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Montaigne (1533-1592) : « Que sais-je...? »

Publié le 25/09/2009

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montaigne

Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, naît au château de Montaigne en Périgord le 28 février 1533, d'une famille enrichie dans le commerce du pastel et orientée vers les offices de judicature. Grâce à la vigilance de son père, Montaigne reçoit une excellente éducation humaniste, faite de latin et de musique. A 6 ans, il entre au collège de Guyenne, à Bordeaux; à 13 ans, il commence son droit à l'université de Toulouse. Conseiller à la Cour des aides de Périgueux, puis, en 1557, au parlement de Bordeaux, il rencontre son fidèle ami La Boétie. Marié en 1565, il a six filles dont une seule survit. A 37 ans, il se démet de ses fonctions; il se retire dans son château de Montaigne où il commence à écrire les Essais. Après huit années de retraite, il voyage à travers l'Europe, recherchant les eaux minérales propres à rétablir sa santé. A Rome, il apprend son élection à la mairie de Bordeaux (1581). Il entretient des contacts suivis avec les puissants; le duc de Montpensier lui confie une première mission auprès du parlement de Bordeaux; familier d'Henri de Navarre, qui le nomme gentilhomme de sa chambre, Montaigne lui reste fidèle pendant les troubles de la Ligue. Ses dernières années se passent dans sa «librairie« où il lit, rêve, médite, écrit. En 1580 paraît la première édition des Essais (les deux premiers livres); en 1588 sortent un troisième livre et de nombreuses additions aux deux premiers. L'édition posthume est réalisée en 1595 par les soins de Mlle de Gournay. Les Essais sont une étude introspective que Montaigne estime valable pour toute l'humanité; il fait son autoportrait physique, intellectuel et moral; il peint ses maladies et incommodités, évoque son attachement aux Anciens, son épi-curisme et son horreur de toute contrainte; il affirme son scepticisme par la formule: «Que sais-je?«. Méditant sur l'inconsistance des choses humaines, il défend — en pleine guerre de religion — la sagesse et la tolérance; pionnier en pédagogie, il préfère «une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine«. C'est l'art plus que la doctrine qui fait le charme des Essais; le récit est empreint de liberté et de nonchalance apparente, varié et coloré, vivant par l'abondance et la qualité des images. Un auteur du XVIe siècle? Non, un homme, notre frère de toujours.

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Michel de Montaigne -.

► Que sais-je ? Cette formule figure au chapitre 12 du Livre II des Essais de Montaigne.

Dans ce chapitre inti­ tulé « Apologie de Raimond Sebond», Montaigne montre combien la'raison humaine est sujette àl'erreur .

et incapable d'aboutir à une vérité certaine.

Dans les lignes qui précèdent le fameux« Que sais-je?», Mon­ taigne fait ressortir les faiblesses du langage et examine le cas particulier des pyrrhoniens.

· Le mot «pyrrhonien» est pour Montaigne un équiva­ lent du mot «sceptique».

Il titre son origine du nom d'un philosophe grec (Pyrrhon, 365-275 av.

J.-C.) qui soutenait la thèse selon laquelle l'homme est incapable d'accéder à la vérité.

· Montaigne -fait remarquer qu'il existe une contradic­ tion chez le philosophe qui affirme avec les pyrrhonien~ que l'homme est incapable d'atteindre la moindre vérité.

Car, disant cela, il affirme et considère cette affirmation comme une vérité : --------.

« De façon que, quand ils disent "Je doute", on les tient incontinent à la gorge pour leur -faire avouer qu'au moins assurent et· savent-ils cela, qu'ils dou-- J tent.

» ~ Montàigne pousse donc le scepticisme plus loin encore, 1 en se cpntentant de poser une question : « Cette fantaisie est plus sûrement conçue par interro- - galion : "Que sais-je?" comme.je la porte à la devise d'une balance.

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