MALEBRANCHE et l'amitié
Publié le 18/04/2009
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Pour l'auteur "lorsqu'on est riche et puissant on n'en est pas plus aimable". Par cela, il veut dire que le coeur d'un homme ne s'emballe pas à la simple vue d'un millionnaire si par ailleurs il n'apprécie pas ce qu'il est. A cette affirmation l'auteur apporte une première explication. Il ajoute effectivement une condition à sa thèse. Il dit donc que les qualités individuelles (la richesse, la beauté, la puissance, la jeunesse... ) d'un homme ou d'un objet ne le rende pas plus à même à être aimé, "si pour cela [il] n'en devient pas meilleur à l'égard des autres par ses libéralités, et par la protection dont [il] les couvre.". Ainsi, selon lui, les qualités individuelles si elles n'apportent pas plus de bonheur au groupe, à la collectivité, ne peuvent être source d'amour au sein du collectif. Supposons, que je sois un homme politique ayant un poste important au sein de la gouvernance de l'Etat. Je suis puissant et riche (au moins par rapport à la majorité des citoyens). Si, au lieu de financer la construction d'écoles, de biens directement liés aux citoyens, je préfère financer des activités aérospatiales, je risque de ne pas être très apprécié. Peut-être le serais-je encore moins que si j'étais plombier, que si j'avais un revenu dix fois moins élevé, et que si mon pouvoir était presque inexistant. Ceci peut paraître paradoxal mais c'est la vérité, au moins proportionnellement. En effet, le plombier nous apporte plus de bonheur que l'homme politique. C'est ce qu'explique l'auteur quand il ajoute à la suite du premier argument dont nous avons déjà parlé, "car rien est bon, rien est aimé comme tel, que ce qui fait du bien, que ce qui rend heureux.". "Comme tel" renvoie à l'amour de l'être, du sujet et non pas à ses qualités superficielles et définies. Par ce raisonnement, on comprend aisément que le plombier soit plus aimé proportionnellement. Par rapport à l'homme politique dont la vie est rythmée, entraînée, par la soif de pouvoir, celle du plombier est davantage axée sur des connaissances saines des objets et des personnes qui l'entourent. Les relations qu'il entretient sont sincères, comme libérées des perversions causées par l'envie par exemple. L'homme politique est plus à même à avoir ce genre de relations perverties puisqu'elles sont, pour la plupart, toutes liées à cette soif de pouvoir.
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