraire, tronque sa réalité. Seule une partie de son visage est représenté et seule la surface visible est peinte. Pourquoi s'arrêter sur l'aspect extérieur du visage ? Pourquoi ne pas peindre également les veines, les muscles ou les nerfs ? Car eux aussi font parti du réel. L'art imitatif ne nous apprend donc rien du réel mais pire encore, il fausse le réel. Il en est de même du paysage ou du tableau notion abstraite construite dans l'esprit de l'artiste car la nature méconnaît le paysage ; la nature est d'un bloc et non un découpage nécessairement subjectif et arbitraire de l'artiste. Ainsi, une critique de l'image peut se dégager en tant que trompeuse et mensongère vis à vis du réel. En effet, elle tend à se faire passer pour le réel lui-même ; son statut  passe de simple reproduction à réalité. Aussi connaît-on Napoléon parce qu'on en aurait vu des tableaux, la statue de la Liberté parce qu'aperçue en photo, le naufrage du Titanic en visionnant le film du même nom ou s'imagine-t-on avoir rencontré des anges en en voyant de sculptés à Notre Dame de Paris.

Le sujet s'articule sur la notion du réel. En tant que ce terme se définit comme l'ensemble de ce qui existe ; le réel s'oppose au possible, au virtuel et surtout à l'illusion. Ainsi, la question est de savoir si l'oeuvre d'art nous montre la réalité, dévoile l'être des choses ou si elle nous illusionne. Car après tout, l'artiste apparaît souvent comme quelqu'un d'étrange, d'un peu bizarre et qui voit les choses de manière particulière. Et même l'art imitatif semble reproduire une vision partielle et subjective du réel. Au contraire du scientifique qui construit des théories afin de décrire les opérations de la nature. Alors, l'oeuvre d'art, le produit de l'artiste, serait une vision subjective, voire impénétrable, arbitraire qui nous détournerait du réel. De plus, l'oeuvre d'art est comprise comme une création, c'est à dire comme quelque chose d'entièrement nouveau, produit d'une imagination ou du délire de l'artiste nous plongeant dans un monde singulier et unique qui nous divertit. Ainsi, l'oeuvre d'art se présente comme source d'oubli de la réalité ne nous enseignant rien sur elle. L'artiste n'est pas un scientifique.

Cependant, il faut continuer de se questionner sur le réel. Est-ce que la vision que nous avons du réel correspond bien au réel lui-même ? Avons-nous un regard objectif sur les choses ? Le regard commun n'est-il pas celui que nous avons, y compris le scientifique sur le réel ? Dans ce cas, l'artiste est réduit à un doux rêveur, un amuseur, extérieur à toute possibilité de connaissance de la réalité parce que lui seul n'a pas cette vision réductrice et matérialiste du monde qui est la nôtre mais une vision juste.

 

« de faits historiques, religieux ou de la vie quotidienne.

En nous rappelant ainsi le réel, elles pourraient nous enapprendre quelque chose.

Mais après réflexion, qu'est-ce qui est reproduit ? Toujours une vision subjective du réel,c'est à dire un choix arbitraire d'une partie du réel.

Le portrait, si fidèle soit-il, ne nous enseigne rien sur lepersonnage mais, au contraire, tronque sa réalité.

Seule une partie de son visage est représenté et seule la surfacevisible est peinte.

Pourquoi s'arrêter sur l'aspect extérieur du visage ? Pourquoi ne pas peindre également les veines,les muscles ou les nerfs ? Car eux aussi font parti du réel.

L'art imitatif ne nous apprend donc rien du réel mais pireencore, il fausse le réel. "Il y a des portraits dont on a dit assez spirituellement qu'ils sontressemblants jusqu'à la nausée.

D'une façon générale, la joie queprocure une imitation réussie ne peut être qu'une joie toute relative,car dans l'imitation de la nature, le contenu, la matière sont desdonnées qu'on n'a que la peine d'utiliser.

L'homme devrait éprouverune joie plus grande en produisant quelque chose qui soit bien de lui,quelque chose qui lui soit particulier et dont il puisse dire qu'il est sien.Tout outil technique, un navire par exemple ou, plus particulièrement,un instrument scientifique doit lui procurer plus de joie, parce que c'estsa propre oeuvre, et non une imitation.

Le plus mauvais outil techniquea plus de valeur ses yeux ; il peut être fier d'avoir inventé le marteau,le clou, parce que ce sont des inventions originales, et non imitées.L'homme montre mieux son habileté dans des productions surgissantde l'esprit qu'en imitant la nature." HEGEL Toute imitation de la nature engendre une joie relative.

C'est dans uneproduction autonome, dans une invention réelle, au sein d'une création, quel'homme éprouve un sentiment de joie, de plénitude existentielle.

Dès lors,l'invention technique la plus modeste reflétera la vérité de l'esprit humain etaboutira à davantage de joie et de plénitude qu'une imitation réussie.Ce qui signifie ceci : dans l'imitation, l'homme demeure prisonnier et dépendant de l'objet.

Il n'accède pas à la liberté.

Il est essentiellement déterminé par les objets.

Au contraire, laproduction technique reflète la liberté de l'esprit dominant les choses.

C'est quand l'homme se retrouve commeesprit créant le réel qu'il est libre et donc joyeux.

Satisfaire le besoin de liberté spirituelle, tel est le plus haut pointde l'activité humaine. Il en est de même du paysage ou du tableau notion abstraite construite dans l'esprit de l'artiste car la natureméconnaît le paysage ; la nature est d'un bloc et non un découpage nécessairement subjectif et arbitraire del'artiste.

Ainsi, une critique de l'image peut se dégager en tant que trompeuse et mensongère vis à vis du réel.

Eneffet, elle tend à se faire passer pour le réel lui-même ; son statut passe de simple reproduction à réalité.

Aussiconnaît-on Napoléon parce qu'on en aurait vu des tableaux, la statue de la Liberté parce qu'aperçue en photo, lenaufrage du Titanic en visionnant le film du même nom ou s'imagine-t-on avoir rencontré des anges en en voyant desculptés à Notre Dame de Paris.

Pensons au tableau représentant une pipe de Magritte sous-titré : « ceci n'est pasune pipe », afin de nous faire comprendre que l'oeuvre d'art ne transcrit pas la réalité mais une simple apparence etdonc ne nous apprend pas la réalité. En outre, l'art imitatif ne reproduit que ce qui est visible et c'est là que se trouve la critique radicale de l'art chezPlaton .

L'oeuvre d'art ne copie qu'une copie puisque le réel n'est pas ce qui se donne à nos sens.

La réalité est intelligible.

Aussi, le peintre lorsqu'il représente un lit, ne peint-il qu'une copie de l'Idée du lit.

L'oeuvre d'art est deuxfois plus éloignée du réel et nous détourne par-là de la connaissance du réel.

: « L'imitation est donc loin du vrai, et si elle façonne tous les objets, c'est, semble-t-il, parce qu'elle ne touche qu'à une petite partie dechacun, laquelle n'est d'ailleurs qu'une ombre.

Le peintre, dirons-nous par exemple, nous représentera uncordonnier, un charpentier ou tout autre artisan sans avoir aucune connaissance de leur métier ; etcependant, s'il est bon peintre, ayant représenté un charpentier et le montrant de loin, il trompera lesenfants et les hommes privés de raison, parce qu'il aura donné à sa peinture l'apparence d'un charpentiervéritable.

» (République X ). »

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