Devoir de Philosophie

L'oeuvre d'art peut-elle nous faire réfléchir ?

Publié le 24/02/2004

Extrait du document

Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions. Les poètes, Homère, Hésiode, ne sont que « faiseurs de contes «, en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros. Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies. Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? « (Rep.379).

L'oeuvre d'art dérange nos habitudes de pensée et de perception. Face à elle, ce qui nous était familier devient étrange, et ce qui avait un sens commun est remis en question. L'art témoigne d'une réalité entièrement neuve et personnelle. MAIS, l'oeuvre d'art ne demande pas à être comprise, mais plutôt à être vue ou entendue. La contemplation esthétique relève non de l'entendement mais de la sensibilité. Destinée au divertissement, l'oeuvre nous détourne de la réflexion.

  • I) L'oeuvre d'art suscite des questions.

a) L'oeuvre d'art a une dimension spirituelle. b) L'oeuvre d'art se prête à une infinité d'interprétation. c) L'art est un mode essentiel de connaissance.

  • II) Il n'y a rien à comprendre dans un oeuvre d'art.

a) L'oeuvre d'art est inintelligible. b) L'oeuvre d'art est un motif de divertissement. c) L'oeuvre d'art est une source de consolation.

.../...

« christianisme, est à l'origine de la transformation profonde qui oppose l'art classique à l'art moderne, queHegel appelle art romantique : en faisant l'épreuve de la passion, de la douleur et de la mort, l'esprits'approfondit et s'élève, avec le christianisme, à la spiritualité absolue ; dans son infinie subjectivité,dans sa pureté supra-sensible, il n'est plus adéquat à la représentation sensible ; l'unité de la forme etdu contenu qui caractérise la beauté s'est déchirée el: c'est ainsi que l'art romantique amorce leprocessus de dissolution de l'art. 5) L'art est « la présentation sensible de l'Idée », c'est-à-dire la présentation sensible de l'être ou de lavérité pleinement déterminés et rassemblés en soi et pour soi.

Mais la beauté artistique n'est que le «rayonnement sensible de l'Idée » : l'Idée présentée sensiblement sera ensuite représentée religieusement(avec la représentation religieuse, le fini et l'infini sont reliés mais non encore réconciliés) pour être enfincomprise philosophiquement.

Mais déjà avec l'esthétique, la philosophie peut prendre sans reste la relèvede l'expression artistique. L'oeuvre d'art se prête à une infinité d' interprétationsdéfaut de nous donner la clé de son interprétation, l'oeuvre d'art nous invite à la comprendre, à percer sesmystères.

Elle ouvre la voie à un nombre illimité d'interprétations, puisqu'elle n'en prescrit aucune.

Selon PaulValéry, l'oeuvre d'art, «dont le but [est] fini est de provoquer chez quelqu'un des développements infinis»(Pièces sur l'art). L'art est un mode essentiel de connaissanceSelon Bergson, l'oeuvre d'art offre «une vision plus directe de la réalité [qui] implique un désintéressementinné», soit «une certaine immatérialité de vie» (Le Rire). "Qu'est-ce que l'artiste ? C'est un homme qui voit mieux que lesautres, car il regarde la réalité nue sans voiles.

Voir avec des yeuxde peindre, c'est voir mieux que le commun des mortels.

Lorsquenous regardons un objet, d'habitude, nous ne le voyons pas ; parceque ce que nous voyons, ce sont des conventions interposées entrel'objet et nous ; ce que nous voyons, ce sont des signesconventionnels qui nous permettent de reconnaître l'objet et de ledistinguer pratiquement d'un autre, pour la commodité de la vie.Mais celui qui mettra le feu à toutes ces conventions, celui quiméprisera l'usage pratique et les commodités de la vie ets'efforcera de voir directement la réalité même, sans rien interposerentre elle et lui, celui-là sera un artiste." Bergson. Ce texte de Bergson tente de définir la nature de l'artiste et le sensprofond de son activité, l'art.

D'entrée, l'auteur se place sur le terrain oùla fonction de l'art a été problématisée depuis l'Antiquité : celui du rapportà la vérité.Contrairement à ce qu'affirmait Platon, qui ne voyait en l'artiste qu'unillusionniste, un imitateur expert dans la production de trompe-l'oeil et quine connaissait rien des objets qu'il représente, Bergson soutient ici unethèse tout opposée : pour lui, l'artiste est « un homme qui voit mieux que les autres, car il regarde la réalité nue et sans voile ».En quoi consiste cette nudité ? Quelle est la nature de ce voile ? Pour nous l'expliquer, Bergson doit alors soutenir une autre thèse qui ne peut manquer de nous surprendre, carelle nous implique tous, et pas seulement l'artiste.

Lorsque nous regardons un objet, d'habitude, « nous ne levoyons pas ».Regarder n'est donc pas la même chose que voir.

Voir, nous dit-il, c'est voir des conventions interposéesentre l'objet et nous, c'est-à-dire toujours percevoir une chose à travers un écran ou une grille qui nous enmasque la présence la plus authentique.Quelles sont ces conventions ? « Ce sont des signes conventionnels qui nous permettent de reconnaîtrel'objet et de le distinguer pratiquement d'un autre.

» Bergson vise ici les mots de notre langage qui sontinterposés, comme des étiquettes le sont sur des produits de consommation, entre les objets et nous.Ces mots nous procurent cette « commodité » qui est celle de la communication, laquelle rend l'échange plusfacile, le travail plus aisé et, avec lui, une meilleure satisfaction des besoins.

« Il fallait vivre, écrit Bergsondans Le Rire, et la vie exige que nous appréhendions les choses dans le rapport qu'elles ont à nos besoins.Vivre consiste à agir.

Vivre, c'est n'accepter des objets que l'impression utile pour y répondre par desréactions appropriées.

»Ce que nous regardons du monde extérieur est donc simplement ce que nos sens en extraient pour éclairernotre conduite en vue de satisfaire nos besoins.

Comment cette « simplification pratique », par laquelle nousécartons de l'objet tout ce qui ne correspond pas à son utilité, s'opère-t-elle ?Les mots ne sont pas des étiquettes blanches.

Ils renvoient à un sens, ils englobent une définition que nousavons toujours à l'esprit quand nous regardons le monde.

Cette définition, que le philosophe appelle le «concept» de l'objet, se résume le plus souvent à une formule qui porte sur sa fonction, à laquelle il est réduit.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles