Devoir de Philosophie

L'oeuvre de Sartre

Publié le 16/04/2012

Extrait du document

sartre

 

ROMANS

 

LA NAUSÉE (1938)

LE MUR, suivi de :

LA CHAMBRE, EROSTRATE, INTIMITÉ, ENFANCE D'UN CHEF (1939)

LES CHEMINS DE LA LIBERTÉ :

I. L'AGE DE RAISON (1945)

Il. LE SURSIS (1945)

III, LA MORT DANS L'AME (1949)

 

ESSAIS

 

L'IMAGINATION (1936)

ESQUISSE D'UNE THEORIE DES ÉMOTIONS (1939)

L'IMAGINAIRE (1940)

L'ÊTRE ET LE NÉANT (1943)

RÉFLEXIONS SUR LA QUESTION JUIVE (1946)

EXPLICATION DE “ L'ÉTRANGER ” (1946)

L'EXISTENTIALISME EST UN HUMANISME (1946)

BAUDELAIRE (1947)

SITUATIONS I (1947)

SITUATIONS II (1948)

SITUATIONS III (1949)

SITUATIONS IV (1964)

SITUATIONS V (1964)

SITUATIONS VI (1964)

L'HOMME ET LES CHOSES (1947)

VISAGES, précédé de : PORTRAITS OFFICIELS (1948)

ENTRETIENS SUR LA POLITIQUE (avec David Rousset et Gérard Rosenthal) (1949)

SAINT GENET, COMÉDIEN ET MARTYR (1952)

D'UNE CHINE A L'AUTRE (1905)

UNE VICTOIRE (1958)

CRITIQUE DE LA RAISON DIALECTIQUE (1960)

LES MOTS (1964)

 

THÉATRE

 

LES MOUCHES (1943)

HUIS CLOS (1945)

MORTS SANS SÉPULTURE (1946)

LA PUTAIN RESPECTUEUSE (1946)

LES MAINS SALES (1948)

LE DIABLE ET LE BON DIEU (1951)

KEAN, adapté d'Alexandre Dumas Père (1953)

NEKRASSOV (1956)

LES SEQUES TRES D'ALTONA (1959)

LES JEUX SONT FAITS, scénario (1947)

L'ENGRENAGE, scénario (1948)

 

sartre

« tivement présents, voir l'absence de Pierre, c'est pour Sartre la révélation fondamentale de ma liberté.

Du coup, une liberté ainsi conçue se fait absolue, puisque, dénuée de tout contenu positif, elle se borne à être la négation de la non-liberté ou du déterminisme causal.

Elle est donc totale ou simplement inexistante.

Sartre déclare quelque part qu'il veut conférer à l'homme la liberté que Descartes reconnaissait à Dieu.

Mais l'idée de négativité emporte tout et va s'installer au cœur de la conscience.

Que l'intentionnalité comme la liberté de la conscience la supposent, signifie, en effet, que cette idée devient elle-même le fondement et l'être de la conscience.

La conscience, parce qu'elle est liberté et intentionnalité, est néant.

Ou plutôt néantisation, puisqu'en la qualifiant de néant la conscience s'identifierait à quelque état, qui contredirait encore dans les termes ce pur non-être qu'on prétend lui attribuer.

La conscience, plutôt que d'être un rien, apparaît donc comme cette faille perpé­ tuellement renaissante, cette dimension de fuite et d'échappement, par laquelle les choses, en soi massives et opaques, viennent à elles-mêmes sur le mode du n'être pas.

Sartre, dans un article des Recherches philosophiques, refuse de nommer je cette évanescente scintillation.

La conscience, dit-il, est toujours et tout entière visée d'une chose; elle n'est jamais moi.

Ce moi n'est lui-même qu'un objet visé - et qui n'est jamais effectivement présent -poursuivi au-delà de tous les actes concrets de visée possibles, avec lequel donc la conscience ne se confond pas et ne saurait se confondre.

Plus tard, dans l' Etre et le Néant, Sartre atténuera sa position sur ce point.

Il concé­ dera qu'une expérience du moi est effective mais latérale, c'est-à-dire récupérée sur la visée d'une chose que la conscience n'est pas.

Pour parler son langage, l'expérience de soi est, dans la cons­ cience préréflexive, la dimension rejlétante qui s'unit et s'oppose en elle à la dimension reflétée.

Mais il ajoute que le je ne peut être visé lui-même directement et il nomme réflexion impure celle qui, pour le décrire, le fige en ego.

Tout ceci conduit directement à l'opposition insurmontable et absolue du pour-soi et de l'en-soi.

Il est vrai qu'il y a dans la pensée de Sartre une autre perspective qui ne conduit pas à ce hiatus.

On peut juger cette perspective plus intéressante mais il est impossible de nier celle que nous développons en ce moment, cent fois affirmée avec résolution.

L'en-soi ou l'être est massif, replié sur soi, opaque, absolument plein.

Le pour-soi est décompression d'être, néantisation, non-être.

Pourtant cette opposition pure et simple du négatif et du positif établit entre eux un autre rapport encore que celui qui se trouve fondé sur leur seule antithèse : le pour-soi est faille et fêlure de l'en-soi.

Il est manière pour l'en-soi d'être sur le mode du non-être.

Mais il se fait ainsi, et la notion capitale d'intentionnalité n'a pas pour Sartre d'autre sens, que le néant du pour-soi est, si l'on ose dire, orienté vers l'en-soi.

C'est sur cette orientation que Sartre se fonde pour énon­ cer ce qu'il nomme la preuve ontologique : l' « existence » de la conscience témoigne absolument de l'existence des choses puisque le non-être de la première ne peut « être » que dans son ordi­ nation à la réalité des secondes.

Cette notion de la conscience ne va pourtant pas sans difficultés.

Car il est impossible de ne pas penser que la conscience ou le pour-soi se qualifie lui-même en quelque manière si, d'autre part, on admet une différenciation effective de l'intentionnalité, du mode de se rapporter à l'en-soi, à quoi la conscience se réduit.

Or cette différenciation est bien réelle, et Sartre la souligne sans cesse.

On doit ici se montrer particulièrement circonspect de crainte qu'on ne force en un sens ou l'autre une pensée souvent diverse dans son expression parce que, sans doute, elle l'est dans ses tendances.

On peut, en effet, insister sur la négativité totale de la conscience, ce qui aboutit à mettre en évidence une doctrine de la liberté absolue mais telle que cette conscience totalement déprise d'elle-même ne permet plus de comprendre l'engagement et la référence de cette liberté à une situation réelle, notions que Sartre a pourtant développées avec autant de lucidité que de détermi­ nation.

On arrive alors, selon cette ligne, à une doctrine quasi-magique des rapports intersubjec­ tifs sans cesse exposés aux renversements instantanés et fantasmagoriques du regard, de la cons­ cience qui regarde ou qui est regardée.

Ce qui, naturellement, accroît dans une mesure considé­ rable la difficulté des problèmes qui surgiront avec la philosophie politique de Sartre.

Car comment interpréter alors une forme quelconque de rapprochement entre une telle doctrine et une pensée de type marxiste, c'est-à-dire qui envisage le devenir de l'homme et de l'histoire des hommes comme une relation dialectique de l'intérieur et de l'extérieur (sans qu'en tout cas il puisse jamais être question d'un primat de l'intérieur) tendant vers leur identification finale au-delà d'une série de stades ou d'étapes qui en constituent le progrès ejfectif? Comment, encore, prétendre,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles