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MERLEAU-PONTY: Si la parole présupposait la pensée

Publié le 12/11/2011

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merleau

«Si la parole présupposait la pensée, si parler, c'était d'abord se joindre à l'objet par une intention de connaissance ou par une représentation, on ne comprendrait · pas pourquoi la pènsée tend vers l'expression comme vers son achèvement, pourquoi l'objet le plus familier nous parait indéterminé tant que nous n'en avons pas retrouvé le nom, pourquoi le sujet pensant lui-même est dans une sorte d'ignorance de ses pensées tant qu'il ne les a pas formulées pour soi ou même dites et écrites, comme le montre l'exemple de tant d'écrivains qui commencent un livre sans savoir au juste ce qu'ils y mettront. Une pensée qui se contenterait d'exister pour soi, hors des gênes de la parole et de la communication, aussitôt apparue tomberait à l'inconscience, ce qui revient à dire qu'elle n'existerait pas même pour soi. A la fameuse question de Kant (1), nous pouvons répondre que c'est en effet une expérience de penser, en ce sens que nous nous donnons notre pensée par la parole intérieure ou extérieure. Elle progresse bien dans l'instant et comme par fulgurations, mais il nous reste ensuite à nous l'approprier et c'est par l'expression qu'elle devient nôtre. La dénomination des objets ne vient pas après la reconnaissance, elle est la reconnaissance même.«

 

 

Selon Merleau·Ponty, il existe une interdépendance entre la parole et la pensée, la pensée se forme par le langage, elle n'est qu'un lan~ge intérieur ou extérieur.

merleau

« C.

Réponse à la question : a) Idée générale : Selon Merleau·Ponty, il existe une interdépendance entre la parole et la pensée, la pensée se forme par le langage, elle n 'est qu'un lan~ge intérieur ou extérieur .

b) Structure lolrique du texte : - «La pensée tend vers l'expression comme vers son achève· ment», une pensée non formulée n'est qu'une nébuleuse.

- C'est pourquoi la pensée n.'existe pas en dehors du langage, elle se forme et progresse par le langage .

Analyse du texte A.

Explication commentée : a) 1.

«Si la parole présupposait la pensée, si parler c'était d'abord se jqindre ...

par une représentation» :Par ces suppo­ sitions (n i:.) Merleau· Ponty envisage l'hypothèse d'une pensée qui précéderait , la parole, cet acte individuel, momentané par lequel un sujet rompt le silence pour communiquer sa pensée, ses idées.

.

Selon Platon par exemple, le langage est une création humaine qui découle de l'esssence des choses qu 'elle représente .: .

le nom est révélateur de l'essence des choses car il leur ressemble.

Ainsi, l'idée (le signifié) existe avantle signifiant.

Créer des mots, c'est trouver une enveloppe sonore pour une idée déjà là : « ..

.

Faire connaftre clairement sa propre pensée par expres ­ sion vocale articulée en verbes et en noms ; ainsi qu'en un miroir ou dans l'eau, amener son opinion à se réfléchir dans le courant de l'émission vocale, ne te semble-t-il pas que ce soit là un discours ?» (Platon, Théétète 206 d).

· 2.

Comment comprendre alors que «la pensée tend vers l'expression comme vers son achèvement» ? On constate souvent que l'effort que l'on fournit pour trouver une idée s'accompagne normalement de l'effort pour nous l'exprimer à nous-même.

Il est aisé de constater que nos pensées restent indécises et instables si nous ne les vérifions pas en introduisant le langage (ex.

: une formule incomplète que nous notons · rapidement dans la crainte d'oublier l'idée ne garde pas longtemps le dépôt qui lui est c~nfié).

De. »

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