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Marcel Duchamp

Publié le 26/02/2010

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Fils d'un notaire aisé, Duchamp quitta sa Normandie natale en 1904 et s'installa à Paris où il vendit des caricatures et des dessins satiriques aux journaux. Dès 1910, sa patte humoristique s'estompa au profit d'une peinture ancrée dans le paysage artistique de l'époque. Il exécuta plusieurs études dans le style des Fauves, puis expérimenta le cubisme, le futurisme et l'art abstrait. En 1912, il envoya une toile intitulée Nu descendant un escalier n°2 au Salon des indépendants. L'oeuvre révolutionnaire suscita un scandale dans le comité d'exposition qui refusa de l'exposer. Il s'éloigna alors de la peinture "rétinienne" pour se consacrer aux "ready-mades" ; il utilisait des "objets manufacturés promus à la dignité d'oeuvres d'art par le choix de l'artiste", telle la Roue de bicyclette (1913) qui annonçait la disparition de la frontière entre objet usuel et objet d'art. Ce mouvement, baptisé l'anti-art suscita l'admiration des Américains pour l'artiste, qu'ils accueillirent comme un génie en 1915. Il rentra à Paris à la fin de la guerre et s'associa à l'entreprise de désacralisation de l'art de Picabia, réalisant son "ready-made" le plus célèbre, la Joconde moustachue intitulée L.H.O.O.Q. A la montée du nazisme, il quitta la France en emportant sa Boite en valise, musée portatif rassemblant soixante-huit reproductions en miniature de ses oeuvres. Il s'installa à New York, se maria et s'adonna à sa passion des échecs, travaillant en secret à sa dernière grande composition d'assemblage. Un peintre qui choisit de tout arrêter à 25 ans : seul Rimbaud avait fait mieux. "Jamais originalité plus profonde n'a en effet paru plus clairement découler d'un dessein de négation porté plus haut." (André Breton) Son oeuvre, hétéroclite et originale, déroute, amuse, répugne mais ne laisse pas indifférent. Duchamp, chef de file du mouvement Dada, incarne cet art d'avant-garde qui surgit dans la première moitié du siècle.

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